Blog et politique : un marché de dupes ?

Pour Sophie Pène, vice-présidente chargée des TICE à l’université René Descartes Paris 5, et blogueuse elle-même, « la république des blogs manifeste la gravité des difficultés qui affectent l’idée de démocratie : la représentation rénovée que les blogs proposent est beaucoup plus imprégnée par le modèle de la consommation que par celui du débat. L’électeur ne veut plus être dupé. Il veut que ses droits soient respectés« .

Dans un article intitulé Bloguer la politique, « promenade parmi les blogs, amorçant un inventaire, dégageant des grammaires de débat en vigueur chez les blogueurs« , elle relève que tous « font du blog un ressort de la lutte contre les faux semblants, les mensonges et les ruses« , qu’ils se pensent comme « contrôleur du politique » ou cherchent par là « un contact frais avec les électeurs« .

Sophie Pène se demande dès lors si ces blog sont « le symptôme d’une nouvelle mystification démagogique ou d’un nouveau contrat politique (des) sondages au long cours (…) une arène politique mettant sur le même pied le représentant et le représenté (permettant) un contrôle populaire tout le long de son exercice (…) un ordre politique en consanguinité avec l’ordre de la communication (…) une politique fondée sur la coopération continue ?« 

Pour Sophie Pène, « la confrontation entre blogs et politiques, qui semble si naturelle, vue comme un dialogue, met à vif l’incompatibilité entre participation et représentation. Les blogs, chargés de réveiller la réflexion politique, n’en accusent-ils pas la fragilité ?« .

À lire aussi sur internetactu.net

0 commentaires

  1. Pour l’instant et un événement comme Le web 3, avec la polémique sur l’intervention de certains ténors présidentiables l’a bien montré, il y a d’un côté les blogueurs qui se pensent en sphère d’influence si pas de révolution et d’un autre les politiques dont il est apparu clairement qu’ils ne cherchaient nullement à comprendre la société en réseau qui se cache derrière les blogosphères, mais simplement à en exploiter les ressorts viraux dans une posture bassement médiatique. Il en ressort un malaise bien exprimé en ce début d’année de s’être pensé influent et découvrir de n’être qu’une sphère d’influence parmi d’autres, quelque part d’être instrumentalisé. voir http://www.groupereflect.net/blog/archives/2007/01/les_blogs_sont_1.html
    Alors oui, derrière la mousse, il y a surtout une incompréhension persistante du fonctionnement des réseaux, des logiques participatives, de l’horizontalisation des rapports vs les logiques médiatiques et prophétiques traditionnelles.
    Ce n’est pas un marché de dupe, c’est juste que le réseau n’est pas en capacité de peser, il n’est pas présent dans les structures de lobbys, comme l’avais très bien montré l’échec de la mobilisation numérique, au final, sur la DADVSI.
    Est-ce la société qui doit changer pour adopter le foncitonnement en réseau, ou est-ce le réseau qui n’est pas encore assez fort pour changer la société, peut-être qui ne s’en donne pas les moyens ?
    Pour moi, il y a effectivement in compatibilité dans les modèles et la suite devrait donc être du registre de la confrontation.

  2. Je suis tout à fait d’accord avec la remarque d’Alexis : « marché de dupes », ce n’est pas ma position. Que politiques et blogueurs ne se rencontrent pas, en tout cas pas tout à fait, Alexis l’explique très bien. Cela ne suffit pas à parler de dupe. Jean-Marc évoque un dossier pas encore publié, titré « Internet fera les élections… », j’aimerais que l’éditeur, soit cité, la revue Communications & Langage 151( à paraître mars 2007). L’article est sous presse, et je ne sais pas trop comment il se retrouve là.., même si je suis après tout contente de cet honneur, autre observation, ce n’est pas en tt que VP tice que j’écris, une fonction administrative qui ne prête pas à l’exercice critique, mais en tt que professeure en sciences de l’information. Dans ce même dossier « , donc, Valérie Jeanne-Perrier et Etienne Candel, auteurs de « les blogs de peu et la politique du banal », l montrent que l’écriture, sur le support des blogs, est un acte éditorial, énonciatif et … politique. Si « blog politique » ne se superpose pas avec « blog de politique », cela n’enlève rien à la puissance de ce qui s’observe actuellement, puissance performative, pragmatique, qui unit blog et politique.
    Et ce n’est pas une « duperie ».

  3. En fait j\’ai mis l\’article dans les archives ouvertes HAL, donc effectivement mes remarques sur le fait que l\’article n\’est pas encore publié sont un peu hors de propos… Mes excuses à JM Manach, je m\’embrouille entre tous ces mondes….

  4. Le figaro: pourquoi une seule rivale dès le premier tour ?

    eh bien… Qui d’autre ? A gauche comme à droite je ne vois personne en Blongyfrance qui puisse être comparé à l’invasion, à la tumultueuse et vaine vague de séduction de l’armada ségonautique. Je ne dis pas que les autres sont absents. Je ne dis pas que monsieur Sarkosy ou monsieur Le Pen comptent uniquement sur Télé Fidélité pour produire leur présidence, je dis : il y a chez les royalistes l’amorce de l’idée qu’internet peut servir à quelque chose en politique, pas seulement en politique, en démocratie participative également. Mais notre rivale est en retard. Elle ne sera pas présidente en mai 2007. Cependant, si elle est en retard, elle a quand même pris le train, ce qui est déjà bien. Et nous l’encourageons, nous disons Bravo, la VI° république a besoin de l’énergie de tous !

    Le figaro : mais justement, ne surestimez-vous pas le soutien que vous apportent les électeurs ?

    Je connais la blongysphère, je m’y suis beaucoup promené…
    http//bondyblog.viabloga.com/