Difficile de concevoir un site web qui satisfasse chacun. Les chercheurs de l’Ecole de management Sloan du MIT, travaillent à concevoir des sites qui s’adaptent automatiquement à chaque visiteur, explique la Technology Review.
Les premières études des chercheurs ont montré qu’un site qui s’adapte à différents types de visiteurs peut augmenter ses ventes de quelque 20 %. On comprend que cela ait motivé depuis quelques temps des sites marchands, comme Amazon.com, mais la plupart des sites utilisent des cookies ou des profils pour personnaliser la relation. Le système développé par les chercheurs du MIT s’adapte à des visiteurs inconnus, en analysant leurs premiers clics et la façon dont ils se déplacent dans le site.
Selon John Hauser, professeur de marketing à la Sloan et auteur de l’étude Website Morphing (.pdf) sur ce nouveau procédé publiée dans Marketing Science, un site web qui utiliserait un tel système serait capable de saisir « le style cognitif » de l’utilisateur, c’est-à-dire sa façon de naviguer selon ce qu’il recherche. En retour, le site se règle par des changements subtils, rendant l’ensemble plus confortable, la navigation plus facile. « Si le système détermine que vous êtes plutôt analytique et que vous aimez bien les graphiques, vous allez vous mettre à voir beaucoup de graphiques, s’il détermine que vous appréciez les avis de vos pairs, le système va les faire apparaître ».
Les chercheurs travaillent bien sûr à adapter leurs techniques aux bannières publicitaires pour les rendre plus efficaces, rentabilité oblige. Mais ils essayent également d’aller plus avant dans le « profilage » psychologique. Après avoir réalisé un site pour British Telecom, ils se sont attaqués à développer un site pour une banque japonaise qui outre la personnalité des utilisateurs, prendrait en compte leur « attitude culturelle » (pour ne pas dire politique) selon qu’ils voient la société comme hiérarchique ou égalitaire, où qu’ils préfèrent l’individualisme à la coopération. Avec de tels procédés, on peut imaginer demain que les institutions, les sociétés, les personnalités puissent adapter leurs propos aux publics qui les visitent…
Pour Bamshad Mobasher, professeur d’informatique à l’université DePaul de Chicago, ajouter une dimension psychologique à la conception web est un sacré défi, reste à savoir si elle portera autant ses fruits que la mesure des traces des utilisateurs. Si elle sert l’efficacité de la navigation peut-être, mais si elle conduit à moduler les propos selon des critères culturels, politiques et psychologiques, on peut peut-être commencer à en douter…
Sur ce sujet, voir également : Quand les pages web se génèrent toutes seules.
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Du cloaking cognitif ? Reste à voir la réaction face à ce type de site du premier acteur Internet à faire ça, Google (ne faites pas ce que je fais). 😉