Google, Deepmind et la médecine prédictive

Sur son blog, Olivier Ertzscheid, revient longuement sur les relations de Google avec la médecine. Il souligne notamment que DeepMind (Wikipédia), la filiale spécialisée dans l’intelligence artificielle de Google qui a notamment mis au point le programme AlphaGo qui a gagné Fan Hui au jeu de Go, a conclu un accord avec le NHS, l’équivalent du ministère de la santé aux Royaume-Uni pour accéder aux données médicales de plus d’un 1,6 millions de patients. “Officiellement, cet accord avait été présenté comme permettant de construire une application baptisée “Streams” pour aider les médecins des hôpitaux à mieux surveiller et diagnostiquer les patients atteints de maladies rénales”. Mais comme le révèle le New Scientist, il s’agit en fait de tout autre chose, puisque Google a reçu l’autorisation d’accéder aux données de 1,6 millions de patients britanniques. Si, contractuellement, Google ne peut pas utiliser ces données en dehors des limites définies par l’accord, reste à la puissance publique d’être capable de le vérifier. L’accord pose de nombreuses questions : notamment sur l’impossibilité pour les patients de dénoncer individuellement l’utilisation de leurs données de santé sans leur accord. L’enjeu également est de construire depuis ces données des outils d’aide au diagnostic et d’aide à la décision, mais qui laissent supposer que demain chacun d’entre nous sera doté, non plus seulement d’un score de menace, mais aussi d’un “score de santé”…

L’accord Google NHS pose d’importantes questions de privatisation des données et derrière elles, d’importantes questions de société. Pour Ross Anderson, chercheur à l’université de Cambridge, « Si Google se trouve en situation de monopole dans la fourniture d’un certain nombre de services au NHS (ministère public de la santé du Royaume-Uni) alors il tuera le NHS.“

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