Des experts dubitatifs sur le succès des accès publics Wi-Fi… pour des motifs opposés

Nordic Wireless Watch rend compte des doutes de deux experts sur le potentiel des accès publics Wi-Fi, ou « hotspots ».
Jeffrey Belk, directeur marketing de Qualcomm, reprend le discours classique de beaucoup d’industriels et d’opérateurs spécialisés dans les technologies mobiles : la couverture complète d’un territoire est impossible, la qualité insuffisante, la rentabilité incertaine. Son texte relate également de manière savoureuse son expérience en Europe, où chaque accès public nécessitait d’acheter une carte différente, d’entrer un long mot de passe, le tout à un prix très élevé. Mais les opérateurs de hot-spots font des progrès sur ce point.
Les objections d’Andrew Lippman, chercheur au MIT, sont plus fondamentales : selon lui, les fréquences radio ne sont pas une ressource rare ; ce sont les récepteurs qui créent des interférences. La solution ne serait pas dans la multiplication de stations de base (qu’il s’agisse de réseaux cellulaires ou de Wi-Fi), mais dans la transformation de tous les appareils radios en stations de base, capables de relayer les signaux radios des autres. Lippman (à la différence de Belk) voit le réseau du futur comme une sorte de continuum, totalement décentralisé, dans lequel la place des opérateurs est rien moins qu’indispensable.

L’info : http://www.nordicwirelesswatch.com/wireless/story.html?story_id=3160
Une discussion autour du texte (en l’occurrence, un long e-mail) de Jeffrey Belk : http://reiter.weblogger.com/2003/06/09
Site d’Andrew Lippman sur les « communications virales » : http://web.media.mit.edu/~lip/ – On constatera que le chercheur à l’honnêteté de laisser en ligne sa prévision de 1995, selon laquelle il n’y aurait plus de téléviseurs en 1998.

Nicholas Negroponte abonde dans le sens de Lippman : http://www.nordicwirelesswatch.com/wireless/story.html?s=4&story_id=3152.
Dans Wired, Negroponte développe l’idée d’un réseau en « nénuphar » (un concept que la FING utilise depuis plus d’un an !) qui s’étend spontanément d’utilisateur en utilisateur, « un système haut débit construit par le peuple pour le peuple » : http://www.wired.com/wired/archive/10.10/wireless.html

Dans une étude pour le cabinet Forward Concepts, Jeffrey Sweeney estime de son côté que sur les 800 000 hot-spots qu’il prévoit en Europe en 2007, bien peu seront profitables.
L’info : http://www.nordicwirelesswatch.com/wireless/story.html?s=4&story_id=3141
Présentation du rapport : http://www.fwdconcepts.com/Pages/hotspots.htm

Selon le cabinet d’études Forrester, les ressources dépensées pour créer des hot-spots Wi-Fi sont du « gaspillage » du fait du manque d’appareils utilisant le Wi-Fi (53 millions d’ordinateurs portables et de PDA équipés seront utilisés en Europe en 2008) et du manque de clients (7,7 millions de personnes sont prêtes à payer pour accéder à l’internet mobile via un hot-spot). Forrester préfère parier sur Bluetooth qui sera bien plus courrant en terme d’équipement. Cependant, l’émergence d’hot spots Bluetooth demeure peut probable du fait de la faible portée de la technologie.
L’info : http://news.com.com/2100-1039-1019111.html
Synthèse de l’étude : http://www.forrester.com/ER/Press/Release/0,1769,806,00.html

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