Telco 2.0 : qu’est-ce qu’un opérateur profitable dans un monde tout-IP ?

Logo Telco 2.0« Gagner de l’argent dans un monde tout-IP », voilà un beau défi pour tous les opérateurs de télécommunications (Telcos, pour reprendre l’abréviation américaine) du monde. Ce slogan résume l’ambition de l' »Initiative Telco 2.0« .

L’initiative vient de consultants (le cabinet britannique STL) et a son petit côté commercial, mais d’une part, elle a reçu le soutien (visiblement modeste, toutefois) d’acteurs tels que Siemens, Intel, Lucent ou la Wi-Fi Alliance et, d’autre part, le « Manifeste Telco 2.0« , ainsi que le blog associé au projet, décrivent de manière assez pertinente les défis technico-économiques auxquels les opérateurs installés font face. Autour d’un message central, pas totalement neuf mais plutôt bien exprimé, décliné (dans le blog) et traduit en recommandations concrètes : l’enjeu central est de passer, d’une manière profitable, de stratégies d’intégration verticale (du réseau aux services – une stratégie très présente aujourd’hui derrière le terme de « convergence ») à une différenciation horizontale dans laquelle la connectivité d’un côté, le service de l’autre, sont assez radicalement dissociés.

« Nous croyons que la source principale de changement structurel dans les télécommunications est la séparation de la connectivité d’une part, et des applications, services et contenus destinés aux utilisateurs de l’autre. (…)

« ‘Telco 2.0’ désigne tout modèle d’affaires dans lequel la connectivité dispose d’un modèle d’affaires durable. Cela signifie la fin des subventions croisées entre services et connectivité. Nous nous plaçons dans la perspective d’un monde tout-IP où le choix des applications, des appareils et des plates-formes dépend entièrement des utilisateurs. (…)

« Telco 2.0 requiert un changement de culture et d’état d’esprit de la part des opérateurs :

  • Penser en termes d’abondance, plutôt que de rareté et de rationnement
  • Préférer l’ouverture à la rétention d’actifs et d’information
  • Chercher à connecter les gens, plutôt que de pousser à la consommation de médias et de services d’information
  • Se montrer disponibles à apprendre de, et échanger avec, le vaste monde des acteurs de l’internet
  • Faire preuve d’agilité et d’innovation dans les services vocaux et de messagerie de base, plutôt que de rester sur place comme aujourd’hui
  • Cesser de décrier les « tuyaux ». Gérer des tuyaux peut être un métier très profitable si les coûts, les modes de tarification et de financement sont appropriés »

Selon les auteurs du manifeste, les opérateurs installés devront pour la plupart choisir une stratégie dominante entre les quatre suivantes – sachant que tous ne pourront pas choisir la même :

  • Etre l’une des marques de confiance pour la « vie numérique » des utilisateurs
  • Etre un fournisseur et intégrateur de services de communication personnelle
  • Etre un fournisseur de plates-formes de développement, exploitation, facturation de services pour le compte de tiers
  • Etre un fournisseur de connectivité

Les promoteurs de l’Initiative Telco 2.0 annoncent plusieurs études, séminaires et manifestations à venir. La première se décrit comme un « brainstorm » et aura lieu à Londres en octobre 2006.

À lire aussi sur internetactu.net

0 commentaires

  1. Dave Isenberg, l’un des « gourous » de l’Internet, a très bien décrit le mode de pensée des opérateurs télécom historiques :
    – faire croire que les réseaux télécom sont chers à concevoir et installer,
    – faire croire que les réseaux sont compliqués à opérer,
    cela afin de créer de la rareté là où il n’y en a pas, de vendre des services + qui n’ont pas lieu d’être,
    tout cela afin de préserver les revenus des opérateurs.
    Cf. http://www.vonmag-digital.com/vonmag/200606/?pg=66