« Internet 24/24, comment ne pas y laisser sa vie ? »

Cécile Plet et Jacques François Marchandise.

C’est autour de ce thème alléchant que Witbe a choisi d’inaugurer ses nouveaux locaux à Puteaux. Il y a bien sûr été question de la mesure de la qualité de service, mais surtout de ce qu’elle implique. Pourquoi un tel thème de débat pour une inauguration ? Le PDG de cette entreprise, Jean-Michel Planche, sait qu’il lui reste encore beaucoup de travail pour convaincre les décideurs de l’intérêt de la QoS. Même au sein de la FING, le sujet « Qualité de Service » met du temps à mobiliser les énergies, comme le montre la difficulté rencontrée à mettre en mouvement le groupe de travail sur ce sujet, proposé par Pascale Dalençon d’Alcatel et de Jean Michel Planche.

Pourtant cette préoccupation est au cœur des enjeux de la Fondation. En effet, comment parler du développement des usages sans parler de la qualité de service ? Bénéficier du haut débit et de la connexion permanente, c’est très bien. Mais pour quels usages si les internautes se heurtent en permanence à des systèmes qui tombent en panne, à des retransmissions en streaming qui s’interrompent, à des formulaires qui ne parviennent jamais à destination ? Car l’enjeu fondamental de la Qualité de Service, qu’il s’agisse de son aspect purement technique ou de son aspect mesure, c’est de participer au développement d’un réseau qui fonctionne et de savoir « Pourquoi » lorsque ça ne marche pas. Conséquences : davantage de réactivité lors d’une panne, de meilleurs gains de productivité et… moins d’angoisses. Autant de facteurs, y compris humains, qui sont essentiels à la poursuite de l’aventure de l’internet nouvelle génération.

Il est donc urgent de se pencher sérieusement sur la question de la QoS. Car le danger qui menace l’internet n’est pas celui de l’effondrement des start-up, mais celui d’un internet incertain et insatisfaisant qui, à force de boguer risque de voir les entreprises, les usagers, s’en détourner au profit de réseaux privés.

Il est probable que ce seront les usages les plus exigeants qui stimuleront l’internet « de qualité » : dès lors que la santé, la sécurité sont en jeu par exemple, la tolérance aux défections est minime. La facilitation de l’accès pour les handicapés ou les personnes âgées, la transmission d’informations financières, les loisirs intensifs (jeux, streaming…), le calcul partagé ou les services en directs sont autant d’applications de l’internet à haut débit qui ne peuvent se concevoir sans qualité de service. Une nécessité également soulignée par le rapport Carcenac sur l’administration électronique. Car pour construire l’administration en ligne de demain, une fiabilité et une sécurité sans faille sont dès aujourd’hui des préalables incontournables et exigent, encore et toujours, une qualité de service irréprochable.

À lire aussi sur internetactu.net