Rebondissement attendu (voir : http://www.fing.org/index.php?num=4131,2 et http://www.fing.org/index.php?num=4048,2) dans l’affaire de la captation par Verisign des noms de domaines non-attribués : après avoir « suspendu » son service, l’entreprise a annoncé le 15 octobre 2003 devant le Comité consultatif sur la sécurité et la stabilité placé auprès de l’ICANN, qu’il comptait relancer son « service » SiteFinder qui ne poserait « aucun problème de sécurité ou de stabilité » à l’internet. Un préavis de 30 à 60 jours sera accordé entre l’annonce du lancement et sa mise en oeuvre. Verisign s’est engagée à traiter la question des courriels mal adressés de manière à ne pas pouvoir être accusée de les lire et à rendre SiteFinder multilingue.
L’info : http://news.com.com/2100-1038-5092133.html?tag=nl et http://www.theregister.co.uk/content/6/33432.html
La réunion du 15 octobre 2003 : http://secsac.icann.org/agenda-15oct03.htm
Pour appuyer sa décision, Verisign publie également un ensemble de réponses de fond aux critiques des organes de standardisation de l’internet (http://www.verisign.com/corporate/news/2003/pr_20031007a.html), ainsi que les résultats d’une enquête de satisfaction auprès des internautes – dont le mode opératoire n’est pas dévoilé (http://www.verisign.com/corporate/news/2003/pr_20031007b.html). Et le Président directeur général de Verisign passe à l’offensive en réclamant la transformation de l’ICANN en syndicat professionnel et la privatisation des « serveurs racines » sur lesquels se fonde le fonctionnement du système des noms de domaines : http://news.com.com/2008-7347-5092590.html
Plus surprenant, même si la chose était dans l’air : Verisign se sépare de sa filiale Network Solutions (NSI), chargée des services d’enregistrement de noms de domaines. L’entreprise conserve en revanche la fonction critique que gérait historiquement NSI, le « registre » des noms de domaines en .com et .net. Elle se recentre ainsi sur sa fonction d’infrastructure et abandonne la commercialisation de services aux clients finaux (activité de « registrar » ou bureau d’enregistrement), nettement plus concurrentielle.
Le communiqué de Verisign : http://www.verisign.com/corporate/news/2003/pr_20031016.html
L’affaire SiteFinder aura au moins eu une conséquence positive : celle d’alerter les acteurs et le public sur la nécessité de réformer la gestion du système des noms de domaines (DNS) pour le rendre moins vulnérable, moins susceptible d’être capturé par des intérêts monopolistiques, mais aussi plus efficace et plus ouvert à l’innovation. Elisabeth Porteneuve, chercheuse et conseillère auprès de l’Association française pour le nommage internet en coopération (Afnic), imagine que les opérateurs des 13 serveurs racines du DNS, qui servent de référence à l’ensemble de l’internet, pourraient mettre en place une gestion des noms de domaines erronés, « pour analyser les fautes de frappe ou encore ce que Monsieur Tout-le-monde cherche sur l’internet et comment il imagine les noms sur l’internet … et certainement beaucoup d’autres choses ». Elle souligne également qu’une étude réalisée par le San Diego Supercomputer Center (Sdsc) sur le trafic de l’un des serveurs racines montre que la part des requêtes « inutiles » qui s’adressent à cette pièce essentielle de l’infrastructure de l’internet est de… 98 % ! 13 % des demandes concernent des noms de domaines dont le suffixe n’existe pas (« .elvis », par exemple !) et 70 % des requêtes sont répétitives (pour des adresses IP faisant partie du même domaine) : « Comme si une personne appelait les renseignements téléphoniques plusieurs fois pour obtenir plusieurs numéros internes au sein de la même entreprise ! »
L’étude du Sdsc : http://www.sdsc.edu/Press/03/012203_CAIDA.html
Les 13 serveurs racines : http://www.root-servers.org
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