Les modèles du climat deviennent plus précis

Modéliser le climat est notoirement difficile, comme c’est toujours le cas avec les systèmes complexes. Mais la science progresse. Jusqu’à il y a peu, nous explique la Technology Review, il était très compliqué de relier un événement local (par exemple une tempête ou un ouragan) aux variations globales du climat. C’est ce qui s’améliore avec les méthodes actuelles. Et la montée en puissance de la vitesse de calcul des ordinateurs a joué un grand rôle dans ces progrès.

Pour analyser les conditions climatiques, les modèles informatiques divisent la planète en une série de « boites » en 3D. Jusqu’à récemment la résolution de ces boites était assez basse : autrement dit, elles avaient chacune environ 500 km de côté, ce qui rendait bien entendu difficile une analyse un peu fine des conditions locales. Aujourd’hui, il est possible d’obtenir des « boites » d’environ 25 km de diamètre, ce qui permet d’avoir des modélisations bien plus précises.

La résolution spatiale n’est pas la seule avancée. Les programmes actuels utilisent aussi bien plus de données. Dans les années 60, on se contentait de travailler sur l’atmosphère. Les modèles actuels, nous explique la Technology Review, prennent également en compte « les surfaces terrestres, les glaces maritimes, les aérosols, le cycle du carbone, la végétation et la chimie atmosphérique ». Et, continue la revue, on commence aussi à intégrer les activités humaines comme la déforestation ou les migrations.

On dispose maintenant non seulement d’une plus grande quantité de data, mais également d’un plus grand nombre de modèles. Un exemple de cette montée en puissance est illustré par le travail de Kerry Emanuel, chercheur au MIT spécialisé dans les ouragans, qui a pu ainsi, en utilisant les données fournies par sept modèles climatiques différents, et en faisant tourner ses simulations des dizaines de milliers de fois, calculer la fréquence possible de la survenue au Texas d’un ouragan d’une puissance comparable à l’ouragan Harvey. Il a pu établir qu’un tel événement, qui à la fin du XXe siècle devait se produire environ une fois tous les 100 ans, pourrait se manifester tous les cinq ans et demi à la fin du XXIe.

Mais, conclut l’article, on est encore loin d’avoir résolu toutes les difficultés. Il reste beaucoup d’incertitudes et même des régions de 25 km de côté ne constituent pas une résolution suffisante…

À lire aussi sur internetactu.net