ProspecTIC 2010 : La grande transformation du « contenu »

Lire et commenter le quatorzième chapitre de ProspecTIC 2010 : La grande transformation du « contenu ».

En synthèse

  • Multiplication des sources et des formes de diffusion des « contenus « .
  • Déstabilisation des mécanismes d’intermédiation et de distribution existants.
  • Enorme masse des contenus « autoproduits » – du blog à la vidéo et même à la « mémoire de sa vie ».
  • Tension durable autour de la propriété intellectuelle.

Extraits

Ce que l’on désigne classiquement comme « contenus « , à savoir les informations et créations diffusées par les médias et les acteurs culturels, ne représente qu’une faible part des usages en ligne, comme de la dynamique sociale, technique et économique qui sous-tend le développement des TIC et des réseaux. (…)

Première mutation, (…) la facilité sans précédent d’accès aux contenus, l’extension de leurs zones de diffusion, la disparition de tout contrôle sur la « chronologie des médias » et une pression concurrentielle croissante de la part des nouveaux intermédiaires désireux de proposer des services à partir de ces contenus. (…) la valeur des contenus se déplace ainsi des objets vers les services destinés à en faciliter l’accès et l’utilisation.

Seconde mutation, les sources de contenus se multiplient. (…) D’autre part, tout un chacun dispose aujourd’hui pratiquement des mêmes outils d’écriture, de dessin, de prise de vue et de retouche, de composition et de restitution musicale, de montage vidéo… que les professionnels. (…) Mais la vague montante des contenus « autoproduits » transformera probablement, tant les réseaux (qui vont devoir s’adapter au développement des serveurs personnels et à l’augmentation de la part du trafic de personne à personne) que la notion même de contenus et de médias. (…)

Si l’on inclut les communications interpersonnelles et les documents professionnels, certaines études estiment que les « contenus » distribués ou diffusés en tant que tels, ne représentent qu’un dixième du volume total (en octets) des informations échangées sur les réseaux, et que leur part tend à décroître. Auteurs et créateurs, interprètes, journalistes, éditeurs, diffuseurs et médias, joueront naturellement un rôle important dans la « société de l’information  » de demain, mais la porosité des frontières entre contenus « autoproduits » et productions culturelles classiques, entre créateurs et public, entraînera nécessairement une redéfinition des rôles des médiateurs et de leurs relations avec les « auteurs » comme avec le « public ».

Parmi ces conséquences, la tension actuelle autour de la propriété intellectuelle ne se relâchera vraisemblablement pas de sitôt. Le durcissement des règles et des méthodes de protection de la propriété intellectuelle constitue une réponse compréhensible de la part des acteurs installés, mais aussi de certains artistes, aux mutations nées du numérique et des nouvelles pratiques culturelles. Il se heurte cependant à la logique économique de la numérisation, ainsi qu’aux nouvelles demandes d’accès aux contenus et aux circuits de diffusion qui émanent de la part des « utilisateurs-créateurs », de plus en plus nombreux.


Venez réagir et collaborer à ProspecTIC 2010, l’exercice de prospective de la Fing et de l’Irepp.

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