Vers une ville (trop) sensible ?

Carlo Ratti et son équipe du Laboratoire de la ville sensible du Massachusetts Institute of Technology ont dévoilé les premiers résultats de leur nouvelle expérimentation : TrashTrack (blog) consistant à tracer nos ordures pour comprendre leurs trajets et optimiser leurs coûts d’élimination. Ils ont placé quelque 500 balises actives sur des déchets à Seattle et une cinquantaine à New York et montré leurs premiers résultats à la Société d’architecture de New York. C’est ainsi qu’on peut suivre le parcours d’une tasse à café en carton d’un Starbucks ou celui d’une canette en aluminium, du moment où on les jette jusqu’à leur élimination.

Le parcours d'une tasse de café en carton dans New YorkLe projet Trash Track a pour objectif de « révéler le processus d’aliénation de nos objets quotidiens », explique Carlo Ratti qui s’est inspiré de l’initiative Green New York qui prévoit d’augmenter le taux de recyclage des déchets de 100 % d’ici 2030 (actuellement, seulement 30 % des déchets produits à New York sont recyclés).

Les premières visualisations permettent de réfléchir à ce que nous jetons et à leur impact sur l’environnement. Carlo Ratti espère même que visualiser le parcours de nos ordures, aura un impact sur le comportement des gens. Pour les équipes municipales, le projet devrait permettre d’optimiser les parcours de ramassage des déchets et les circuits de traitements, explique OhMyGov.

TrashTrack est présenté actuellement et jusqu’au 7 novembre à l’exposition Toward the Sentient City (Vers la ville sensible) à New York où l’on peut voir quelques autres réalisations tout aussi intéressantes.

Les lumières du fleuve du projet Architectures amphibiesLes Architectures amphibies (vidéo), imaginées par The Living Architecture Lab et l’artiste Natalie Jeremijenko, qui dirige la Clinique de santé environnementale xDesign, plongent deux systèmes interactifs dans l’East River et la Bronx River. Ces systèmes sont composés de capteurs qui surveillent la qualité de l’eau et la présence de poissons et de lampes qui permettent de signaler son évolution de manière visuelle à la surface de l’eau afin de tisser un pont entre l’homme et l’écosystème fluvial. Outre les lumières, qui informent de la qualité de l’eau, les citoyens peuvent recevoir par SMS des informations plus précises. Un projet qui, au lieu de traiter le front de fleuve uniquement comme une agréable surface réfléchissante propice au renouvellement urbain, établit une interface bidirectionnelle entre le milieu terrestre et aquatique.

Le projet Fusible naturel (blog), développé par l’architecte et designer Usman Haque, le concepteur de Pachube, consiste en un dispositif qui utilise les plantes à la fois comme fournisseurs d’énergie et disjoncteurs. C’est un système de mesure de CO² qui vous permet de dépenser de l’électricité à hauteur de ce que vos plantes sont capables d’absorber. Le système, imaginé en réseau, invite à la coopération entre détenteurs de plantes, pour minimiser les dépenses d’énergies. Si vous dépassez le niveau de consommation électrique autorisé par votre environnement, le système tue les plantes, réduisant d’autant plus votre niveau d’autorisation. Comme le souligne l’architecte Dan Hill, commentant l’exposition sur son blog, « le sens du logiciel de l’espace imaginé par Usman Haque est une véritable tentative de reconfigurer l’architecture autour d’une compréhension de la production partagée et permanente des villes. »

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Le projet de ville trop intelligente (vidéo), imaginé par les artistes JooYoun Paek et David Jimison, propose trois pièces de mobilier urbain qui donnent vie à l’intelligence embarquée et aux systèmes robotiques. Le banc trop intelligent reconnait les SDF et est capable de se soulever pour les expulser. Le panneau d’affichage trop intelligent indique aux gens ce qu’ils ont droit ou pas de faire, en observant ce qu’ils sont en train de faire. Quant à la poubelle trop intelligente, elle consiste en une poubelle de tri de déchets qui analyse ce que vous jetez et qui vous renvoie les détritus que vous n’avez pas mis dans le bon bac à ordure. Ici, la sensibilité du mobilier urbain a pour objectif d’amplifier les tensions entre les gens et leur environnement. Un projet qui, plus qu’amusant, montre un avenir où les objets du quotidien deviennent non fonctionnels à force d’être intelligents. Ce qui n’est parfois pas si loin de la réalité…

Too Smart City from David Jimison on Vimeo.

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0 commentaires

  1. Super too smart truc, des objets bien nazis, le futur vous sourit mais ses dents sont pourries.

  2. Ouai enfin on marche pas un peu sur la tête tracer les ordures ? j’imagine que s’ils en sont là c’est que clairement rien n’est organisé ni collecte ou autre c’est vraiment bizarre comme démarche dans le pays du modèle capitaliste, j’imagine que la concurrence (entre éboueurs) aurait du faire que les trajets soit optimum ou alors il n’y a pas de concurrence et c’est un fonctionnement pas marché public et cela vise à renégocier ces marchés.

  3. Ouai enfin on marche pas un peu sur la tête tracer les ordures ? j’imagine que s’ils en sont là c’est que clairement rien n’est organisé ni collecte ou autre c’est vraiment bizarre comme démarche dans le pays du modèle capitaliste, j’imagine que la concurrence (entre éboueurs) aurait du faire que les trajets soit optimum ou alors il n’y a pas de concurrence et c’est un fonctionnement pas marché public et cela vise à renégocier ces marchés.