La course à la chimère

S’il existe une épreuve qui peut ravir à la coupe des quatre maisons de l’école de sorcellerie de Poudlard le titre de championnat des apprentis sorciers, c’est bien le tournoi de l’Igem qui s’est tenu le week-end du 4 novembre au Massachusetts Institute of Technology.

L’Igem (International Genetically Engineered Machine Competition ou Compétition internationale de machines génétiques), voit s’affronter diverses équipes venues du monde entier, de Harvard à Bangalore, du Japon à l’Afrique (non, pas d’équipe française), chacune proposant son chef d’œuvre en biologie synthétique, sa créature vivante élaborée de toutes pièces. Le gagnant étant, bien entendu, celui dont la réalisation s’avère la plus originale, la plus intéressante ou la plus utile.

La « biologie synthétique » au cœur de l’Igem est une nouvelle discipline qui part du principe qu’il peut être possible de créer de nouveaux organismes par l’assemblage de parties « normalisées » de l’ADN, comme on le ferait avec diverses pièces mécaniques.

Le but de l’Igem est de faire progresser ce tout récent champ de recherches, notamment en rajoutant des entrées au Registre des parties biologiques standards. Cette impressionnante base de données contient une multitude de biobricks, équivalents chimiques des Legos, qu’il est possible d’assembler afin de générer (en pratique ou virtuellement, en utilisant leur représentation graphique) les « machines organiques » qu’on désire.

Parmi les compétiteurs, l’équipe du MIT a réussi à donner une odeur de banane à la fameuse et très malodorante bactérie E. coli, très fréquemment utilisée en laboratoire. Les Ecossais, eux, ont modifié la bactérie E. coli (encore elle) pour lui permettre de détecter l’arsenic dans l’eau. L’équipe slovène, qui a inventé 26 nouvelles biobriques afin de créer un système qui pourrait augmenter la résistance des mammifères aux infections bactériennes , a remporté le prix cette année.

Mais ont également été présentés des projets plutôt fantaisistes, comme le nanoatelier ADN de l’université de Fribourg, une micro-fabrique utilisant l’ADN comme matière première pour fabriquer des tee shirts ou pantalons de taille microscopique !

Via la Technology Review.

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