« Firegate » en Suède

Plus besoins de plombiers, un mot de passe suffit : une semaine avant les élections législatives et municipales suédoises du 17 septembre 2006, auxquelles l’Alliance libérale était généralement donnée gagnante contre les sociaux-démocrates au pouvoir, ces derniers portent plainte contre le principal parti d’opposition pour espionnage politique via l’internet.

Un membre de la direction des jeunes Libéraux a en effet utilisé des codes d’accès et des mots de passe volés pour s’introduire 78 fois sur l’intranet du Parti social-démocrate et aurait ainsi pu accéder à des informations stratégiques confidentielles. Trois responsables du parti, dont son Secrétaire général, ont du démissionner, sans que l’on sache aujourd’hui s’ils ont eu connaissance de l’opération.

Six mois plus tôt, un employé du parti Social-démocrate avait été renvoyé pour avoir inondé les médias d’e-mails diffamatoires concernant le leader de l’opposition Fredrik Reinfeldt.

Changement d’époque : on crochetait les serrures, on passe désormais les pare-feux. Du Watergate au Firegate, en quelque sorte. Mais y aurait-il plus que cela ? La politique suédoise est d’habitude plutôt consensuelle et les scandales n’abondent pas. L’enjeu de ces élections, qui pourraient aboutir à la première alternance depuis 1994, mais dont les pronostics sont très serrés, peut expliquer cette nervosité. Cependant, l’outil peut également jouer son rôle : s’il devient (du moins en apparence) aussi facile d’espionner ou de diffamer son prochain, pourquoi s’en priver ? Espérons que la révélation de ces deux affaires joue à l’avenir un rôle dissuasif.

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