Contre l’effondrement (1/8) : de la place pour l’optimisme ?

Apocalypse ou pas ? Notre époque n’a jamais été aussi schizophrénique. Si les prophètes d’un grand déclin, voire d’une catastrophe écologique, ne manquent pas, tout aussi remuants sont ceux qui (du moins dans la sphère anglo-saxonne) nous prédisent un avenir radieux et libéré de la pauvreté grâce à l’impact des nouvelles technologies… Alors que les uns se plaignent de la domination d’une idéologie « solutionniste » qui contaminerait l’ensemble de la pensée, les autres pointent au contraire l’emprise d’un pessimisme intellectuel interdisant toute réflexion issue des sphères scientifiques et techniques. Bref, deux visions incompatibles de la même situation !

naamTrois livres sortis ces dernières années nous guideront dans ce dossier pour découvrir les fondements de cet optimisme technologique qui, contrairement à ce qu’on pourrait croire, n’a jamais cessé de prospérer : Whole Earth Discipline de Stewart Brand (traduit en français sous le titre : Discipline pour la planète Terre), The Infinite Resource de Ramez Naam (@ramez) et The Beginning of Infinity de David Deutsch (@daviddeutschoxf).

On ne présente plus Stewart Brand : ancien compagnon de route du « Magic Bus » de Ken Kesey, inventeur de l’expression « Personal Computer », coorganisateur de la « Mère de toutes les démos » avec Douglas Engelbart, éditeur du Whole Earth Catalog, qui accompagna la naissance du mouvement écologiste, fondateur du Global Business Network aux sources de la cyberculture et d’un des premiers services en ligne, le « Well« . Les positions de Brand, très technophiles (comme sa défense du nucléaire), suscitent souvent la polémique dans les milieux écologistes – l’homme passe bien souvent pour un « traître » au sein du mouvement qu’il a contribué à créer.

brandRamez Naam, lui, porte la double casquette d’essayiste futuriste (il est aussi l’auteur de More than Human) et de romancier avec la trilogie Nexus (dont les deux premiers volumes sont été traduits en français). J’ai déjà mentionné David Deutsch dans ces colonnes. Ce dernier est un scientifique au pedigree impressionnant (c’est l’un des inventeurs de l’informatique quantique) est aussi un penseur généraliste qui, dans Le commencement de l’infini, cherche à embrasser l’ensemble des activités humaines.

Les ouvrages de Brand et de Naam sont assez proches dans leurs contenus : ils tentent essentiellement d’exposer des solutions technologiques à la plupart de problèmes qui semblent aujourd’hui menacer l’humanité. N’imaginez pas qu’ils affichent un optimisme béat. Au contraire, ils sont parfaitement au fait des dangers qui nous guettent, et reconnaissent qu’une nouvelle Renaissance n’interviendra que si nous prenons, et très vite, les mesures qui s’imposent. Par exemple, ils ne grossissent pas la cohorte des climato-sceptiques ou assimilés pour qui les menaces pesant sur notre avenir sont illusoires, ou en tout cas pas si graves.
Le livre de Deutsch (qui devait être traduit en octobre 2015, mais qu’Amazon signale comme « indisponible » en français) entre dans une autre catégorie. Il ne cherche pas à résoudre des problèmes spécifiques, mais à refonder l’idée globale de « progrès ».

Le « mythe du progrès » est-il un mythe ?

Le premier soin de ces auteurs « optimistes » est de dénoncer le pessimisme intellectuel ambiant. Deutsch, dès l’introduction, attaque frontalement.

« Chaque fois qu’il y a eu progrès, des penseurs influents ont nié qu’il était authentique, qu’il était souhaitable ou même que le concept était significatif. Ils auraient dû y réfléchir plus longtemps. »

Brand de son côté, affirme que : « Décennie après décennie, des intellectuels en Europe et en Amérique nous expliquent que le monde va en enfer, que le progrès est un mensonge, et que de mauvaises personnes, de mauvaises idées et de mauvaises institutions sont à blâmer pour la dégradation irréversible de tout ce qui est vrai et bon. »

Brand cite également les propos d’Arthur Herman qui, dans son livre The Idea of Decline in Western History, distingue deux courants au pessimisme ambiant, le pessimisme historique et le pessimisme culturel, beaucoup plus extrême :

« Le pessimiste historique voit les vertus de la civilisation attaquées par des forces malignes et destructrices qu’elle ne peut surmonter. Le pessimiste culturel affirme que ces forces constituent depuis le début le processus de civilisation. Le pessimiste historique craint que sa propre société ne soit sur le point de s’autodétruire, le pessimiste culturel conclut qu’elle doit être détruite. »

Brand analyse les problèmes actuels du mouvement Vert par la présence en son sein de trois composantes pas toujours en accord. Les deux premières regroupent les romantiques et les scientifiques. Par « romantique », Brand identifie le genre de pensée commençant en Europe avec Jean-Jacques Rousseau et représenté aux US par Henri-David Thoreau (dont l’influence sur la contre-culture des années 60, à laquelle Brand fut attaché, n’est pas négligeable !). « Les romantiques s’identifient aux systèmes naturels, les scientifiques étudient les systèmes naturels. »

Les romantiques sont les plus nombreux, et c’est une bonne chose, car ce sont ceux qui suscitent le plus de vocations. Mais, du coup, ils mettent en minorité les scientifiques qui sont toujours suspectés d’hérésie. A cela s’ajoute aujourd’hui une troisième tendance. Celle des ingénieurs : « Les romantiques aiment les problèmes. Les scientifiques analysent les problèmes. Les ingénieurs résolvent les problèmes. » Cette dernière attitude est peu appréciée des romantiques qui « ne sont pas à l’aise avec le projet de réparer les choses parce que l’essence de la tragédie est qu’elle ne se répare pas ».

Le rôle de la science

Les débats sur la technologie sont, en général, déconnectés de ceux concernant sa sœur, la science. Il est vrai qu’on ne peut pas complètement identifier les deux. La technologie existait bien avant la science : on a su tailler des pierres alors que la physique ne s’était pas penchée sur la nature du phénomène. Mais on ne peut plus nier que science et technologie avancent main dans la main désormais (on parle d’ailleurs de technoscience, mais ce terme est en général associé à des connotations négatives).

De fait, les auteurs techno-optimistes valorisent cette connexion. L’important affirment-ils, c’est notre connaissance du monde, et c’est elle qui, en transformant en actions matérielles, nous permet d’avancer.

Selon Naam : « Un dicton dit que « vous ne pouvez pas manger des informations ». Cela peut être vrai, mais la nourriture que nous mangeons aujourd’hui est le fruit de milliers d’années d’informations à la qualité de plus en plus haute sur la connaissance de l’agriculture – quelles graines utiliser, quels outils employer, quels moments de l’année choisir, quelle méthode d’irrigation, comment effectuer des rotations de récoltes sur le même terrain. Ce que nous mangeons c’est de l’énergie solaire, filtrée, concentrée et distillée à travers la lentille de la connaissance humaine. »

Et Brand de renchérir : « La science est la véritable source d’infos. Lorsque vous lisez un portail d’infos ou un magazine, tous les trucs qui intéressent les humains sont les habituels potins, les mêmes drames cycliques de la politique et l’économie, la mode, cette pathétique illusion de nouveauté ; même la technologie est prévisible si vous connaissez la science. La nature humaine ne change pas beaucoup ; la science elle, change, et ce changement s’accroit, modifiant le monde de façon irréversible. » 

deutschC’est Deutsch qui va le plus loin dans ce domaine, puisque son livre déploie avant tout une théorie épistémologique et ne concerne la technologie qu’indirectement. Pour lui, l’être humain est avant tout un producteur de connaissances capable de trouver des explications à ce qui l’entoure. Cette aptitude à la connaissance, précise-t-il, est universelle. Deutsch s’oppose ainsi à ceux (y compris certains techno-enthousiastes, comme les partisans de la Singularité et de la « superintelligence » artificielle) qui pensent que notre cognition est limitée par les conditions de notre apparition dans la savane voilà quelques millions d’années, et qu’il nous sera toujours impossible de comprendre les fondements de notre univers, tout comme un singe ne peut saisir les bases de la géométrie euclidienne, pour reprendre la formule de Martin Rees. Dire cela, explique Deutsch, est une proposition autodestructrice qui amène à admettre que l’univers est fondamentalement incompréhensible et invalide la méthode scientifique. Si tout ce qui nous manque, c’est de la mémoire ou de la vitesse de calcul, nous pouvons toujours confier ces tâches aux ordinateurs. En revanche, Deutsch ne voit aucun inconvénient à la modification de l’humain, à l’altération de nos gènes, par exemple pour affronter de nouveaux environnements dans l’espace. Car ce qui fait notre humanité, note-t-il, ce n’est pas telle ou telle capacité, mais précisément cette faculté unique que nous avons d’accumuler des connaissances et de générer des explications.

Le commencement de l’infini, explique Deutsch, c’est lorsqu’une explication, un modèle, possède une portée telle que son application va permettre de générer, quasiment sans aucune limite, de nouvelles formes de connaissances et donc de technologies. Par exemple, comprendre la gravitation est un commencement de l’infini, parce que savoir comment elle fonctionne sur terre nous permet d’imaginer correctement comment elle se comporte dans tout l’univers, y compris sur des planètes que nous n’avons jamais observées ou des objets qui dépassent largement la portée de notre intuition comme les trous noirs. Mais il ne s’agit pas seulement de science. On trouve des commencements de l’infini dans tous les domaines ; par exemple, l’écriture alphabétique qui, par une simple combinaison, possède une portée beaucoup plus large que les systèmes pictographiques (autrement dit, il est possible de créer sans cesse de nouveaux mots, sans avoir à constamment générer des symboles inédits ou améliorer les règles d’association de ces symboles). Idem pour les chiffres arabes, dont la portée est bien plus universelle que la numération romaine, qui non seulement est plus difficile à manier, mais reste limitée puisque son symbole le plus élevé représente seulement les milliers. Les chiffres arabes permettent quant à eux, grâce à de simples règles, de représenter l’infinité des nombres de manière compréhensible et manipulable.

Mais le plus important « commencement de l’infini » a peut-être eu lieu au XVIIIe siècle, lors de la naissance des Lumières. Grâce à elles, l’humanité a pu se dégager des anciennes dispositions basées sur l’autorité pour voir émerger une tradition critique, fondée sur la nécessité de tester les théories.

Deutsch oppose ce qu’il nomme le « provincialisme » (parochialism), c’est-à-dire des formes de connaissance ou de pratiques qui peuvent être efficaces, mais dans un environnement restreint, à l’universalité de ces systèmes qui sont « au commencement de l’infini ».

En fait, une possible définition de « l’Enlightenment » ou des Lumières serait qu’il s’agit d’une recherche de cette portée maximale de ce commencement de l’infini. Une recherche qui ne se limiterait pas à la science, mais qui toucherait à l’ensemble des activités humaines : « Avec les Lumières, on en vint à considérer le « provincialisme » et toutes les exceptions et limitations arbitraires comme fondamentalement problématiques – et pas seulement en science. Pourquoi la loi traiterait-elle de manière différente un aristocrate d’un roturier ? Un esclave d’un maître ? Une femme d’un homme ? »

Les fondements de l’optimisme

A partir de ces théories sur l’universalité de la connaissance et sur sa notion de tradition critique, Deutsch en vient à définir un « principe de l’optimisme » : « tous les maux du monde sont le produit d’une connaissance insuffisante« , déclare-t-il.

L’optimisme, écrit-il, n’est pas un moyen de « prophétiser le succès, mais d’expliquer l’échec (…). Cela veut dire qu’il n’existe pas de barrière fondamentale, aucune loi de la nature ou décret surnaturel, empêchant le progrès. (…) Si quelque chose est autorisé par les lois de la physique, tout ce qui peut l’empêcher d’être technologiquement possible c’est que l’on ignore comment y arriver. »

Deutsch nomme sa philosophie le « faillibilisme ». S’inspirant de la tradition scientifique et de l’épistémologie de Karl Popper, cette attitude se résume en deux phrases :
1) les problèmes surviennent toujours.
2) on peut résoudre les problèmes.

Deutsch récuse donc l’utopisme naïf, en admettant que chaque pas dans un sens entraîne la création de nouvelles complications, mais il insiste sur le fait que la plupart des problèmes sont solubles, du moins dans la limite permise par les lois physiques. Il est intéressant de noter la différence qu’il établit entre « l’Enlightenment » anglais et les « Lumières » d’Europe continentale. Ces dernières, selon Deutsch, ont eu tendance à admettre la proposition 2, concernant la résolution des problèmes, mais n’ont pas intégré l’axiome 1, qui spécifie l’impossibilité de se trouver dans une situation où les problèmes ne surviennent pas. D’où la fascination des intellectuels européens pour les formes de totalitarisme utopique, dont la Terreur est l’archétype. Toutefois, Deutsch prend garde à spécifier que cette divergence entre Angleterre et Continent est une « tendance », et que Condorcet, par exemple, était beaucoup plus proche, dans ses idées, de la tradition britannique…

On peut bien sûr douter de cet optimisme sans limites, mais on ne peut l’accuser d’être « béat », « naïf », bref d’être le produit d’une pensée inachevée.

Ces auteurs nous montrent en tout cas que la vision opposant des solutionnistes technologiques un peu frustes et à la réflexion peu aboutie (ou pire, animés par des intentions cachées) à des intellectuels critiques et matures est bien trop caricaturale. Le débat existe, la réflexion se trouve des deux côtés, et la « déconstruction » des préjugés idéologiques de l’adversaire s’opère dans les deux sens. Cela ne nous dit pas, bien sûr, qui a tort ou raison (probablement aucun des deux courants ou les deux, selon le sujet qu’on aborde et l’angle sous lequel on se place).

Pour essayer de résumer voici à peu près l’argumentation que tiendrait aujourd’hui un « techno-optimiste » :
1) le progrès existe, ce n’est pas une illusion ou une fabrication idéologique. Celui-ci est entrainé par les sciences, mais se répercute dans les domaines sociaux, moraux, politiques. Tout est possible dans la limite des lois physiques.
2) La recherche de « solutions techniques » est une démarche valable. Certes, toutes les solutions techniques ne sont pas bonnes, mais l’histoire de l’humanité nous montre qu’elles ont, à de très nombreuses reprises, déclenché des changements radicaux et déterminants (et globalement positifs) : pierre taillée et polie, agriculture, écriture, soc de charrue, etc.
3) Oui c’est vrai, tout changement technique apporte une nouvelle gamme de problèmes. Il n’y a pas d’utopie. Dans la plupart des cas, cependant, les gens préfèrent se retrouver dans la nouvelle situation (avec ses nouveaux problèmes) plutôt que revenir à l’ancienne.

Mais la pensée pure ne suffit pas… Quelles réponses concrètes les optimistes technologiques opposent-ils à leurs adversaires ? Et quelles sont les technologies et les innovations les plus récentes susceptibles de nous aider à combattre le réchauffement climatique, la raréfaction des ressources, la pauvreté ? C’est ce que nous allons explorer dans ce dossier.

Rémi Sussan

Après Vers l’effondrement : aurons-nous encore un futur ?, retrouvez le dossier « Contre l’effondrement » :

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0 commentaires

  1. Merci Rémi pour cet aperçu des débats anglo-saxons. Je voudrais signaler qu’il aussi un courant cognitif et évolutionniste dont je fais partie (avec J-L. Dessalles notamment) et qui ne peut être situé dans l’éventail des positions que tu présentes entre « optimisme » et « pessimisme » avec toutes leurs nuances réciproques. Il consiste à dire (en résumé) que les actes de langage des uns et des autres font système avec les sciences et des techniques, et participent de notre structure sociale. Parmi l’infinie variété de comportements des agents, il existe notamment des stratégies de « triche vectorielle » tendant à s’emparer des vecteurs de nos interactions sociales et des discours qui leur sont associés, ce qui crée des disparités, source de beaucoup de nos maux et de nos aveuglements. Cependant, notre équipement cognitif nous offre des contre-mesures… A partir de ce constat, on peut imaginer plusieurs scénarios d’évolution que je tente d’explorer dans ce papier, ni « optimiste » ni « pessimiste », enfin si, un peu optimiste tout de même 😉
    https://www.academia.edu/19924759/Refonder_la_l%C3%A9gitimit%C3%A9_vers_laethog%C3%A9n%C3%A8se

  2. et participent de notre structure sociale. Parmi l’infinie variété de comportements des agents, il existe notamment des stratégies de “triche vectorielle” tendant à s’emparer des vecteurs de nos interactions sociales et des discours qui leur sont associés, ce qui crée des disparités, source de beaucoup de nos maux et de nos aveuglements. Cependant, notre équipement cognitif nous offre des contre-mesures

  3. Merci pour la préparation de ce dossier, je le lirai avec un grand intérêt.

    Moi, ma marotte, si l’on peut dire, c’est de déprimer devant les contraintes grandissantes que va nous imposer le « peak everything ».
    Le pétrole n’est que l’un des éléments qui va se trouver en situation de rareté du fait d’une économie ne pouvant plus financer son extraction, faute de ressources économiquement viables au prix auquel on est capable de les extraire.
    Beaucoup de métaux posent problème, car eux aussi approchent de ce peak, ont vu leurs ressources facile à exploiter, déjà exploitées, et nous mettent au défi, bientôt, de réussir à trouver d’autres gisements exploitables à un prix acceptable… ou d’autres gisements tout court.

    Là, on a une limite physique du système sur laquelle toutes les épistémologues du monde peuvent râler tant qu’ils veulent sans y faire grand-chose.

    Pourtant, franchement, je serais vraiment RAVI de découvrir qu’en fait je me trompe, que j’ai tort de me faire du mouron et d’imaginer l’effondrement de notre civilisation dans un retour à l’économie circulaire très low tech façon moyen-âge (et encore, au moyen-âge, on avait facilement accès à foule de métaux pour les usages agricoles et urbains courants, tandis que maintenant, ben, il n’y a plus de métaux si faciles d’accès, point final.)

  4. Voilà un dossier qui promet d’être intéressant effectivement.

    Ceci dit je ne pense pas que le problème se limite à savoir si oui ou non nous pouvons trouver des solutions technologiques à nos problèmes (dans une certaine mesure, certaines solutions existent déjà…).

    Il s’agit avant tout d’un problème politique et même psychologique : savoir si nous sommes capables d’accepter de regarder les problèmes en face et de prendre les décisions qui conviennent.

    Il y a de l’inertie dans tout système et elle est particulèrement élevé dans notre société « hi-tech ».

  5. d’un problème politique et même psychologique : savoir si nous sommes capables d’accepter de regarder les problèmes en face et de prendre les décisions qui conviennent.

  6. Pour moi, les solutions par la technologie s’apparente à une fuite en avant, avec possibilité (avérée au cours de l’histoire) d’effondrement partiel, temporaire ou « total » (dont on ne se remet qu’après quelques siècles).

    La solution n’est pas dans la technologie, mais dans la spiritualité, je devrais dire, dans l’équilibre technologie/spiritualité, ou même dans la technologie spirituelle pourrait-on dire !

    L’approche strictement matérialiste, positiviste, rationaliste me semble vouée à l’échec.
    Quand la technologie solutionne un problème elle en pose d’autres d’un niveau de complexité supérieur ensuite, parce que nous ne savons pas vivre de manière équilibrée, que nous laissons emporter par nos passions, et que justement, nous cherchons des palliatifs dans la technologie au lieu de grandir en maturité.

    C’est en cela que je suis un « pessimiste ». Non pas parce que les solutions n’existent pas, ni même parce qu’on ne parviendrait pas à le trouver, mais parce que, le confort, la facilité, l’avillissement sont devenus « profitables », et qu’au final, ils nous empêchent d’avoir le courage de mettre en place les solutions qui se proposent à nous. Les solutions sont la déjà (pour certaines), mais nous les refusons.

  7. « car, ce qui fait notre humanité, note-t-il, ce n’est pas telle ou telle capacité, mais précisément  » … l’amour que nous nous portons. C’est dire si nous sommes encore loin d’être vraiment humains…