Quand les robots feront tout le travail, comment les gens vivront-ils ? – The Guardian

Tom Watson, l’un des principaux leader du parti travailliste, s’inquiète, dans une tribune pour le Guardian, de l’arrivée prochaine des camions sans conducteurs, qui devraient être mis à l’essai prochainement au Royaume-Uni. Pour le député, les perspectives de l’automatisation et du développement de l’intelligence artificielle sur l’emploi – Deloitte prévoit la suppression de 11 millions d’emplois d’ici 10 ans au Royaume-Uni, soit presque 1/3 des emplois actuels ! -, nécessitent de réfléchir à nouvelle stratégie industrielle. “Comment faire des changements technologiques un allié plutôt qu’un ennemi ?” La question de l’automatisation est en train de devenir la question la plus urgente du pays, estime le député travailliste. Si la précédente vague d’industrialisation a créé de grandes richesses, plus ou moins bien partagée, cette nouvelle vague qui s’approche pose d’une manière plus accrue la question du partage, et ce d’autant plus que l’optimisation technologique qui s’applique également à la finance, aggrave la difficulté des gouvernements à taxer les géants de la technologie, et donc à redistribuer les richesses de l’ère de l’intelligence artificielle qui s’annonce. Comme s’en moquait Morozov, même la perspective d’un revenu universel capable de redistribuer les revenus de des géants des technologies, semble s’éloigner à mesure que ces sociétés font évader leurs bénéfices dans des paradis fiscaux.

Sur Medium, Scott Santens, spécialiste du revenu de base, s’intéresse également aux camions sans conducteurs. Il rappelle qu’il y a 3,5 millions de conducteurs de camions aux Etats-Unis et 5,2 millions qui travaillent dans cette industrie… sans compter toute l’économie qui tourne autour de ce secteur, comme les restaurants et les hôtels…

Or, les camions sans conducteurs sont déjà là, explique-t-il en pointant vers les annonces et études du secteur… A terme, “le remplacement des camionneurs est inévitable”, assure Santens. La question est juste de savoir quand… et la perspective qu’il dessine tourne également autour d’une décennie. Scott Santens termine son analyse par un vibrant appel au revenu universel, au “dividende technologique” comme il l’appelle… mais sans répondre au constat cynique de Morozov.

MAJ : Numerama revient sur les propositions d’un groupe de travail du Parlement européen mené par l’eurodéputée luxembourgeoise Mady Delvaux qui envisage de taxer les gains de productivité des machines pour compenser les pertes des régimes de sécurité sociale et d’assurance chômage. Reste à savoir comment calculer les cotisations sociales imputables aux robots…

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