A lire ailleurs du 21/11/2011 au 28/11/2011

. Le nouveau paysage des données personnelles – CtrlShift
Le cabinet britannique Ctrl-Shift, qui a travaillé à préciser l’approche MiData présentée récemment par le gouvernement britannique – https://www.internetactu.net/2011/09/20/mydata/ – vient de publier un très intéressant rapport sur le sujet qui essaye d’observer les tendances en cours dans le domaine des données personnelles. Jusqu’à présent, c’étaient les organisations qui avaient le monopole des données personnelles. Mais c’est en train de changer. Les individus sont en train de collecter et gérer leurs propres données… Et cette perspective pourrait changer beaucoup de choses.

. Afterres 2050 – Solagro (.pdf)
Intéressant scénario de prospective agricole qui propose une intensification des pratiques lié à la modification profonde de la production et de l’alimentation – établit en complément au scénario Negawatts 2001 : http://www.negawatt.org/scenario-negawatt-2011-p46.html A compléter par l’émission Terre à Terre de France Culture qui se consacrait récemment à ce sujet : http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-scenario-afterres-quelle-utilisation-des-terres-en-2050-en-france-2011-11-19

. Media Consolidation – The Illusion of Choice – Owni.eu
La concentration dans les médias mondiaux. Infographie.

. Des plans de métro libres sur les rails- Ecrans.fr
Le concours de créativité pour redessiner la carte du métro parisien a produit de magnifiques résultats. Les 10 finalistes sont soumis au vote du public. Comme le souligne Gilles Babinet, président du Conseil national du Numérique et membre du jury CheckMyMap : « la RATP serait bien inspirée d’accompagner ce phénomène, qui peut considérablement renforcer la qualité des services qu’elle offre à ses clients »

. Nutrition Intake
Dans la lignée de Nicholas Feltron, Ben Willers est un self-tracker hardcore qui réalise de magnifiques visualisations sur son alimentation, ses activités (télévision, marche, sommeil…).

. Pourquoi les gens mangent-ils trop ? – Frontal Cortex
Bien sûr, nous mangeons trop. Nous avons toujours tendance à prendre plus que de raison, rappele Jonah Lehrer. Mais une nouvelle étude s’est intéressée à pourquoi nous prenons toujours la plus grosse part, le Supersize ou le Geant ! La raison, estiment les psychologues d’HEC Paris et de l’école de management de Kellogg, c’est que la taille de la part est un marqueur social, similaire à celui qui fait que le mâle dominant prend la première et la meilleure part dans le groupe. Nous compensons les déficiences de nos statuts sociaux en prenant des parts plus valorisantes. Sauf que le gain de poids à tendance à diminuer le statut que nous essayons de conserver… Terrible spirale. Un espoir ? Oui, les psychologues pensent qu’on peut peut-être endiguer cela en montrant que les statuts sociaux supérieurs savent être frugal.

L’Utopie est effrayante – Nicholas Carr
La SF est toujours dystopique, elle propose toujours l’un des pires mondes qui soit. Souvent, quand nous nous représentons le futur, nous sommes dans une « vallée de l’étrange » (Uncanny Valley), la même qui nous rend si mal à l’aise face aux robots qui ressemblent trop aux humains. L’utopie demande souvent à ses résidents de se comporter comme des robots, sans exprimer de sentiments. C’est particulièrement vrai de toutes ces vidéos créées à des fins marketing, qui parle d’un monde de production sans faille, qui dépeignent un monde pas si lointain peuplé de gens très biens, qui passent leurs journées hyperproductrices allant d’un écran à l’autre (dans une ambiance post-sexuelle). Des productions destinées à nous présenter des visions de Edens technologiques, mais qui produisent exactement le contraire : un futur qui se sent le froid, le mécanique, et qui finit par être repoussant. Exemple : http://www.youtube.com/watch?v=a6cNdhOKwi0&feature=player_embedded

. Ce que donne le nuage et ce qu’il prend – Nicholas Carr
« Le Cloud computing est grand, mais il est aussi inconstant », rappelle Nicholas Carr. Nombreux sont les services fermés parce qu’ils n’ont pas atteints le nombre d’utilisateurs suffisant, et tant pis pour ceux qui les avaient investits. C’est le prix de la commodité. Dans les nuages, nul n’est indispensable !

. La durabilité est-elle une science ? – Santa Fe Institute
Oui, si l’on en croit Luis Bettencourt qui a analysé la production scientifique du domaine et montré qu’elle est devenue un champ d’étude à part entière et qu’elle a gagné en cohésion et cohérence depuis les années 2000.

. C’est le tour de la télé ! – Metamedia
Eric Scherer de France Télévisions, livre une analyse assez complète sur l’avènement de la télé connectée. Signe-t-elle la fin de la télé ou son renouveau ? Comment la technologie modifie-t-elle le divertissement ? Google, Youtube, Facebook deviennent des médias producteurs et financeurs de contenus propres à l’heure où Hollywood se convertit au streaming. Désormais, le « prime time, c’est tout le temps et partout ! » L’internet ne signe pas la fin de la télévision, mais la naissance d’une nouvelle forme de télévision.

. Responsabilité sociale des entreprises : 8 exemples innovantes – Youphil
Youphil détaille 8 exemples d’initiatives sociales d’entreprises globales. Forcément tous innovants.

. Des données bonnes pour la corbeille ? – Silicon Maniacs
A quelques jours de l’ouverture d’EtaLab http://www.etalab.gouv.fr la plateforme de données publiques des administrations, Silicon Maniacs nous met en garde sur la qualité des données qui vont nous être livrées, en faisant référence au sociologue américain Harold Garfinkel, qui expliquait que les données lacunaires des administrations sont l’expression même de la relation entre le patient et l’administration. L’enjeu de la libération des données est-elle dans une transformation de cette relation ? L’usager a-t-il plus à y perdre qu’à y gagner ?

. Politico 2.0 – The Ground
A Jun, en Andalousie, dans la banlieue de Grenade, on a déclaré en 1999, l’internet droit universel des citoyens. Le portail internet municipal retransmet les conseils municipaux participatifs, via le fil Twitter de son maire – https://twitter.com/# !/alcaldejun – ou en commentaire sur son blog : http://www.granadablogs.com/joseantoniorodriguezsalas/ Tous les services municipaux sont sur Twitter, même la police : @policiajun. « On ne doit pas se tromper dans le rapport entre la technologie et les personnes : il faut penser à partir des gens pour aller à la technologie, pas le contraire », estime le maire. « S’il y a tant d’Indignés en Espagne, c’est qu’il faut changer quelque chose ». Le maire s’y emploie par la transparence. « Les citoyens savent tout ce qu’il se passe ». A Noël, la municipalité a demandé aux habitants comment utiliser l’enveloppe budgétaire des illuminations. Ils ont décidé de payer les chômeurs pour qu’ils fabriquent les décorations de Noël. Reste que les belles idées n’ont pas changé la réalité de Jun, de sa crise économique et du manque d’emploi. La télédémocratie n’a pas eu de retombées économiques concrètes. N’empêche le maire a été réélu, la population rajeunie…

. La Cnil court après les caméras – Owni.fr
Personne ne vidéosurveille les caméras de vidéosurveillance. La Cnil manque de moyens… Et pourtant, sur 55 contrôles effectués, 23 n’avaient pas fait de déclaration, 27 dispositifs étaient disproportionnés, 10 proposaient une conservation excessive des images, 38 étaient en défaut d’information des personnes…

. Start-Up New York ? – The Atlantic
Et si la côte Est devenait la nouvelle Silicon Valley ?

. Grippe : la menace d’un monde mobile – Carnets de santé
Serge Cannasse interview l’anthropologue Frédérick Keck auteur d’une passionnante enquête sur la grippe aviaire et le mythe d’une pandémie mondiale meurtrière, alors que d’autres maladies, comme le paludisme, qui tue bien plus de gens, mobilise beaucoup moins. Le mythe grippal est lié à la crainte du bioterrorisme et aux progrès de la biosécurité, estime l’anthropologue. Les mythes nous disent quelque chose d’une nature que nous avons perdue, expliquait Levi-Strauss, c’est le cas de nos animaux familiers capables de devenir brusquement nos pires ennemis. Au coeur du mouvement, l’anthropologue stigmatise un noyau de publications autour de quelques bioinformaticiens dynamiques…

. Eduquer après la Révolution numérique – Henri Verdier
En évoquant l’impact de la révolution technologique sur l’éducation, Henri Verdier, président de Cap Digital, évoque le livre Rethinking Education in the age of technology, The Digital Revolution and the Schools, de Allan Collins et Richard Haverson qui pointe les menaces de personnalisation et d’individualisation que sous-tend le numérique adapté à l’école : perte d’équité du système éducatif, perte de cohésion sociale, perte d’expérience de la diversité, resserrement des horizons ouverts à un enfant… « Et risque de saturation médiatique alors même que l’éducation devrait peut-être devenir, justement, un moment de recueillement et de concentration pour les enfants. » Mais les auteurs pointent aussi de réelles opportunités : augmenter l’engagement des enfants dans leur propre démarche d’apprentissage, abaisser le caractère excessivement compétiteur des systèmes éducatifs (qui, en France, est peut-être la cause d’une forme subtile d’aversion au risque), sortir les enfants d’une culture excessivement centrée sur celle des leurs pairs (du même âge), autoriser une plus grande personnalisation des parcours et des connaissances, responsabiliser. »

. Infographie : Mais que fait donc l’utilisateur moyen sur Facebook ? – Mashable.fr
Que faisons-nous sur Facebook ? A 20 % commenter une photo d’un autre utilisateur, à 26 % apprécier un autre contenu… Nous semblons tous faire la même chose sur Facebook, comme si le répertoire d’activité était finalement bien limité.

. 4,74 degré de séparation – NYTimes.com
Le monde serait-il plus petit que prévu ? Les six degrés de séparation de Stanley Milgram viennent d’être mis à mal par une étude – http://arxiv.org/abs/1111.4570 – de l’université de Milan et des scientifiques de Facebook, qui estiment que le nombre moyen de connaissances qui séparent deux personnes l’une de l’autre ne serait pas de 6, mais de 4,74. Reste à savoir ce qui qualifie ces liens, car nos amis sur Facebook ne signifient pas vraiment que nous échangions quoique ce soit avec eux.

. Un guide de l’API d’OccupyWallStreet – The Atlantic
OccupyWallStreet fonctionne comme une interface de programmation permettant de propager les manifestations depuis un certain nombre d’outils et de processus communs. OWS a été conçu pour être exploité et recombiné et pas seulement copié. Alexis Madrigal file la métaphore entre l’API et OWS.

. Les pour et les contre du « partage sans friction » de Facebook – ReadWriteWeb.com
La nouvelle fonctionnalité de Facebook, « le partage sans friction », consiste à automatiquement partager sur votre profil ce que vous lisez, écouter ou regardez. Alors que jusqu’à présent il fallait faire appel à un processus manuel pour se faire (appuyer sur un bouton Like, Share ou autre). Un pas de plus vers l’automatisation de nos décisions ? Allons-nous vers une surveillance silencieuse totale, comme s’en alarme Adrian Short ? http://adrianshort.co.uk/2011/09/25/its-the-end-of-the-web-as-we-know-it/ Est-ce la fin du partage ? http://news.cnet.com/8301-31322_3-57324406-256/how-facebook-is-ruining-sharing/ Ou allons-nous vers un monde de services toujours un peu plus à votre service ? Pour Adam Daugelli, Facebook n’a toujours pas compris la différence entre la surveillance et la diffusion : http://www.lifeinbeta.org/2011/10/the-difference-between-broadcasting-and-tracking-or-what-facebook-still-hasnt-learned-about-personal-data/ Pour Anil Dash, Facebook est en train de se mettre à empêcher les utilisateurs de naviguer sur le reste du web : http://dashes.com/anil/2011/11/facebook-is-gaslighting-the-web.html

. Des développeurs hackent Siri pour contrôler plus d’objets – ReadWriteWeb.com
Siri, le programme d’intelligence artificielle pour l’iPhone d’Apple va-t-il devenir la Kinect du mobile ? En tout cas, les premiers détournement du système voient le jour, notamment pour contrôler des thermostats domestiques. Apple proposera-t-il bientôt un kit de développement pour Siri ?

. La navigation en ligne bientôt mieux protégée ? – LeMonde.fr
Le projet Do not track – http://dnt.mozilla.org – se veut un nouveau standard web, qui lorsque le navigateur se connecte à un site qui demande des informations comportementales, envoie un signal à ce site si l’utilisateur ne veut pas que ces données soient enregistrées. Si le système est devenu depuis un standard, implémenté dans la plupart des navigateurs (pas dans Chrome), reste aux éditeurs de sites à l’implémenter à leur tour. C’est aux utilisateurs de faire pression estime Tristan Nitot de Mozilla Europe.

. Le partage n’est pas un échec du marché – Philippe Aigrain
Au Forum d’Avignon, alors que Nicolas Sarkozy annonçait vouloir étendre les lois contre le piratage au Streaming – http://abonnes.lemonde.fr/technologies/article/2011/11/18/nicolas-sarkozy-veut-etendre-les-lois-anti-piratage-au-streaming_1606123_651865.html -, la commissaire européenne Nellie Kroes tenait un tout autre propos, explique Philippe Aigrain. Nellie Kroes soulignait en effet que la lutte contre le téléchargement était un échec et que, le copyright ne parvenait pas atteindre son objectif fondamental, à savoir financer auteurs et créateurs. Cependant, souligne le cofondateur de la Quadrature du Net, elle ne franchit pas pour autant le cadre de l’économisme : « le partage serait simplement un échec du marché et non une dimension fondamentale de la culture. »

. La résolution sur la neutralité du Net adoptée au Parlement européen – La Quadrature du Net
« La commission « Industrie » du Parlement européen a adopté à l’unanimité la résolution sur la neutralité du Net. À travers ce vote demandant à la Commission européenne d’évaluer rapidement le besoin de légiférer, le Parlement prend une position forte en faveur de la neutralité du Net. La pression s’accroît sur la Commissaire européenne Neelie Kroes qui pourrait être contrainte d’abandonner son approche attentiste et de prendre des mesures concrètes. »

. Quel est l’héritage de Second Life ? – MarketingVirtuel.fr
Frédéric Cavazza rappelle que le succès de Second Life a permis le développement d’autres plateformes et que, contrairement à ce qu’on croit, Second Life n’est pas mort, mais demeure une destination de choix pour la collaboration, l’éducation et l’expression artistique. Il reste un lieu d’expérimentation pour acquérir de l’expérience dans ce type d’environnement, appelés à se démultiplier dans les prochaines années…

. Les 12 points à retenir de l’étude IFOP sur les réseaux sociaux en France – Zdnet
L’observatoire des réseaux sociaux de l’IFOP a rendu sa sixième étude sur le sujet : http://www.ifop.com/media/poll/1671-1-study_file.pdf qui revient sur les réseaux sociaux les plus fréquentés par les Français (Facebook, Windows Live, Copains d’Avant, YouTube et Picasa). Les Français sont inscrits en moyenne à 2,8 réseaux sociaux et ne sont pas enclins à s’inscrire à un réseau social de plus. Seulement 16 % des français suivent une entreprise ou une marque sur les réseaux sociaux. Et une majorité estime que les marques ne sont pas plus à leur écoute sur les réseaux sociaux qu’ailleurs.

. Quelles mesures pour les PME innovantes ?
Contribuez au manifeste des PME de la filière TIC pour suggérer des adresses qui seront remises aux candidats des prochaines échéances électorales.

. Le graphe social n’en est pas un – Pinboard
Maciej Ceglowski, le développeur du système de signets sociaux Pinboard, revient sur la notion de graphe social élaborée en 2007 par Brad Fitzpatrick. L’idée du graphe social est que chaque personne est un point dans un vaste océan de connexion et que ce graphique qui représente vos relations peut transcender toute application spécifique. Mais est-ce que les différents sites utilisant des graphes communs proposent des formes de connexion équivalente ? Est-ce la même chose de se suivre sur Linked-in et Twitter ? Or, les normes ne permettent pas par exemple de qualifier vos ennemis ou vos anciennes relations… Autre problème du « graphe », c’est qu’il ne prend pas en compte la notion de temps. La modélisation nous a conduit à une version sociale de la vallée de l’étrange. Alors que dans la vie nos liens sociaux évoluent, les sites sociaux les figent indéfiniment. Nous ne pouvons pas décrire notre vie sociale à un ordinateur sans conséquences sociales. Et puis surtout, ces sites sociaux n’ont hélas pas d’autres but que de faire du marketing direct. Or, les gens qui font des analyses détaillés des autres pour les manipuler s’appellent des sociopathes. C’est ce que sont Google et Facebook. Quelle culture originale est sortie de Facebook ou de Google ? Ils cherchent à devenir la passerelle vers le marché de masse de l’internet, comme ont essayé de le faire CompuServe ou AOL à l’heure des portails. Maciej Ceglowski espère qu’ils n’y arriveront pas plus que ces derniers…

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