Tweenbots : quand être mignon permet de battre plus intelligent

« Si vous vouliez construire un robot capable d’aller d’un bout à l’autre de Washington Square Park sans votre aide, comment feriez-vous ? », s’amuse Braddy Forest pour O’Reilly Radar. On sait combien intégrer des systèmes de localisation et des systèmes de détection d’obstacles pour que les robots soient capables de se déplacer dans n’importe quel environnement est parfois compliqué… D’où l’idée d’une étudiante de l’ITP, une école d’Art de l’université de New York, Kacie Kinzer, de créer un petit robot de 25 centimètres de haut, en carton, avec juste des roues et un moteur, et sachant seulement se déplacer droit devant lui, incapable de tourner. Ce Tweenbot, comme elle l’a baptisé, ne sait rien faire d’autre que se déplacer, mais pour cela, il fait appel à l’aide des humains. Pour chaque voyage qu’il doit effectuer, Kacie indique clairement sur le robot sa destination. Et que se passe-t-il ?… Les humains qui le croisent le remettent dans la bonne direction et l’aident à faire son chemin, comme le montre l’une des cartes de ses périples (vidéo).

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Tweenbots a rempli plusieurs missions lors d’autant de voyages et il est toujours arrivé à destination, confie Kacie Kinzer sur son site. Chaque fois que le robot a été confronté à un obstacle (un banc, un nid de poule, un trottoir…), les passants sont venus l’aider et l’ont remis sur la route de son objectif.

Pourquoi les gens ont-ils aidé ce petit robot ? Le sourire, sa charmante simplicité et la clarté de son objectif sont certainement pour quelque chose dans son succès. Mais surtout, avec une certaine poésie, Kacie Kinzer nous rappelle que contrairement à ce que pensent encore beaucoup d’ingénieurs roboticiens, la robotique ne se développera pas dans un environnement sans humains. Parfois, c’est par d’autres chemins que l’efficacité technologique, qu’on arrive à destination. Belle leçon.

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  1. Très beau parti pris, très poétique, un peu poussé à l’extrême mais c’est une beau manifeste pour penser la robotique qui en effet prend place dans un milieu d’humains et doit être capable de compter sur ceux-ci (avant de se rebeller et de nous tuer tous, mais ça on le sait déjà).
    Le déplacement avait été envisagé avec un parti pris similaire, mais sans doute un peu moins collaboratif et poétique, avec le Yago (robotcité 2009) qui pour rappel guide et décrypte les lieux pour l’utilisateur, qui en retour doit le transporter le robot sur son épaule.

    Bref la pertinence de cette approche n’est à mon avis plus à prouver en matière de déplacement, reste à savoir pour quelles autres applications de la robotique ce modèle peut trouver des équivalences, à voir… mais reste qu’ajouter une couche de design aux SIG a permis de guider une boite aux lieux de shooter dedans.

  2. Il ne suffit pas d’être mignon pour solliciter l’aide des humains, rapporte Numerama: Alex Sorokin, de l’université de l’Illinois, propose d’utiliser le Mechanical Turk d’Amazon pour permettre aux robots de demander aux humains d’identifier pour eux ce qu’ils ne savent pas identifier… Le programme du robot prend une photo de ce qu’il n’identifie pas… Et les hommes lui répondent.