Pearl harbour terroriste du 11 septembre : internet dans les situations de crise.

L’épreuve que traverse la société américaine, et au premier chef, la population de New York, constitue un cas d’école pour tous ceux qui s’intéressent à la place d’Internet dans les situations de crise et à sa contribution à la gestion des catastrophes.

L’épreuve que traverse la société américaine, et au premier chef, la population de New York, constitue un cas d’école pour tous ceux qui s’intéressent à la place d’Internet dans les situations de crise et à sa contribution à la gestion des catastrophes.
On se souvient peut être, dans un registre différent, de la manière dont les indiens avaient tiré parti d’internet pour faire face aux conséquences du tremblement de terre dans l’ouest de l’Inde le 26 janvier 2001.

Les réseaux téléphoniques américains très vite engorgés

Les tours jumelles du World trade Center également du matériel et des antennes qui transmettaient des millions d’appels chaque jour. Les dégâts et un trafic sans précédent ont surchargé un système de communications déjà encombré, privant une grande partie de la ville de liaisons téléphoniques.
La société Sprint a annoncé que la perte d’équipements situés sous l’une des tours détruites a bloqué 75.000 appels de longue distance. De nombreux Américains se sont précipités sur leur téléphone après l’attentat contre le World Trade Center (WTC) pour savoir si des proches étaient saufs, mais beaucoup d’appels n’ont pu aboutir.
A Manhattan même, en plein centre de New York, de nombreuses personnes, choquées par les attentats et les nuages de fumée, essayaient désespérément d’appeler sur leurs téléphones portables, mais les réseaux étaient saturés. Pour maintenir ouvertes les lignes pour les appels d’urgence, les compagnies de téléphone ont donné la priorité aux appels sortants -afin que les personnes à Manhattan puissent donner de leurs nouvelles à l’extérieur- et ont demandé aux correspondants de limiter leurs appels entrants. Dans l’après-midi, la situation s’est un peu améliorée, le nombre de coups de fil ayant baissé.
De nombreux appels internationaux en provenance d’Europe et du Canada ont également rencontré toute la journée le message  »occupé » et n’ont pu aboutir. France Télécom a été confronté à une explosion du trafic téléphonique avec les Etats-Unis dans les heures qui ont suivi les attentats. Vers 16h00, heure de Paris, quelques 20.000 appels vers les Etats-Unis étaient enregistrés toutes les quatre minutes, soit le double d’un trafic normal. Pour y faire face, France Telecom a entrepris de réguler les appels.

Le courrier électronique a suppléé aux defaillances du réseau téléphonique

De nombreux internautes se tournent vers le courrier électronique et les messageries instantanées pour prendre des nouvelles de leurs proches à cause de la panne des réseaux de téléphonies fixes et mobiles. « Nous avons atteint un pic en volume sur notre service de messagerie instantanée », a déclaré une porte-parole d’America Online, Ann Brackbill.
Alors que le réseau téléphonique croulait sous la charge, l’internet, qui utilise des voies parallèles quand il rencontre un blocage, a résisté à la pression. Il fonctionnait presque normalement mardi soir, selon Matrix.Net, basée à Austin, une société informatique qui mesure les performances du web.. L’internet a aidé les New-Yorkais à rester en liaison les uns avec les autres et avec le reste du monde après les attentats terroristes mardi aux Etats-Unis alors que les liaisons téléphoniques étaient saturées par le nombre d’appels.
« J’ai dû recevoir des dizaines de courriers électroniques aujourd’hui du monde entier, la plupart de gens qui avaient essayé d’appeler et n’y arrivaient pas », a indiqué une journaliste spécialisée basée à New York, Lisa Napoli.

L’internet americain a fait face a l’explosion du trafic mais de nombreux serveurs etaient embouteillés

La vague d’attentats a déclenché un vent de panique aux Etats-Unis. Nombre d’internautes se sont alors rués sur Internet pour avoir plus d’informations. La fréquentation des sites web d’information a explosé, obligeant les sociétés concernées à adapter leurs serveurs et leurs sites. Le trafic Internet a ralenti, mais a permis de faire face. « Il y a eu une baisse marquée pendant un court moment dans la matinée, mais dans l’ensemble, l’internet a fonctionné assez bien », a indiqué pour sa part Bill Johns, technicien dans une autre société internet, Keynote Systems.
o Les compagnies aériennes American Airlines et United Airlines, dont les avions ont été détournés, ont pu rester en ligne et donner des informations aux familles.
o Le site de la Croix-Rouge americaine a commencé a organiser la collecte du sang et à coordonner l’arrivée de secouristes vers la capitale.
o Les sites du FBI et du Pentagone ont été pris d’assaut. Le discours du President Bush etait consultable sur le site de la Maison Blanche quelques minutes apres qu’il ait été prononcé.
o Le site de la federal aviation commission informait les americains sur l’annulation des vols.
o Des forums de discussions ont été ouverts sur des sites comme Yahoo pour discuter des attentats.

Les sites des médias américains pris d’assaut

L’internet a encore une fois montré son statut de média « chaud » à l’instar de la radio et de la télévision. Les sites des médias américains ont très rapidement réagi, la plupart ayant même modifié leur traditionnelle page d’accueil. Revers de la médaille, les grands sites d’informations sont restés encombrés une bonne partie de l’après-midi, dont ceux de la BBC, de CNN, d’ABC, ou de Yahoo.
o Le site MSNBC.com, contrôlé par Microsoft Corp. et par la chaîne télévisée NBC, filiale de General Electric Co., a vu son trafic multiplié par dix par rapport à sa moyenne quotidienne habituelle de trois millions de visiteurs uniques. Le site a choisi de réduire le nombre de graphiques et d’images interactives pour se concentrer sur les informations textuelles, une stratégie qu’ont adoptée la plupart des sites d’information, dont ceux du New York Times et du Washington Post, les deux grands quotidiens de l’Est des Etats-Unis.MSNBC a installé de nouveaux serveurs pour faire face à l’afflux d’internautes.
o Le site web de la chaîne d’informations en continu CNN.com, a fonctionné à sa capacité maximale, triplant sa capacité de serveurs en interne. Le site a enregistré un record de fréquentation, culminant à neuf millions de pages vues en une heure, contre 11 millions par jour en temps normal. Les sites des réseaux télévisés ABCNews.com et FoxNews.com étaient eux aussi à leur capacité maximale, le premier ayant doublé sa fréquentation.
http://news.cnet.com/news/0-1005-200-7129241.html

Serveurs saturés en France

Les serveurs des sites d’informations en France n’ont pas résisté aux assauts des internautes, avides d’information. Radio France multimédia n’a pas échappé à la règle comme en témoigne Thierry Bourgeon, son Rédacteur en chef,  » Face au nombre de connexions enregistrées, nos serveurs ont planté. Nous avons donc décidé de fermer le site environ un quart d’heure après l’alerte. A la place nous avons mis une page unique en statique qui sollicite beaucoup moins notre serveur.  » Une tactique également adoptée par Libération et le Monde. Selon Alain Gouret, directeur du développement et des nouveaux services chez ip-label, 50 % des sites d’information ne répondaient plus du tout. Ainsi, seul un internaute sur dix a pu accéder au site de Tf1.fr et trois sur dix au site de France2. Dans le meilleur des cas, il fallait supporter des temps d’attente douze fois plus longs que d’habitude. Ainsi, pour voir s’afficher la page d’accueil de Tf1.fr, il fallait dès 15 heures patienter près de 35 secondes, contre 2 secondes en temps normal. Les radios Internet semblent avoir mieux tiré leur épingle du jeu. Ainsi, le site de Radio France, même s’il n’était plus disponible renvoyait vers leur radio en ligne. TV-radio.com, une société qui assure la diffusion sur Internet des sites de France Info, France Inter, RFO, RFI… aenregistré environ 100 000 sessions d’écoute par heure, avec des pics de connexion à 30 000 sessions par minute.
http://www.01net.com/rdn?oid=159422&rub=2035

Maurice Ronai

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