Ouvrons les réseaux avant de les fermer

Par Denis Pansu, responsable de la communauté « Tiers secteur et associations » de la FING

Dans les actions qui m’ont mené à rencontrer des personnes en situation d’exclusion, j’ai noté très souvent la demande d’espaces d’expression.

Ne reproduisons pas les mêmes erreurs : si dans des zones enclavées des citoyens prennent des initiatives de connexion, aidons-les plutôt que de les barrer !

Qui plus est, s’ils adoptent le Wi-Fi, c’est bien parce qu’on ne leur propose rien d’autre d’accessible financièrement et opérationnellement. Ce n’est pas la faute des Américains si les Français ne répondent pas aux besoins.

Et combinons les technologies plutôt que de les opposer (avec l’optique point à point notamment) afin de résoudre le problème de dernier kilomètre qui concerne nécessairement pas mal d’utilisateurs !

Quant à parler de libéralisation à grand risque, l’exemple de Mane est particulièrement mal choisi quand il s’agit d’un potentiel de 10 à 50 habitants qui probablement disposent de très peu de relais de quelque sorte que ce soit et pour longtemps.

N’oublions pas qu’encore aujourd’hui, des PME installées dans des zones éloignées des villes ne disposent même pas d’une ligne RTC fonctionnant correctement ! Et cela va se dégrader encore puisque France Télécom doit résorber sa dette.

A propos de la santé, je conçois tout à fait que le principe de précaution puisse être pris en compte à propos du Wi-Fi. Mais dans ce cas appliquons-le aussi à toutes les autres technologies.

A partir de là, on commence à raisonner calmement et sans mauvaise foi : on définit des ratios acceptables entre la nécessité d’usage et les risques encourus.

Et surtout, ne jugeons pas dans l’absolu : le Wi-Fi est certainement une solution idéale en 2002 pour dynamiser une volonté de connexion et donc une activité citoyenne et économique, en 2005 on passera à autre chose si les puissances publiques et privées veulent bien s’en donner la peine.

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