Vous avez dit philanthrocapitalisme ?

Sur le Monde Diplo, Evgeny Morozov (@evgenymorozov) revient sur les oeuvres caritatives de Mark Zuckerberg.

Morozov pointe le fait que ses investissements caritatifs dans le domaine de la santé ou de l’éducation sont rendus possibles par les impôts que Facebook ne paie pas. Mais surtout, il montre que ses donations sont avant tout des investissements dans des technologies de santé et d’éducation qui valorisent le modèle des Gafa, comme l’utilisation de la personnalisation des données des utilisateurs. Pour Morozov, ces investissements visent avant tout à armer la refonte du système éducatif ou du système de santé, au service des intérêts de ces mêmes investisseurs.

« Vu les impôts dérisoires que rapportent les entreprises de hautes technologies, il est logique que le secteur public ne parvienne pas à évoluer assez vite. D’autre part, en donnant systématiquement au secteur privé une longueur d’avance au moyen d’innovations qu’elles conçoivent et maîtrisent, les élites de la technologie peuvent être pratiquement sûres que la population préférera toujours les technologies privées, mais fluides à leurs équivalents publics un peu désuets.

On devrait s’inquiéter, et non se réjouir, de ne plus pouvoir distinguer la philanthropie de la spéculation. Face à une Silicon Valley si désireuse de sauver le monde, on ferait bien de se demander qui nous sauvera enfin de la Silicon Valley. »

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