ENUM : REFLEXION COLLECTIVE SUR LES USAGES

Le standard ENUM permet, en s’appuyant sur le système des noms de domaines de l’internet, de faire correspondre à un numéro de téléphone une liste d’identifiants de services de communications (e-mail, URL de site web, adresse SIP pour la téléphonie sur IP, autres numéros de téléphone…), avec un ordre de priorité.
L’analyse conduite par la FING dans le cadre du groupe de travail ENUM de l’ART avait pour objet d’enrichir le travail technique et réglementaire en cours aux niveau mondial, d’une réflexion sur les usages qui fait encore largement défaut.

Animée par la FING dans le cadre du groupe de travail de l’ART

Daniel Kaplan – Version 1 – 19 novembre 2001

Synthèse
1- Objectifs et méthode
2- Qu’est-ce qu’ENUM ? – Rappels
3- Quels usages pour ENUM ?
4- Quels marchés et quels utilisateurs ?
5- Quelques conditiones de succès
A propos de la Fing
Annexe 1 – ENUM dans son contexte
Annexe 2 – Quelques liens de référence

Contributions, ajouts, commentaires : fing-enum@yahoogroupes.fr

SYNTHESE

Le standard ENUM permet, en s’appuyant sur le système des noms de domaines de l’internet, de faire correspondre à un numéro de téléphone une liste d’identifiants de services de communications (e-mail, URL de site web, adresse SIP pour la téléphonie sur IP, autres numéros de téléphone…), avec un ordre de priorité.

L’analyse conduite par la FING dans le cadre du groupe de travail ENUM de l’ART avait pour objet d’enrichir le travail technique et réglementaire en cours aux niveau mondial, d’une réflexion sur les usages qui fait encore largement défaut. Cette réflexion a permis d’identifier cinq grandes catégories d’usages d’ENUM :

Téléphoner au travers de l’internet, notamment lorsque l’appelant dispose d’un téléphone classique et l’appelé est raccordé à l’internet. ENUM serait un idéal mécanisme d’interopérabilité entre la téléphonie IP et la téléphonie classique.

Utiliser le numéro de téléphone pour unifier les outils de communication d’une personne : qui peut me contacter, par quels moyens, en fonction du moment, du lieu où je me trouve, des appareils dont je dispose ? Ou encore pour l’appelant, quel est le meilleur moyen de contacter le correspondant que je recherche ? Dans le contexte du développement des communications mobiles, ENUM peut par exemple s’avérer particulièrement utile.

Servir d’annuaire à l’envers, étendu à toutes les « coordonnées » numériques d’une personne, qui permet par exemple de récupérer la « carte de visite » d’une personne en ne connaissant que son numéro de téléphone. De telles fonctions peuvent concerner une personne, une organisation ou une « communauté ».

Simplifier l’accès à des ressources web via les mobiles, puisqu’il suffirait de composer le numéro de téléphone d’une entreprise pour obtenir son site web.

Regrouper et faciliter la gestion des données personnelles d’une personne. Pour ce dernier ensemble de fonctions, ENUM est cependant concurrencé par plusieurs autres systèmes.

Les entreprises représenteront vraisemblablement le premier marché d’ENUM, notamment au sein de leurs réseaux IP internes. Viendront ensuite les indépendants, puis le grand public en commençant par les utilisateurs de mobiles.

Le travail a enfin permis de dégager trois conditions de succès pour ENUM :

Le développement de la téléphonie IP, qui constitue une « base de légitimité » sans laquelle les avantages d’ENUM sont insuffisants face à d’autres systèmes du marché.

La confiance, c’est à dire la possibilité d’assurer chaque utilisateur que seul le légitime détenteur d’un numéro de téléphone peut mettre à jour les données associées et en autoriser l’accès, et qu’une requête ENUM à partir d’un numéro de téléphone donné aboutira bien au correspondant que l’on recherche.

La vitesse, car il est probable que si les discussions en cours au niveau mondial s’éternisent ou si le système qui en résulte est perçu comme trop contraignant et long à mettre en place, le marché choisira rapidement d’autres solutions.

1- Objectifs et méthode

Objectifs du travail sur les usages

Le travail animé par la FING dans le cadre du groupe mis en place par l’ART et le secrétariat d’Etat à l’Industrie et avait pour objectifs :

De faire la liste des usages possibles d’ENUM et d’en proposer une typologie ;

De décrire des scénarios d’usages concrets et les acteurs impliqués, du point de vue des utilisateurs ;

D’identifier les usages les plus probables d’ENUM, et ceux auxquels il est mal adapté, ou mal positionné vis à vis d’autres alternatives ;

De clarifier le positionnement d’ENUM vis à vis d’autres services de « regroupement d’identifiants » (Passport, Liberty Alliance, SelfHost…) ;

Et en définitive, d’éclairer le travail essentiellement technique et juridique du groupe.

Méthode

Les usages ont été identifiés à partir d’un dépouillement de la littérature disponible dans le monde, ainsi que d’une réunion organisée par la FING en juin 2001.

L’initiative de la réflexion sur les usages est née au sein du groupe ENUM de l’ART à l’occasion de la réunion du 30 août 2001. A partir de cette date :

Un premier document de travail a été diffusé en septembre 2001

Une liste de discussion a été ouverte, mais peu utilisée

Une réunion ouverte du groupe « Identité numérique » de la FING a été organisée le 18 septembre 2001, pendant laquelle a notamment été présenté le système SelfHost de Digital Airways

Une réunion du sous-groupe a eu lieu le 18 octobre 2001.

Statut de ce document

Ce document représente la synthèse des échanges telle que la FING l’envisage. Il ne reflète pas nécessairement la position de l’ART ou de l’ensemble des membres du groupe de travail ENUM.



2- QU’EST-CE QU’ENUM ? – RAPPELS

2.1- Définition d’ENUM

Le standard défini par l’IETF sous le nom d’ENUM décrit une architecture basée sur le système des noms de domaine de l’internet, permettant de faire correspondre à un numéro de téléphone des identifiants de services de communications, avec un ordre de priorité  : e-mail, URL de site web, adresse SIP de serveur de téléphonie sur IP, messagerie vocale, autres numéros de téléphone…

Concrètement, ENUM définit comment un numéro de téléphone E.164 (standard de l’UIT) doit être converti en un nom de domaine, et comment le serveur internet vers lequel pointe le nom de domaine renvoie une liste classée d’« URI » (Unique resource identifiers, identifiants uniques de ressources sur l’internet : URL, adresses mail…).

La « recommandation E.164 » de l’UIT décrit la structure des numéros utilisés dans le système de télécommunication international et définit le cadre général et les critères d’attribution des codes de pays.

2.2- Comment fonctionne ENUM ?

Description technique

(source : ART)

ENUM permet donc de définir un nom de domaine de l’Internet à partir d’un numéro de téléphone E.164, et de l’associer à des services de communications (service téléphonique, fax, e-mail, pager, …).

La conversion consiste à ajouter le code pays du numéro, à inverser le numéro de téléphone et à insérer un point (.) entre chaque numéro. Par exemple, le numéro de téléphone 01 40 47 70 00 serait converti en « 0.0.0.7.7.4.0.4.1.3.3.XXX » (ajout du code de la France +33 et inversion du numéro), où XXX est le domaine dans lequel seraient enregistrés les noms de domaine ENUM.

Le protocole ENUM prévoit qu’à chaque nom de domaine ENUM corresponde une liste de services de communications via lesquels l’utilisateur associé au nom de domaine ENUM peut être joint. Par exemple, la base de données interrogée sur le nom de domaine « 0.0.0.7.7.4.0.4.1.3.3.XXX » (c’est à dire le numéro français 01 40 47 70 00) renverrait une liste indiquant que le numéro 01 40 47 70 00 peut être joint :

par téléphone, au 01 40 47 70 00

par fax, au 01 40 47 71 90,

par e-mail à com@art-telecom.com,

…., en indiquant en outre l’ordre de préférence, parmi la liste des services de communication, du correspondant attaché au numéro 01 40 47 70 00.

Le nom de domaine ENUM pourrait également être converti en un SIP URL

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