L’ebook nous libère de tout ce qui est étranger au texte

La lecture de la semaine est un article de Tim Parks, romancier, essayiste et traducteur. Il est paru dans les blogs de la New York Review of books sous le titre « Les e-books ne brûlent pas ».

Tim Parks commence par recenser quelques interventions récentes d’écrivains anglo-saxons en faveur du livre papier : Andrew Miller, Julian Barnes ou encore Jonathan Frenzen, tous ont clairement affirmé ces dernières semaines leur espoir que les romans continuent à se lire dans des livres papier. Et Tim Parks remarque qu’au sein de l’université, certains professeurs désapprouvent l’idée même qu’on puisse lire de la poésie sur Kindle. Ont-ils raison, se demande Tim Parks ?

En termes pratiques, dit Parks, il est extrêmement facile de défendre l’e-book. On peut acheter instantanément un texte, où que l’on soit dans le monde. On le paie moins cher. On n’utilise pas de papier, ça ne prend pas de place. Le système sans fil de Kindle garde la page, même quand on ouvre le livre sur un autre support que celui sur lequel on l’avait laissé. On peut changer la taille des caractères selon la lumière et sa vue. On peut changer la typo selon notre goût. Entassé dans le métro, on peut tourner les pages d’un simple effleurement du pouce. Allongé dans un lit, on n’a pas besoin de nos deux mains, qui sont nécessaires pour tenir un gros livre ouvert.

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Image : Galerie de livres électroniques assemblés par Michael Porter.

Mais, dit Tim Parks, je veux aller au-delà des avantages pratiques pour examiner l’expérience de lecture elle-même, notre engagement dans le texte. Qu’est-ce que ces hommes et ses femmes de lettres ont-ils peur de perdre si la lecture sur papier venait à disparaître ? Sûrement pas la couverture, qui consiste la plupart du temps en un amoncellement d’images et d’enluminures sans grand sens ni beauté. Sûrement pas le plaisir de faire courir leurs yeux et leur doigt sur un papier de qualité s’altère grandement si on lit Jane Austen ou Dan Brown. Heureusement que ce n’est pas la qualité du papier qui détermine notre appréciation des classiques.

Cela pourrait-il être le fait que les e-books contrarient notre aptitude à retrouver le passage recherché en se souvenant de sa place sur la page ? Ou notre amour du gribouillage de commentaires dans la marge ? Il est vrai que quand on commence à lire sur e-book, toute une série d’habitudes est contrecarrée, des compétences développées depuis des années qui ne sont pas opérantes. On ne peut plus aussi facilement tourner les pages pour voir où se termine le chapitre qu’on est en train de lire, ou pour voir si untel ou untel va mourir tout de suite ou un peu plus tard. En règle générale, l’e-book décourage le feuilletage, et avec la barre qui, au bas de l’écran, indique où nous en sommes dans le livre, nous n’avons pas la sensation rassurante du poids physique de l’objet (comme il est fier l’enfant qui finit pour la première fois un gros livre), ni le plaisir du calcul du nombre des pages (Papa j’ai lu 50 pages aujourd’hui). Cela peut devenir un problème pour les universitaires : il est difficile de donner une référence précise quand on n’a pas de numéros de pages.

Mais ces vieilles habitudes sont-elles essentielles ? En réalité, ne nous distraient-elles pas du mot lui-même ? N’y avait-il pas des plaisirs spécifiques à la lecture sur parchemin dont nous ignorons tout et sans lesquels nous avons vécu heureux ? se demande Tim Parks. Il y eut certainement des gens pour pleurer la disparition de la calligraphie quand l’imprimerie a rendu le caractère impersonnel. Certains croyaient que les lecteurs sérieux préféreraient toujours que les livres sérieux soient recopiés à la main.

Quelles sont les caractéristiques essentielles de la littérature en tant que médium et en tant que forme artistique ? A la différence de la peinture, il n’y a pas d’image physique à contempler. A la différence de la sculpture, il n’y a pas d’artefact autour duquel on puisse marcher et que l’on puisse toucher. Pas besoin de voyager pour aller voir la littérature. Pas besoin de faire la queue au milieu de la foule, ou de se soucier d’être bien assis. A la différence de la musique, pas besoin de respecter sa temporalité, d’accepter une expérience dont la durée soit fixée. On ne peut pas danser sur la littérature, ou chanter sur elle, on ne peut pas en prendre une photo ou en faire une vidéo sur son téléphone.

La littérature est faite de mots. Ils peuvent être dits ou écrits. Si on les dit, le volume, la vitesse, l’accent peuvent varier. Si on les écrit, les mots peuvent apparaître dans telle ou telle typographie, sur n’importe quel matériau, avec n’importe quelle pagination. Joyce est autant Joyce en Baskerville qu’en Times New Roman. Et nous pouvons lire ces mots à la vitesse que l’on veut, interrompant notre lecture aussi fréquemment que nous le désirons. Quelqu’un qui lit Ulysse en deux semaines ne l’a pas plus ou moins lu que quelqu’un qui le lit en trois mois ou en trois ans.

Seule la séquence de mots doit rester inviolée. On peut tout changer dans un texte, à l’exception des mots eux-mêmes et de l’ordre dans lequel ils apparaissent. L’expérience littéraire ne repose pas sur un moment de perception, ou sur un contact physique avec un objet matériel (encore moins sur la possession de magnifiques chefs d’oeuvre alignés sur des étagères), elle réside dans le mouvement de l’esprit suivant une séquence de mots de son début à sa fin. Plus que toute autre forme d’art, c’est du pur matériel mental, aussi proche que possible de la pensée elle-même. Mémorisé, un poème est aussi sûrement de la littérature dans nos esprits qu’il ne l’est sur une page. Dans les faits, nous savons tous qu’une fois achevée la séquence de mots, une fois que le livre est refermé, ce qui reste en notre possession est très difficile, merveilleusement difficile à cerner, une richesse (parfois une irritation) qui n’a rien à voir avec le lourd bloc de papier de nos étagères.

L’e-book, en éliminant toutes les variations de l’apparence et du poids de l’objet matériel que nous tenons dans nos mains, et en décourageant tout ce qui n’est pas notre concentration sur le lieu où on en est dans la séquence de mots (les pages disparaissent une fois lues, et celles qui suivent ne sont pas encore apparues), l’e-book semble nous amener plus près de l’essence de l’expérience littéraire que ne le fait le livre papier. Il offre un engagement plus direct, plus austère avec les mots qui apparaissent devant nous et disparaissent derrière nous, que celui offert par le livre papier traditionnel. Comme une libération de tout ce qui est étranger au texte et nous distrait, pour nous concentrer sur le plaisir des mots eux-mêmes. En ce sens, le passage du papier à l’e-book est semblable au passage du livre illustré pour enfant au livre pour adulte et à sa page qui n’est faite que de texte. C’est un médium pour gens mûrs. Il devient de plus en plus dur de comprendre pourquoi les gens de lettres ne font pas au phénomène un accueil plus favorable.

Xavier de la Porte

Xavier de la Porte, producteur de l’émission Place de la Toile sur France Culture, réalise chaque semaine une intéressante lecture d’un article de l’actualité dans le cadre de son émission.

L’émission du 3 mars 2012 était consacrée aux langues de l’internet autour de l’ouvrage collectif Net.lang qui paraît chez C&F éditions. Quelle place occupent les langues sur le réseau ? Internet est-il une chance ou un tombeau pour le multilinguisme ? Avec Daniel Prado, secrétaire exécutif du réseau Maaya qui œuvre pour la diversité linguistique, un des contributeurs de Net.lang ; Stéphane Bortzmeyer (@bortzmeyer), ingénieur informatique à l’AFNIC, l’association qui gère les noms de domaine en .fr et qui est aussi l’un des contributeurs de Net.lang et Laurent Vannini (@shouhart), qui a coordonné cet ouvrage.

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0 commentaires

  1. D’accord avec ce que vous dites une histoire reste une histoire peut-importe le support.
    Si ma grand-mère me racontait cendrillon de vive voix le soir pour m’endormir, ce n’était pas moins la même histoire que celle que je pouvais lire moi même plus vieille.

    Pour la pagination certaines liseuse l’offre (comme la sony) à la place du pourcentage.
    Pour ce qui est du feuilletage, l’habitude vient avec l’utilisation, on fini par le faire facilement en utilisant les tables des matières, le retour en arrière et les marques pages. C’est plus une question de changement de façon de faire. Même chose pour les notes, il est très facile de le faire sur numérique, il faut juste s’y habituer. Je surligne assez souvent en numérique pour revenir plus tard aux phrases qui m’ont plu.

    Les auteurs ont peur du numériques, je crois qu’il ne veulent tout simplement pas s’y confronter. Les nouveaux auteurs, les jeunes, ceux qui vont émerger avec les « ebooks » ne feront pas de différences, la prochaine génération va grandir avec les livres virtuels et ne se poseront même pas la question, alors arrêtons d’écouter ceux qui ne veulent pas voir l’avenir.

  2. Voilà qui me fait songer que notre modernité s’emploie toujours plus à effacer les contenants au profit des contenus, privilégier l’accès direct, dans la recherche vers une certaine pureté de l’information. Un designer dit : « Lorsque l’interface utilisateur d’un objet numérique est bien designée, son usage devient parfaitement intuitif et son interface s’efface et s’oublie. C’est alors que l’expérience du contenu, les interactions et la manipulation du contenu prennent toute leur dimension » (in Revue « Interfaces numériques », vol 1, n°1, 2012, p.12)

    Qu’on puisse « tout changer dans un texte, à l’exception des mots eux-mêmes et de l’ordre dans lequel ils apparaissent » est une affirmation certes inattaquable. Mais je ne suis pour ma part pas du tout convaincu que le contenant, l’interface, le support (préférez le terme qui vous convient le mieux), bref « tout ce qui est étranger au texte » ne soit pas vecteur de sens, de ressenti, tout aussi légitime. S’il s’agit de préserver une œuvre « inviolée » (est-ce Parks ou vous qui avez choisi ce terme si évocateur ?), pourquoi ne pas pousser plus loin, et respecter le support pour lequel l’auteur a écrit le texte ?

    En tout les cas, votre conclusion est juste : pourquoi les puristes ne sont-ils pas plus favorable à cette innovation ? Merci pour cette réflexion stimulante…

  3. Je suis d’accord sur l’analyse, mais pas sur les conclusions. Oui un ebook prive d’une certaines manières le texte de sa matérialité (encore que). Mais justement, un texte c’est aussi une matérialité. Deux textes écrits dans deux polices différentes ne sont pas percus de la même manière.

    Absolument pas d’accord avec la thèse. Un texte ce n’est pas seulement l’ordre des mots. Un texte ne se comprend pas sans le contexte, y compris physique. Un txt c’est aussi la mise en page, éventuellement sa diction (pour de l’oral)

    Quand ma grand-mère me lis une histoire et quand je la lis elle-même, ce n’est pas la même. Les illustrations d’un livre n’apportent pas seulement un plus au texte, elle produisent un autre objet.

    Medium is message…

  4. Je suis d’accord sur l’analyse, mais pas sur les conclusions. Oui un ebook prive d’une certaines manières le texte de sa matérialité (encore que). Mais justement, un texte c’est aussi une matérialité. Deux textes écrits dans deux polices différentes ne sont pas percus de la même manière.

    Absolument pas d’accord avec la thèse. Un texte ce n’est pas seulement l’ordre des mots. Un texte ne se comprend pas sans le contexte, y compris physique. Un txt c’est aussi la mise en page, éventuellement sa diction (pour de l’oral). Le choix du support produit du sens.

    Quand ma grand-mère me lis une histoire et quand je la lis elle-même, ce n’est pas la même. Les illustrations d’un livre n’apportent pas seulement un plus au texte, elle produisent un autre objet.

    Medium is message…

  5. oups, désolé pour la duplication d’envoi.

    Ceci dit, n’allez pas croire que je suis contre le livre numérique. Simplement je ne suis pas non plus un enthousiaste béat.

  6. Respecter le support, c’est la chose la plus riddicule que j’ai entendu. C’est pas l’auteur qui décide du papier et des caractères c’est l’éditeur et en plus il peut y avoir differentes éditions d’un livre. L’auteur lui tappe son manuscrit pour la plus part sur leur ordinateur, ces loin d’être proche du papier. Je suis plus proche avec ma liseuse du format original que celui qui lit sur papier.
    Je suis une grande lectrice depuis toujours 3 à 4 livres par semaine, en ce moment je lis tous les livres nominés pour le prix du libraire 2012 section québécoise en numérique et les livres on autant d’impact ainsi.

    Si vous n’êtes pas de cet avis ces soit:

    1:Vous n’êtes pas un vrai lecteur, sinon les mots vous importerais plus que le contenant.

    2:Vous êtes suffisant et borner

    Ou

    3: Vous êtes vieux et borner

    P.S. J’ai écrit ce message sur mon iPhone j’espère que le changement de support vers votre ordinateur ne causeront aucun problème. Sinon un conseil, vous pouvez l’imprimer.

  7. Peut être ne suis-je pas un « vrai » lecteur (encore quel serait le critère pour déterminer un lecteur). Mais je suis un vrai écrivain (étudiant en histoire, préparant un mémoire). Et je confirme qu’à la lecture de mon mémoire sur papier ou sur ordinateur, ce n’est pas du tout la même chose. D’ailleurs quand je rédige, j’utilise LaTeX et pas un logiciel Wysiwyg, donc ce que je lis à la 1er lecture n’est pas la même chose qu’à la seconde …

    Je confirme également que le support n’est pas neutre dans les effets de sens produit par un texte, quelqu’il soit.

  8. @JustineA
    Le texte Tim Parks a quand même un gros défaut. Il fait l’impasse sur tout une catégorie d’auteurs de littérature (et de poésie notamment) pour lesquels des choses comme la typographie, la disposition des mots sur la page, les marges, et même le papier (sa qualité, sa couleur…), font partie intégrante de l’expérience qu’ils veulent faire vivre à leur lecteur. Pour tous ceux-là, réduire le texte à une suite de mots est une vision étroite, et le passage à des supports numériques nécessite une vigilance et des aptitudes nouvelles. Obstacle qui n’est pas indépassable, mais qui doit être pris en compte pour que la littérature ne cesse pas complètement d’être un dispositif formel. Ce qui serait dommage.

  9. Il y a quand même un truc qui n’est absolument pas évoqué alors que personnellement c’est une de mes expériences sensorielles les plus importantes quand je lis : c’est l’odeur du livre.
    Qu’il s’agisse d’un vieux bouquin, ou d’un livre neuf qu’on vient juste d’acheter il y a toujours une odeur très particulière et personnellement j’ai du mal à m’imaginer lire un livre sans sentir cette odeur.

    Je suis un féru de nouvelles technos et je lis énormément de choses sur écran, quels qu’ils soient. Mais je ne peux pas m’imaginer pour autant me passer d’un support physique pour lire des romans. J’ai vraiment l’impression que je perdrais quelque chose : à mon sens lire un livre n’est pas juste une expérience consistant à intégrer des mots, des idées. Enfin, pas toujours en tout cas. Ça s’apparente plus à un rituel, qui dans mon cas nécessite un support.

    Et quid du plaisir de piocher des romans dans une bibliothèque ? De fouiner dans les étals des bouquinistes ?

    … mais je suis sûrement vieux et borné aussi 🙂

  10. Un problème très important à mes yeux : trop souvent les éditeurs, surtout français, proposent des éditions numériques seulement en PDF en faisant l’impasse sur les autres possibilités notamment l’epub. Un sondage sur le site de Virgin : 53 935 titres en PDF et 35 151 en epub.
    Cette tendance est très regrettable car la lecture des PDF nécessite une tablette avec tous ses inconvénient (prix, fatigue oculaire, impossibilité de lire au soleil, distraction par la présence d’autres médias, internet, mails, etc) alors que que les ereaders permettent pour une dépense modique de l’ordre de 100 € une lecture confortable.
    Il y a une tendance tout à fait néfaste, sauf pour la trésorerie d’Apple, à l’installation des tablettes comme norme dominante de support de lecture.
    Il serait intéressant d’ouvrir un débat sur ce sujet d’autant que les logiciels de transcodage PDF vers Epub sont tous déficients à par l’excellent service Rossinante de Xerox

  11. La volonté d’imposer l’e-book fait dire n’importe quoi. On passe du rejet du papier à l’adoration de la machine, le texte au milieu a bon dos.
    Si réellement le support n’a pas tant d’importance pourquoi ce matraquage ? Laissons le lecteur (le marché ?) faire son choix car si on pousse la logique à ton extrémité, pourquoi vivre dans des appartements anciens (avec moulures et compagnie) et ne pas faire des cages à lapins bien alignées qui permettraient de dégager de la place au sol pour des jardins ? Pourquoi vendre autant de montres différentes quand il s’agit de lire l’heure, un simple écran numérique suffirait, etc.
    On touche à la passion dans cette discussion. De plus tout cela permet aussi de remettre en cause toute une économie (pas parfaite, certes), de l’éditeur au libraire, et, là encore, les droits d’auteur servent de prétexte pour tout balayer

  12. Pour avoir écrit un livre sur ebook (phrase mal formulée intentionnellement), je peux certifier que le plaisir d’écrire reste le même, mais que la lecture est complètement différente. La magie n’opère pas, je n’ai pris aucun plaisir à lire ce que j’ai moi-même écrit.
    Je vous vois venir avec vos « c’était peut-etre mauvais », sans doute, mais toujours est-il que je n’ai jamais réussi à lire un e-book en entier, ça me fatigue.

  13. La thèse de cet article est un peu celle que j’avais formulée suite à l’achat d’une tablette numérique.
    http://www.google.com/reader/item/tag:google.com,2005:reader/item/84b73a2bf5317286

    Cet objet polyvalent est aujourd’hui devenu mon écran principal que ce soit pour la lecture ou tout le reste.

    Les fétichistes du papier ont tort à mon sens de compter la valeur qu’ils accordent au support parmi les qualités intrinsèques du livre lu.
    Le message est le message.

  14. Le lecteur numérique est aussi un support.
    Qui permet de vendre plus cher d’ailleurs.

  15. Si les auteurs n’expriment pas un enthousiasme délirant, ce n’est pas parce qu’ils trouvent le support numérique moins confortable que le papier, cette vision est un peu réductrice mais parce que le livre numérique participe à une transformation bien plus profonde et problématique de nos modes de pensée, ce n’est pas parce que la technologie rend l’information plus accessible, et dans le cas du livre, il s’agit du texte, qu’elle nous la fait davantage apprécier. Le livre numérique n’est qu’un leurre, en le séparant de la révolution technologique à laquelle il contribue pourtant, on peut effectivement lui trouver des avantages (ils sont rapportés dans cet article) mais ces avantages sont trompeurs:
    http://edouardetmariechantal.unblog.fr/2011/11/14/la-revolution-numerique-ou-la-mort-du-roman/
    http://edouardetmariechantal.unblog.fr/2010/11/10/se-distraire-a-en-mourir-neil-postman-de-la-technologie-et-des-ses-effets-pernicieux-du-divertissement-comme-vision-du-monde-et-dune-publicite-pour-un-detergent/