La voiture autonome : pourquoi avons-nous besoin d’une #MoralTech ?

Sur son blog, le maître de conférences en sciences de l’information, Olivier Ertzscheid (@affordanceinfo), livre un long article de synthèse sur les questions que posent le développement des voitures autonomes. Il y pointe notamment un passionnant article du New-Yorker de 2014 signé Maria Konnikova qui revient sur les constats que dressaient déjà Nicolas Carr, sur les contre-effets du pilotage automatique qui érode les compétences des pilotes d’avion.

Pour Maria Konnikova, l’automatisation est à l’origine d’une atrophie d’un certain nombre de capacités et de compétences des pilotes. Pour le psychologue de la NASA, Stephen Casner, l’automatisation, comme le pilotage automatique auquel sont confrontés les pilotes d’avion, altère leur capacité à faire des décisions cognitives complexes et notamment à réagir à des diagnostics lors de situations anormales. Fort de cette expérience, il constate que le développement des voitures autonomes fait fausse route : « Ce que nous faisons actuellement c’est d’utiliser les êtres humains comme des dispositifs de sécurité ou de sauvegarde pour les ordinateurs ou les algorithmes, et c’est complètement insensé. Il serait beaucoup plus judicieux que l’ordinateur nous regarde et nous alerte lorsque nous adoptons une conduite dangereuse ou risquée. »

L’enjeu d’une #MoralTech comme le chercheur l’appelle de ses voeux dans une plus courte tribune pour Libération ne consiste donc peut-être pas seulement à développer une éthique des technologies qu’à les développer aussi depuis un autre point de vue.

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