Orchestration 2.0

« Yahoo.com a donc lancé ce week end sa chaîne high-tech. Il ne s’agit pas d’une simple refonte d’une rubrique existante mais d’un vrai pari, dans la continuité de sa stratégie communautaire pour se différencier de Google. Le projet tient en quelques lignes : construire une zone de conseils d’achat de produits high-tech en utilisant au maximum les données des utilisateurs, les contenus des éditeurs indépendants sans produire une once de contenu […].

[…] Le nouveau service s’articule de façon classique autour d’un gigantesque catalogue de produits que l’on enrichit de liens vers les articles et les guides des sites éditoriaux indépendants et surtout des données des utilisateurs. C’est là que Yahoo!Tech mérite toute notre attention. Depuis plusieurs mois la stratégie autour de Yahoo 360 permet aux utilisateurs enregistrés de Yahoo de générer des informations concernant leurs préférences en matière de produits high-tech. L’ensemble des données collectées se retrouve exploité sur le nouveau service […].

Pour cette raison Yahoo!Tech n’est pas seulement un service Web 2.0 mais le produit de plusieurs services communautaires, un des premiers exemples d’orchestration et d’intégration de ce type sur un site de forte audience. Tout ceci sans jamais vraiment produire le moindre contenu ce qui m’inspire au passage cette possible définition du Web 2.0 : “tu bosses et je ramasse”. Car que l’on ne s’y trompe pas c’est bien autour du contenus des utilisateurs que s’organise l’ensemble du site. Leurs préférences, leurs notations et commentaires sont au coeur de l’organisation des pages et de la navigation. Le profil de chaque internaute s’enrichit d’ailleurs de tous les produits qu’il a consulté. Reste à savoir si le service deviendra un véritable lieu de participation plutôt qu’un lieu de consultation, c’est tout l’enjeu du Web 2.0, bien au delà de Yahoo… »

Emmanuel Parody.

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0 commentaires

  1. La valeur des outils 2.0 est dans le service apporté sur les contenus, mais pas sur les contenus eux-mêmes. C’est d’une certaine façon un repositionnement intéressant par rapport à la bulle 1.0 où le coût des contenus a fait des victimes.
    Mais de fait, on dira que le contenu ne vaut plus rien, ce qui se vérifie avec les problèmes des modèles économiques basés sur la publicité (cf E. Parody, justement, à propos de MySpace, sur ZDNet).
    Il ne vaut tellement rien, que c’est justement une question de l’EntreNet, avec ce constat de la faible valeur que semblent donner les utilisateurs eux-mêmes à leur contenu, vu le peu d’égard et de considération patrimoniales qu’ils leurs accordent.
    Quand à créer de la participation plutôt que de la consommation, c’est bien le challenge primaire. Il procède certes de l’utilité personnelle que l’on peut retirer de ce type de service (je suis sceptique), certainement beaucoup plus de la satisfaction à y exister et y créer des interactions avec les autres utilisateurs.

  2. Alexis, à propos de la valeur du contenu. Je perçois une évolution un peu paradoxale (car on est tous d’accord pour die que le contenu et son sens reste l’étalon de valeur fondamental): le contenu a d’abord perdu sa valeur patrimoniale par sa distribution tout azimuts (rss, blogs, citations) mais il me semble que désormais pour une certaine part de la neteconomie sa faible valeur (et coût de production) est devenu une condition de survie du modèle économique. La popularisation de la pub à la performance ne permet pas d’envisager de supporter ses coûts de production d’où la frénésir autour du contenu utilisateur.

    Mais comme tu le dis, la participation de l’utilisateur suppose une contre-partie de satisfaction personnelle qui n’est pas évidente. L’originalité de Yahoo tech c’est justement qu’ils s’affranchissent partiellement de cette contrainte puisque le contenu utilisateur est collecté en partie ailleurs que sur le site lui-même. Ceci alors que pour CNET.com, le concurrent, tout repose sur la participation du lecteur sur le site lui même.