La mobilité pour les sédentaires

Ne plus être obligé de subir deux heures de transports en commun tous les jours pour aller travailler. Un rêve que souhaiterai réaliser une grande majorité des Franciliens. Mais quand le rêve passe à la réalité c’est une autre paire de manche.
Jean-Patrick Sauvereux, directeur des infrastructures chez IBM, a présenté à Hourtin le projet mobilité de sa société. Une opération lancée il y a quelques mois, qui bouleverse complètement les façons de travailler. D’autant plus qu’elle s’adresse à la catégorie de personnel la plus sédentaire  : les cadres et les employés de bureau (services financiers, gestion…). Mais, constate Jean Patrick Sauvereux aujourd’hui : "Les habitudes évoluent moins vite que les technologies"
Concrètement, IBM a installé plusieurs bureaux de proximité en Ile de France pour ses employés. Leur implantation a été décidée en collaboration avec la RATP qui, en comparant les lieux d’habitations des employés et les réseaux de transports en commun, a défini les sites les mieux situés. L’objectif de ces bureaux délocalisés : permettre aux sédentaires de ne pas avoir, tous les jours de la semaine, à se rendre au bureau. Le comptable dont le bureau d’attache est à la Défense peut, alors, deux à trois jours par semaine, s’installer dans le point de proximité à deux pas de chez lui, s’installer devant un ordinateur, transférer sa ligne et travailler comme s’il était à la Défense. "L’intérêt d’un tel projet pour les personnes qui travaillent dans les bureaux d’IBM est à la fois de gain de temps et une amélioration de la qualité de la vie. Nous avions réalisé une étude avant de lancer ce projet et la majorité des salariés qui ont répondu au questionnaire se déclarait favorable à la mobilité. En revanche, 75 % ne souhaitaient pas travailler à domicile. C’est pourquoi nous avons mis en place ces immeubles de proximité. En accord avec leur manager, ceux qui le souhaitent peuvent se "délocaliser" deux à trois jours par semaine près de chez eux et se rendre le reste du temps dans leur bureau d’attache. Un choix qui demande des qualités d’autonomie et de discipline et oblige le manager a être très clair dans ses objectifs. Il s’agit de juger le travail sur le résultat et non plus sur le temps passé." Finalement, acquérir des outils mobilité (téléphones, ordinateurs portables…) permet de limiter les déplacements et donc…d’être moins mobile.
Toutefois, ce projet, âgé de trois mois seulement, connaît quelques obstacles : les salariés ont tendance à ne pas vouloir quitter leur bureau. En effet, choisir la mobilité, c’est conserver un port d’attache tout en perdant son bureau. A partir du moment où il choisit cette formule, le salarié partage son bureau, aussi bien dans les points de proximité que là où il a toujours travaillé. Terminé les photos de famille trônant à côté de l’ordinateur. Le besoin de conserver ses habitudes et son cadre de travail douillet peut donc prendre le pas sur le confort de travailler à deux minutes de son domicile et économiser ainsi deux heures de stress dans les transports en commun. "De plus nous avons noté que les personnes choisissant ce type d’organisation avaient tendance à tomber dans le surtravail, note Jean Patrick Sauvereux. Comme pour compenser la fait de ne pas aller au bureau".

À lire aussi sur internetactu.net