Impact des changements pédagogiques liés aux développements technologiques :
Essai d’identification, typologie et évaluation dans le cadre des campus virtuels

Contexte
Les débats de notre journée de travail du 28 juin nous avaient permis de conclure que quand il s’agit d’éducation et de formation ouverte et à distance, parmi la multitude des matériaux disponibles, peu se sont intéressés à l’impact des changements pédagogiques liés aux développements technologiques.

En effet, jusqu’à présent, les travaux se sont naturellement centrés sur les comparaisons techniques des plates-formes [ http://www.educnet.education.fr/chrgt/Synt07.doc ] selon la définition dans l’étude 2000  » Choisir une solution de téléformation  » [ http://www.aska.fr/ rubrique « bibliothèque » ] :  » Elles sont apparues durant les années 90 pour aider les concepteurs et formateurs à mener à bien l’essentiel des fonctions pédagogiques impliquées par la formation à distance :
· production et intégration des ressources pédagogiques,
· présentation de l’offre et des programmes de formation,
· diffusion et accès aux ressources,
· positionnement, construction des parcours de formation individualisée,
· gestion des parcours,
· animation des personnes et des groupes : tutorat,
· administration financière, technique « .
Les études sont conduites pour des organisations en situation d’achat dans un environnement mixte entreprises/établissements d’enseignement supérieur.

Pourtant si les travaux sur les outils se multiplient, ils ne dispensent pas de la réflexion sur la pédagogie, ils rendent cette réflexion encore plus indispensable.

La question de la pédagogie

La question de l’impact des changements pédagogiques liés aux développements technologiques est majeure puisqu’elle conditionne la qualité de l’enseignement et, donc à moyen terme, la poursuite du développement de l’éducation et de formation ouverte et à distance sur le web.

Dans son compte-rendu de son voyage au congrès Inet 2000 à Yokohama (Japon), Daniel Kaplan, délégué général de la Fondation écrivait :  » Les projets en matière d’éducation à distance se focalisent de plus en plus sur la collaboration d’une part, et d’autre part la création ou l’utilisation de standards destinés à faciliter la production, l’adaptation ou la réutilisation de contenus.
Les difficultés institutionnelles sont partout présentes, qu’il s’agisse de développer l’accès dans les établissements ou chez les enseignants et élèves, de motiver les enseignants et les producteurs de contenus… Enfin (et surtout ?) on sait encore très peu de choses sur l’impact réel de la formation à distance sur l’Internet, sur l’apprentissage et la performance des élèves. De nouvelles approches sont sans doute encore à trouver. « .
[ http://www.egroups.fr/files/fing-educ/INET2K_Confs.doc ]

Les chantres de la « révolution pédagogique grâce aux technologies » croient parfois innover par manque de connaissance de la littérature ou des pratiques dans ce domaine. En particulier, croire que « des réseaux + de la coopération » apporteront la réussite des apprenants est un peu court et aussi limité que « des contenus + de la distribution ». La mutation de l’éducation et de la formation demande certainement plus de rigueur et d’ouverture.

Rigueur. Le terme pédagogie est souvent utilisé de manière floue. Pour statuer sur « la pédagogie » mise en oeuvre il faut décrire (description fastidieuse en apparence mais qui évite les approches par trop idéologiques) :
– les buts et la manière dont les apprenants les perçoivent et y participent ; en général les systèmes de e-learning donnent une place plus importante sur ce point à l’apprenant (individualisation des objectifs et parcours).
– la situation (acteurs, moyens, temps, etc..) ; on peut rencontrer toutes les situations dans le e-learning comme dans la formation classique, les situations de coopération sont très souvent revendiquées et valorisées mais leur efficience n’est pas si évidente.
– l’activité intellectuelle qui conditionne de manière considérable l’apprentissage  ; déterminée par les buts d’apprentissage, par la situation, par les documents ou supports utilisés, mais aussi, par la tâche proposée (exprimée en terme de résultat attendu).
– le processus ; constitué à la fois d’activités pour réaliser une tâche, pour progresser au long de la formation, pour permettre la transformation des personnes (acquisition d’autonomie dans la gestion de sa formation, dans la maîtrise de la documentation, dans l’organisation de son activité, etc…),
– les supports et les contenus concernés, même s’ils ne sont qu’un élément parfois tout aussi secondaire en téléformation qu’en formation classique.

Ouverture. Concernant les nouvelles approches nécessaires (cf. supra), le concept de e-learning utilisé est moins stupidement anglo-saxon qu’il n’y parait et pourrait bien nous servir.
En effet, il se réfère au fait que l’apprenant apprend plutôt qu’il n’est enseigné. Cette idée est ancienne dans le milieu de la téléformation mais encore valide. Il élargit aussi le champ de la formation. « Learning by doing through networks » ou « apprendre en travaillant avec d’autres » fait partie du e-learning. C’est ainsi que certaines entreprises sont soucieuses d’intégrer leur « Intranet de formation » dans leur projet d’organisation apprenante.
Pour les institutions éducatives, les activités qui n’apparaissaient pas toujours comme pédagogiques telles que la réalisation de projets, la recherche de documentation, peuvent se retrouver au centre du processus de formation. On pourra ainsi assister à une diversification des situations pédagogiques (plus qu’à une hégémonie de la coopération sur les autres situations).
Même les difficultés institutionnelles ou organisationnelles peuvent entrer dans le champ de la pédagogie. Finalement les institutions éducatives pourraient devenir elles aussi des organisations apprenantes. C’est bien le moins qu’on attend d’elles  !

Pour faciliter notre travail et compte-tenu de la multiplicité des initiatives dans ce domaine, nous choisissons de limiter dans un premier temps notre recherche au périmètre des campus virtuels en empruntant au laboratoire Trigone de l’Université de Lille USTL, laboratoire français de recherche sur l’apprentissage coopératif connu mondialement, la marque  » Campus virtuel  » déposée en 1995 qui correspond à l’une des plates-formes de téléformation du marché éditée par ARCHIMED.

Nos travaux
Notre préoccupation actuelle est celle d’identifier les changements pédagogiques existant et ceux souhaitables en les croisant avec les innovations technologiques.

On s’intéressera aux différentes situations :
– travail personnel avec support de documentation
– relation à l’enseignant
– travail en groupe
– évaluation et positionnement des connaissances
toutes situations qui impactent à la fois sur la motivation et la performance de l’étudiant sur un campus virtuel.

L’objectif vis à vis du programme de travail que nous sommes fixés est de préparer les expérimentations que nous souhaitons mener.

Vos contributions
Elles peuvent être de différentes natures.

Pour chacune des situations décrites vous pouvez :
– faire un lien avec des articles,
– décrire une expérience ;
– présenter une technologie existante ou future et son impact sur les différentes situations.

Ces apports nous permettrons de proposer une typologie situation/innovation technologique.

Dans cet esprit, vous trouverez un document navette qui reste adapté à la rédaction collective. Chacun peut l’adresser à la liste de diffusion de notre groupe de travail. Le rapporteur du groupe intégrera ces contributions au fur et à mesure.

À lire aussi sur internetactu.net