Le monde littéraire face au défi de l’internet

« (…) C’est étonnant comme le monde littéraire se défie du Net. Non pas de l’outil informatique : toute la « chaîne » du livre passe par l’ordinateur, tous les auteurs ont un mail et travaillent à l’ordinateur, mais Internet est perçu comme un média traditionnel. Un média de plus, cantonné à la critique littéraire ou à la vitrine commerciale : une majorité écrasante d’auteurs confiant à leur éditeur le soin de leur existence réseau, alors que ce paysage éditorial est en recomposition instable et rapide. Et qu’Internet, de toute façon, est bien plus que la transposition au réseau des médias existants. Je ne sais pas si ces auteurs, trop timides pour se préoccuper du Net, sont vraiment conscients des risques qu’ils encourent : non pour leur publicité (étymologiquement dit), mais comme si nous n’étions pas responsables nous aussi d’un statut menacé du livre dans la société, comme si nous n’avions pas chacun, à notre place, à défendre l’idée même de la littérature dans la société. »

L’écrivain François Bon, un écrivain pionnier du net, auteur de Tumulte, un roman écrit via le net, revient dans une longue interview accordée pour le Magazine littéraire sur le sens de l’internet et des blogs pour les auteurs. Passionnant et éclairant.

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0 commentaires

  1. Il y avait eu la tentative avortée de Stephen King de faire un roman sur internet (http://www.wired.com/news/culture/0,1284,40356,00.html) et si je me rappelle bien des tentatives de création collaboratives.

    Finalement, j’ai plus l’impression, qu’à l’instar de l’édition musicale, l’édition littéraire suit le même chemin mais plus lentement.

    Des pionniers pris dans ceux qui ont tout à gagner et des résistants pris dans ceux qui sont déjà installés dans le vieux systémes.