Entretien avec Valentin Lacambre et Laurent Chemla

Plusieurs articles de presse se sont récemment fait l’écho de la vente de Gandi, premier registrar (bureau d’enregistrement de noms de domaines) français, et 23e mondial. L’annonce a suscité de nombreuses réactions, notamment dans la blogosphère où une pétition opposée à la vente de l’entreprise a recueilli plus d’un millier de signatures, émanant pour l’essentiel de quelques uns de ses clients (Gandi compte plus de 200 000 clients au total, et gère quelques 400 000 noms de domaine).

Au vu de leur parcours et de leur vision de l’internet, nous avons proposé à Valentin Lacambre et Laurent Chemla, cofondateurs de l’entreprise, de revenir sur l’histoire de Gandi, dont la création avait pour objet non pas de donner naissance à une « success story » de l’internet commercial, mais de casser le marché de l’enregistrement de noms de domaines et de faire passer un message politique sur la commercialisation de l’internet, et dont le succès a surpris même ses promoteurs (en 2004, son chiffre d’affaires aurait été, selon les Echos, de 15,3 M d’euros pour un bénéfice net de 1 M d’euros).

Le 28 avril 2000, Laurent Chemla s’en expliquait dans une tribune intitulée « Confessions d’un voleur« , qui fit la Une du quotidien Le Monde : « Je suis un voleur. Je vends des noms de domaine. Je gagne beaucoup d’argent en vendant à un public qui n’y comprend rien un simple acte informatique qui consiste à ajouter une ligne dans une base de données. (…) Doit-on remercier Gandi de faire baisser des tarifs honteusement élevés, et encenser ses créateurs d’avoir montré que quelques volontaires pouvaient réagir utilement contre le tout-puissant marché en utilisant les armes de ce même marché, ou bien doit-on les considérer comme de simples commerçants qui se croient (quelle horreur) investis d’une mission politique ?« .

En tout état de cause, Laurent Chemla et Valentin Lacambre n’ont pas vraiment le profil-type de l' »entreprenaute ». Le premier a tiré un livre (publié chez Denoël, et accessible en ligne) de ses « Confessions d’un voleur« , sous-titré « Internet : La liberté confisquée« . Il y dénoncait la marchandisation du Net, les vélléités de contrôle et de censure des gouvernements et le libéralisme économique en général. L’internet étant, pour lui, une forme de « liberté d’expression rendue au plus grand nombre par un simple outil qui organise la cacophonie« , il en appelait au « coup d’État permanent » que permet cette « société dans laquelle chaque citoyen pourrait publiquement dénoncer les dérives du pouvoir« .

Valentin Lacambre s’est quant à lui fait connaître grâce à altern.org, qui hébergea, gratuitement et sans publicité, jusqu’à 48 000 sites web. Après toute une série de procès qui visaient à lui faire endosser la responsabilité des contenus publiés sur Altern (au même titre que leurs auteurs, voire en leur lieu et place), il préféra fermer tous les sites plutôt que d’être obligé de faire office d’auxiliaire de justice, et de ficher ses hébergés. De cette expérience naquirent un certain nombre d’hébergeurs indépendants, dont Ouvaton et lautre.net.

En 2003, et grâce à l’argent gagné avec Gandi, Valentin Lacambre et Laurent Chemla relançaient, sous forme d’agence de presse, le site d’informations Transfert.net, dont le modèle économique, semi-payant, sans publicité et seulement financé par des abonnements, ne permit pas de tenir plus de neuf mois (créé en 1998 par Christophe Agnus, il avait déjà fermé, une première fois, en mai 2002).

Considérant les profits générés par Gandi comme « illégitimes, ils auraient voulu pouvoir les réinvestir dans des projets solidaires, coopératifs voire militants, ce qui les plaça en porte à faux avec leurs deux associés, Pierre Beyssac et David Nahmias. La situation était bloquée depuis près de deux ans.

La vente de Gandi est aujourd’hui confirmée, en revanche, et contrairement à ce qui a parfois été dit, la signature finale et définitive n’a pas encore lieu. De même, les deux fondateurs de Gandi nous ont assuré qu’ils n’auraient aucune obligation de rester dans l’entreprise si la vente se concluait, même si le repreneur semble souhaiter, de façon informelle, qu’ils assurent une mission de veille au sein de la future structure. Quant à savoir ce que feront Lacambre et Chemla de l’argent de Gandi…

InternetActu.net : Quel est votre sentiment suite aux réactions provoquées par l’annonce dans la presse de la vente de Gandi, notamment la pétition contre la vente de Gandi  ?

Valentin Lacambre : Ca dépend ce qu’on entend par « contre la vente ». Si Gandi était absorbée par un grand groupe industriel, ou si les conditions commerciales devaient changer, j’aurais signé aussi. Mais les gens ont réagi à partir des infos qu’ils avaient, qui étaient forcément incomplètes puisque nous n’avions pas le droit de parler. Sans compter ceux, notamment certains concurrents de Gandi, qui ont rajouté de l’huile sur le feu…

Laurent Chemla : Il y a beaucoup de naïveté dans les réactions publiées sur les blogs. Les gens nous disent : « on va vous aider à continuer », « il faut se battre », mais ils ne comprennent pas que ça fait deux ans que nous nous battons. Si nous vendons, c’est parce que nous y sommes obligés, nous n’avons pas le choix. Dans une SARL dont les associés sont parvenus à un point de blocage, les options proposées dans les blogs et les pétitions, auxquelles nous avions déjà pensé, ne sont tout simplement pas praticables. Donc tout cela est bien gentil, mais si on avait pu faire autrement, on l’aurait fait.

VL : J’aime bien la proposition de monter une SCOP avec plus de 200 000 adhérents qui ont chacun des parts. Mais cela ne serait possible que s’il y avait un accord entre les actionnaires pour le faire.

Sur la base des 1000 personnes ont signé la pétition, dont certains sont prêts à cofinancer une entreprise, ne peut-on pas envisager une structure collaborative  ?

VL : On peut faire du participatif. Ouvaton, par exemple, marche très bien. Globenet est aussi redevenu participatif et ça se passe très bien. C’est d’ailleurs important en France d’avoir au moins un fournisseur d’accès associatif qui ne fonctionne pas dans une logique de marché. Mais dans la situation particulière de Gandi, ce type de solution n’est pas applicable ici et maintenant.

LC : Le jour où tous ces gens se mettront autour d’une table pour essayer de créer un registrar, ils réaliseront que ce marché est totalement verrouillé et qu’il faut plusieurs millions d’euros pour y entrer.

VL : Créer un registrar était faisable il y a quatre ou cinq ans, mais beaucoup plus difficile maintenant. On peut faire d’autres choses, ceci dit…

Comment expliquez-vous qu’après avoir « cassé » le marché en établissant ses tarifs à 12 euros HT/an et par domaine, Gandi ait maintenu ses tarifs alors que d’autres vendent désormais les domaines bien moins cher ?

VL : Le prix a baissé chez d’autres registrars parce que les noms de domaine y sont associés à d’autres offres, d’autres services. Gandi ne vit que de l’enregistrement des noms de domaine et ne peut pas pratiquer les mêmes tarifs que ceux pour qui les noms de domaine ne sont qu’un produit d’appel. Le prix pratiqué est donc lié à notre position de registrar qui ne cherche pas à vendre de l’hébergement de sites ou d’autres services.

LC : Nous aurions pu baisser le prix à 10 euros, ce qui aurait déplu à une partie de l’actionnariat de l’entreprise, mais en descendant plus bas, nous n’aurions plus été rentables. Cela dit, entre 35$ [prix pratiqué à l’origine sur le marché américain pour un « .com », NDLR] et 15 euros TTC, il y a une vraie différence. Tandis qu’entre 12 et 9 euros (HT) par an, ça fait une différence d’une vingtaine de centimes par mois… Donc le prix n’a jamais constitué un vrai blocage.

VL : La plupart des clients de Gandi sont des particuliers ou des très petites entreprises, qui n’ont déposé que très peu de noms, un à trois. Une différence de 3 euros par nom ne signifie pas grand-chose pour eux. Et il y a d’autres critères, liés par exemple au contrat d’enregistrement du nom, à la qualité de service, etc. Gandi n’a jamais perdu un nom de domaine !

A titre personnel, quel bilan tirez-vous de l’aventure Gandi ? Le referiez-vous ?

LC : C’est dur de répondre à ce genre de question… je le referais, oui, mais différemment.

VL : Ce qui est bloqué aujourd’hui, c’est la possibilité d’inventer de nouvelles choses à partir de ce que nous avons fait avec Gandi. Je le referais certainement, en utilisant ce que j’ai appris, notamment qu’il faut tout faire pour éviter de se retrouver dans une situation à 50/50 dans l’actionnariat. Pour l’instant, tout ça est difficile à digérer. Mais vendre et arrêter est la seule solution raisonnable.
Il faut bien comprendre qu’au début, Gandi était une plaisanterie. On est parti en disant « on n’est pas là pour gagner de l’argent », « on va rendre les noms de domaine accessibles à tout le monde », « ça ne va rien nous rapporter mais on va bien se marrer »… Et en fait la chose a pris beaucoup d’ampleur. La perception qu’en avaient les actionnaires a changé aussi. Et nous sommes finalement parvenus à une situation inextricable.

LC : Aujourd’hui, je ne partirais plus dans une nouvelle aventure sans en prévoir le succès. On ne sait jamais, ça peut marcher et il faut anticiper le cas, même si on fait ça pour se marrer [rires]
Mais je ne me vois pas repartir dans le monde des registrars. J’ai donné.

VL : Ce pourquoi Gandi avait été monté a été réalisé. Le seul regret est qu’on aurait pu faire plein d’autres choses amusantes à partir de là.

Laurent, trois ans après avoir écrit « Confessions d’un voleur« , vous considérez-vous toujours un comme un « voleur »  ?

LC : Oui. On ne peut pas ne pas se sentir un voleur, quand on se retrouve avec entre les mains des sommes qui ne veulent rien dire. J’évalue le montant de mon travail au sein de Gandi à 50 000 euros, mettons 100 000 euros si j’avais surfacturé. Pas à 3 millions d’euros. C’est n’importe quoi  ! Il n’y a plus aucun lien entre l’argent que tu touches et le travail que tu fais. Donc tu es forcément un voleur. Mais tout dépendra de ce que je ferai de cet argent. Si je l’utilise pour acheter des terrains, me faire construire une piscine et ne plus jamais revenir à Paris, oui, j’aurai l’impression d’être un voleur.

Finalement, n’y a t-il pas un paradoxe dans tout cela ? Vous essayez de démontrer depuis longtemps qu’on peut faire autre chose, autrement, d’un point de vue éthique ou citoyen. Aujourd’hui, avec la vente, vous allez disposer de moyens importants pour le faire. La fin ne justifie-t-elle pas les moyens  ?

LC : L’argent généré par Gandi ne suffit pas pour d’autres gros projets. On l’a bien vu avec Transfert.net. Même avec la vente, en mettant tout notre argent à tous les deux sur la table, ça tiendrait à peine pour créer un média. Il faut pouvoir financer 15 salaires pendant 5 ans, avec des locaux, des machines, etc. Donc même avec l’argent de la vente, on peut faire des choses, mais pas tout.
Depuis le début, on veut se battre contre l’économie capitaliste et on ne peut pas le faire en restant à l’extérieur. En rentrant dans le système, nous voulions prouver qu’on peut faire autrement. Notre erreur, c’est d’avoir choisi un mauvais créneau pour faire ça, car c’est un créneau qui a marché !
On voulait casser le marché des noms de domaine, et en fait on l’a créé ! On s’est vautrés, pas dans la théorie, seulement dans la pratique. Mais faire péter les choses de l’intérieur reste la seule façon de faire évoluer le capitalisme.

VL : Quand cela devient trop gros, cela devient impossible à gérer. Il faut rester sur des petites structures. Dès qu’une structure prend de l’ampleur, elle tend inévitablement à la normalisation…

LC : Je ne suis pas d’accord avec ça. Si Gandi était devenu le numéro un mondial du marché des noms de domaine, nous n’aurions pas eu ce problème. En dehors du problème d’actionnariat, on aurait transformé la structure en service public et fait exploser le marché. Nous n’étions pas assez gros.

VL : J’espère ne pas avoir raison car si c’est le cas, une situation de blocage est la seule évolution possible. Ce qui signifie que la révolution ne peut pas amener le progrès.

Mais n’est-ce pas une gageure de vouloir combattre le capitalisme en créant une entreprise  ?

VL : Avec nos différentes initiatives, on crée des univers parallèles, à côté du marché.

LC : On répond à des demandes qui n’existent pas encore, ce qui est très capitaliste. Le capitalisme ne fonctionne que s’il y a de la croissance, donc de la demande, donc du malheur et de l’insatisfaction. Le jeu consiste donc à d’alimenter cette demande en permanence. Notre jeu à nous a été de créer de la demande, mais à un endroit différent. Par exemple de la demande de liberté. Cela fait le jeu du capitalisme, mais c’est possible.

VL : Le système capitaliste n’est qu’un angle de vision de la société. Mais on peut la voir au travers d’un autre prisme, celui du bien-être des gens au quotidien, de l’interaction sociale, etc. Il faut avoir des possibilités d’exister sans être forcé de se positionner par rapport à un référentiel de marché, référentiel qui est très pauvre intellectuellement. On a mieux à faire dans la vie. Des histoires peuvent se construire sur l’amitié, la coopération ou d’autres choses qui n’ont rien à voir avec un marché.
L’entreprise n’est pas un outil inadapté car il faut pouvoir assurer le quotidien. Le statut juridique joue peu, en fait. Ce qui compte c’est la volonté des gens à l’intérieur.

LC : C’est une vision citoyenne de la question. Il y a aussi une vision politique. Avant Gandi, quand on s’exprimait, personne ne nous écoutait. A partir du moment où nous étions identifiés comme ceux qui ont « réussi Gandi », les gens nous accordaient plus de crédit. Je ne suis pas sûr qu’il y aurait autant de logiciels libres dans l’administration si nous n’avions pas acquis une légitimité avec Gandi… Avant, nous étions des petits fous dangereux, mais le fait d’être rentrés dans le système nous a crédibilisé.

Là aussi, c’est un peu paradoxal…

LC : Oui, il s’agissait d’acquérir une légitimité de marché, pour pouvoir combattre ce même marché de l’intérieur. C’était l’objectif et celui-là a été atteint.

Mais cela vous a-t-il aussi permis de porter votre voix jusqu’aux décideurs politiques  ?

LC : Non, ça on ne l’a pas réussi. Gandi n’a pas suffi.

VL : Je m’occupe, avec d’autre, de LocalGIX, qui vise à promouvoir des interconnexions locales à l’internet auprès des collectivités territoriales. Le but est d’expliquer qu’il faut un vrai internet maillé en France, et pas un truc pyramidal qui parte de Paris. Nous faisons régulièrement des conférences en province, et les représentants de collectivités viennent écouter. Je ne suis écouté que parce que j’ai fait Gandi. J’ai gagné le droit à l’écoute.

LC : Les moyens d’accès à la parole, en dehors de l’internet, se limitent à la politique, aux gros industriels et aux médias. Il ne reste pas grand chose pour se faire écouter. S’exprimer sur l’internet et se faire entendre est possible. Mais les vrais décideurs ne lisent pas les blogs et c’est plus dur de les toucher.
Faut-il aller poser des bombes ? J’hésite toujours… J’ai suivi Valentin qui m’a dit qu’on pouvait changer les choses avec des projets comme Gandi. J’ai essayé… Je ne veux pas faire de mal aux gens, mais je ferais bien exploser ce truc blanc en haut de la Butte Montmartre, le Sacré-Coeur [comme le rappelle Wikipedia, le Sacré-Coeur a été érigé, notamment, pour « expier les crimes des communards » ; l’édifice est donc parfois perçu comme un symbole anti-révolutionnaire, NDLR]…

Pour parler d’autres projets, quelles sont les autres opportunités ou leviers sur lesquels vous aimeriez agir  ?

VL : Il y a d’autres citadelles qui m’intéressent, notamment la façon dont les gens s’observent eux-mêmes, en se disant « le monde est un marché, donc je vais vivre par rapport à ça ». Tout ce qui permet d’envisager la vie autrement m’intéresse. Il faut changer les mentalités. Il faut rendre chacun acteur de la société et pas juste spectateur ou consommateur.

LC : Je pense que c’est déjà un peu le cas. Une masse critique de gens ont appris à s’exprimer sur l’internet, d’abord via Altern puis via les blogs. Ils ont pris conscience de certaines choses. C’est acquis et on ne reviendra plus en arrière.

VL : L’internet a autorisé le questionnement et à partir du moment où cela existe, où des gens prennent la parole, ce questionnement se porte au-delà de l’internet. C’est ce qu’on a vu sur la constitution, avec des débats et des avis de citoyens qui tranchaient avec la voix unique des médias.

LC : De ce point de vue, le « non » à la constitution a été une réussite. Les gens ont appris via l’internet à discuter et à s’exprimer et à partir de là ils l’ont fait dans la rue, dans les cafés, etc. Mais il n’y a plus de relais médiatiques pour faire entendre ces voix-là.

Justement ces relais ne sont-ils pas en train d’apparaître spontanément, par le biais des blogs, des médias citoyens, du « journalisme participatif »  ?

VL : Les évolutions technologiques ont cassé les prix d’entrée de ce qui est nécessaire pour construire un média. Mais cela reste limité aux médias numériques. Le papier coûte toujours le même prix. Ceci dit, on assiste à un vrai mouvement des télévisions locales associatives, qui deviennent toutes accessibles via des services de TV par ADSL ou d’autres bouquets. Jusqu’à présent, c’était difficile pour les télés locales d’exister, car elles n’avaient pas assez de public. Que ce soit Bocal, Zalea ou Plaisance, elles sont toutes en train de revivre. Maintenant, je ne sais pas si la TV est un bon média révolutionnaire… Ca dépend comment on la fait. J’aime beaucoup les télés participatives et tout ce qui est « public access », où n’importe qui peut envoyer sa cassette et être diffusé. Il y a des choses intéressantes et d’autres qui le sont moins, mais ça fait bouger les choses.

Propos recueillis par Jean-Marc Manach et Cyril Fiévet
(ex-journalistes à Transfert.net, créé par Christophe Agnus en 1998 et relancé en 2003 par Valentin Lacambre, Laurent Chemla et Grégory Fabre, puis arrêté en 2004)

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  1. Mes associés se donnent le beau rôle, dans un tableau manichéen qui n’engagera que ceux qui veulent y croire, à mettre en parallèle avec leurs déclarations de tolérance comme « Faut-il aller poser des bombes ? J’hésite toujours… » ou populistes sur « la voix unique des médias ». Ils ont toujours su saisir l’air du temps.

    Réparons juste deux oublis malheureux, afin que la perspective soit un tout petit peu moins unilatérale, quitte à froisser leurs panoplies de Robin des Bois : celui de http://www.eu.org/, noms de domaines gratuits, qui est à bien des égards un précurseur de Gandi (et qui bénéficia, reconnaissons-le, de l’hébergement de Laurent). Celui du projet type coopérative
    proposé il y a des mois en interne par David Nahmias (le 4ème associé), refusé par… Valentin et Laurent, et sur lequel Valentin nous dit aujourd’hui en substance « dommage, trop tard ».

    Je passe sur un certain nombre d’erreurs factuelles, ce n’est pas le meilleur moment pour revenir en détail sur l’article.

    Valentin et Laurent aiment-ils ou non les monopoles ? En tout cas, ils n’ont pas celui du coeur, et encore moins celui de la tolérance.

  2. Et à quand l’interview de Pierre Bessac, qui semble vouloir exprimer un autre son de cloche (mais qui nous laisse sur notre faim) ?

  3. Et à quand l’interview de Pierre Bessac, qui semble vouloir exprimer un autre son de cloche (mais qui nous laisse sur notre faim) ?

  4. 2 questions:

    – comment les créateurs de Gandi voient-ils l’action du créateur de la distribution Linux libre et gratuite Ubuntu? Est-elle proche de leurs préoccupations?

    – quel marché peut-on encore casser sur Internet? Celui des moteurs de recherche?

  5. Je suis bien d’accord.
    Il n’y a pas d’hésitation qui tienne.
    Surtout en ce qui concerne le Sacré-Coeur

  6. J’ai rencontré Valentin Lacambre à l’époque de l’affaire Estelle Halliday vs Altern.org (1999-2000) où j’étais encore étudiant et c’est notamment l’une des personnes qui m’a convaincu d’orienter ma carrière professionnelle vers les nouvelles technologies. Il est manifeste que depuis 5 ans, le Web s’est démocratisé en France et est devenu plus un espace marchand qu’un simple espace collaboratif, social ou culturel. On peut aisément le constater dans les conférences où des jeunes entrepreneurs en t-shirt et baskets qui mettaient en avant de nouveaux services et usages sont aujourd’hui remplacés par des responsables en costumes parlant plus de Business Model & Marketing que d’innovation. Tous ceux qui prônaient l’auto-régulation du marché de l’Internet se rendent aujourd’hui compte que l’auto-régulation ne fait finalement le jeu que des puissants et que les règles qui commandent le capitalisme moderne n’ont connu aucun obstacle politique pour s’imposer sur le Web, sur le marché de l’Internet devrais-je aujourd’hui dire. Heureusement, certains résistent encore au tout marchand et nous les en remercions.

  7. bon, la coop et la SCIC de vente des nom de domaine semble repartir dans les limbes… dommâge

    En attendant il y a partout en France et même en Europe des acteurs citoyens de terrain qui inventent dans l’ombre, qui sont confrontés au mépris des acteurs des financeurs…

    Alors voila un projet à financer, la mise en visibilité des tisseurs de l’ombre et des forces de création de nouvelless formes d’échanges… pour chacun et chacune dans son inscription locale puisse bénéficier des trouvailles des autres.

  8. bon, la coop et la SCIC de vente des nom de domaine semble repartir dans les limbes… dommâge

    En attendant il y a partout en France et même en Europe des acteurs citoyens de terrain qui inventent dans l’ombre, qui sont confrontés au mépris des acteurs des financeurs…

    Alors voila un projet à financer, la mise en visibilité des tisseurs de l’ombre et des forces de création de nouvelless formes d’échanges… pour chacun et chacune dans son inscription locale puisse bénéficier des trouvailles des autres.