La lecture de la semaine n’est pas une lecture, mais plutôt une théorie, dont je ne sais pas si elle est légèrement délirante ou très banale. Mais je vous la livre : mercredi aux alentours de 18h, j’ai compris Facebook, je veux dire que j’ai vraiment compris ce que c’était que Facebook.
Pourquoi mercredi aux alentours de 18h ? Parce qu’à ce moment-là, Mark Zuckerberg, le fondateur et président de Facebook était à la tribune de l’e-G8, et, comme plusieurs centaines de personnes, j’étais dans la salle. Zuckerberg était là fidèle à l’image qu’on se fait de lui : l’air d’un jeune américain de 27 ans, en jean, t-shirt et basket, transpirant sous les spots et sirotant un soda. Il parlait comme on s’attendait à ce qu’il parle : à la fois humble et sûr de lui, consensuel et énervant. Mais, un passage de son intervention a commencé à me mettre la puce à l’oreille. Zuckerberg s’est lancé dans un développement sur ce qui faisait selon lui les deux composantes de l’ADN de Facebook. Ces deux composantes étant pour lui la technologie et le social. « D’ailleurs a-t-il expliqué, j’ai créé Facebook à Harvard où j’étudiais alors non seulement les sciences computationnelles, l’informatique, mais aussi la psychologie. Facebook c’est cela, c’est de la technologie et une appréhension du social ».
Image : Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, lors de l’eG8 Forum, photographié par Arash Derambarsh.
Intéressant me dis-je alors, je ne savais pas que Zuckerberg avait étudié la psychologie. Quelques minutes plus tard, les questions sont ouvertes à la salle, et là, il se produit un phénomène surprenant. Sur la demi-douzaine de questions qui lui sont posées, deux abordent la question des affects ; pas ses affects à lui, mais ceux qui sont mobilisés dans la sociabilité à l’œuvre dans Facebook. A ces deux questions Zuckerberg ne sait pas quoi répondre et même, il ne les comprend pas, il dit ne pas les comprendre. Les écrans donnent à voir en gros plan son visage incrédule, mal à l’aise, lui qui jusque-là semblait dérouler sans encombre un discours parfaitement rodé. Mon voisin me montre alors un texto qu’il reçoit à l’instant même, texto dans lequel un correspondant évoque le syndrome d’Asperger pour expliquer la réaction de Zuckerberg. Que Zuckerberg soit atteint de cette maladie associée à l’autisme est à l’évidence impossible, d’ailleurs, je ne crois pas qu’il s’agissait d’une hypothèse sérieuse. En revanche, il y a dans l’appel à la psychopathologie quelque chose d’assez juste. Et c’est là d’où ma théorie tire sa source. Je suis convaincu que quand nous sommes dans Facebook, nous sommes dans l’esprit de Mark Zuckerberg. Je suis convaincu que Mark Zuckerberg a créé Facebook parce qu’il avait besoin de Facebook, et que Facebook est une manifestation technologique de la Psychée de Zuckerberg. Au moment de la sortie de The Social Network, le film de David Fincher retraçant la naissance de Facebook, l’écrivaine britannique Zadie Smith a écrit dans la New York Review of Books un excellent article sur le film, et, au-delà, sur Facebook. Elle concluait son article en expliquant que Facebook, c’était la vision du monde d’un étudiant de Harvard, mais c’était aussi celle de Zuckerberg. Elle rappelait que Facebook était bleu parce que Zuckerberg était daltonien et que pendant longtemps, le site avait porté la mention « a production by Mark Zuckerberg ». Mais on peut aller au-delà ? Cette manière qu’a Facebook de rationaliser les relations sociales (énonciation du statut amoureux, possibilité de sélectionner les relations, division des amitiés en groupe) semble ressortir à la création d’un espace où les angoisses sont à la fois exprimées et subsumées.
C’est pourquoi je pense que l’on a tort quand on envisage Facebook comme un outil et quand on tente de l’analyser avec le seul prisme de la sociologie. Bien sûr, c’est devenu un outil, car d’autres développeurs sont venus ajouter leur savoir-faire au travail de Zuckerberg, et puis les usagers s’en sont emparés d’une manière qui n’avait sans doute pas été imaginée par Zuckerberg (cf. son rôle politique dans les révoltes arabes). Bien sûr Facebook est né dans un contexte sociologique particulier, celui de Harvard, et a emprunté des formes identifiées sociologiquement (celles de la sociabilité des universités américaines d’élite). Certes Facebook est une entreprise dont les développements sont à comprendre en termes économiques. Mais le vrai mystère de Facebook n’est pas là. Le vrai mystère de Facebook est le même que celui qui touche tout chef d’œuvre artistique.
La question : c’est pourquoi 600 millions de personnes se sentent à l’aise dans l’esprit de Mark Zuckerberg ? Pourquoi 600 millions jouissent manifestement d’être dans l’esprit de Mark Zuckerberg ? Cette question, qui peut paraître étrange, est la même que celle qui pose toute grande œuvre d’art. Pourquoi des millions de gens de par le monde ont-ils lu et continue de lire La Recherche du Temps Perdu, alors que s’y déploie dans ses moindres méandres l’esprit de Proust ? Pourquoi des millions de gens ont-ils écouté et continuent d’écouter Mozart alors que s’y épanouit la folie de Mozart ? Cette triangulation miraculeuse entre un génie névrotique, une forme d’expression parfaitement maîtrisée et un public, l’art nous y a habitués. La technologie un peu moins, et c’est pourquoi Facebook nous trouble autant, c’est pourquoi on ne sait pas très bien comment le prendre. Mais c’est peut-être cela Facebook. Un génie névrotique qu’est Mark Zuckerberg, la maîtrise d’une forme d’expression qu’est l’informatique et la rencontre avec ce qu’est un public dans le monde sans frontières qu’est l’Internet. Facebook est bien autre chose qu’un outil ou un phénomène de société : Facebook, c’est le premier chef d’œuvre de l’art numérique.
Xavier de la Porte
Xavier de la Porte, producteur de l’émission Place de la Toile sur France Culture, réalise chaque semaine une intéressante lecture d’un article de l’actualité dans le cadre de son émission.
L’émission du 29 mai 2011 était consacrée à l’eG8 avec Bernard Benhamou, délégué aux Usages de l’Internet au ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, et au ministère de l’Industrie, avec Divina Frau-Meigs (blog), professeur à la Sorbonne nouvelle, sociologue des médias, qui a publié un ouvrage récent sur Media Matters in the Information Society : towards a human-rights based governance, fruit de ses travaux avec le Conseil de l’europe sur la gouvernance d’internet et Bertrand de La Chapelle, diplomate, directeur des programmes de l’Académie diplomatique internationale, membre du bureau des directeurs de l’ICANN, organisme américain qui gère les noms de domaine.
0 commentaires
J’ai lu « pas à l’aise dans le titre » et étrangement, le texte est très logique aussi, sauf la fin.
Je connais personne qui « aime » Facebook, la satisfaction des utilisateurs est au plus bas.
Je ne sais pas si Zuckerberg a créé une oeuvre d’art, en tout cas il a créé son Frankenstein.
» Mon voisin me montre alors un texto qu’il reçoit à l’instant même, texto dans lequel un correspondant évoque le syndrome d’Asperger pour expliquer la réaction de Zuckerberg. Que Zuckerberg soit atteint de cette maladie associée à l’autisme est à l’évidence impossible »
A vrai dire, cette hypothèse est très probable: les personnes atteintes du syndrome d’Asperger sont souvent des monomaniaques qui ont du mal à comprendre les relations interpersonnelles sauf à les réduire à des procédures mais qui sont par ailleurs parfaitement insérées dans la société en occupant des emplois intellectuels. La plupart des chercheurs par exemple ont un score autistique élevé et sont même parfois des Asperger qui s’ignorent.
Je trouve votre analyse très pertinente et intelligente.
Arash Derambarsh
Beaucoup de choses intéressantes et pertinentes dans cet article. Toutefois, c’est aller trop loin de dire que 600 millions d’utilisateurs jouissent d’être dans l’esprit de Mark Zuckerberg. Le rapprochement entre les oeuvres litteraires et musicales et Facebook ne peut pas être fait car quand on lit A la recherche du temps perdu, on sait qu’on lit Proust et c’est justement pour ça qu’on le lit d’ailleurs. Le succès de Facebook ne peut pas s’expliquer par la relation, l’admiration ou la projection qu’il peut y avoir avec son créateur. Zuckerberg a d’ailleurs été médiatisé bien après l’explosion de Facebook. Certains disent même que depuis qu’on découvre un peu plus de chose sur le jeune garçon, des adolescents ont un léger rejet avec le réseau social car seuls les milliards de dollars de son compte bancaire peuvent faire rêver et en aucun cas sa personnalité et son charisme..
Je trouve cet article tout simplement génial. Se souvenir aussi que l’art a toujours entretenu des rapports très étroits avec la technologie, les inventions technologiques. David Hockney a écrit un livre très important là-dessus. FaceBook est sans doute le premier chef d’oeuvre de l’art numérique, mais en cela il s’inscrit dans la tradition fort ancienne (humaniste) de l’art de la Renaissance, solidaire de l’invention de la perspective. FaceBook rapproche les amis et les familles, il écrase en cela la géométrie euclidienne pour instituer un espace nouveau qu’il nous reste à apprivoiser.
Pas mal, pas mal. Au final, Zuckerberg est peut-être le Jesus du 21e siècle?
Non, mais c’est vrai… Parler de Facebook comme d’une oeuvre d’art touche au plus juste. Et pas de Facebook seulement, d’ailleurs… En 1978, Denis Roche publiait un recueil de poème intitulé Notre antefixe. Il s’agissait de lignes prélevées dans des lettres, des livres lus, des conversations notées, enregistrées se rapportant toutes à la même personne… chaque ligne (vers) comprenant exactement le même nombre de caractères, et l’auteur obtenait ainsi des manières de concrétions qui pouvaient se lire comme des portraits aléatoires. Eh bien, le souvenir de ces poèmes m’est revenu vivement en mémoire la première fois que j’ai vu palpiter sur mon iPhone le fil de Twitter.
Tout cela me parait hautement contestable. A la limite, l’idée que facebook est la traduction de l’esprit de Zuckenberg, via un dispositif technologique, est séduisante, mais alors c’est assez flippant. Cela veut dire que le réel lui même est sous une emprise psychotique, fantasmatique. Facebook peut alors être envisagée comme une psychose mondialisée, à savoir l’indistinction esprit/réel extérieur.
Par ailleurs, que facebook soit un chef d’oeuvre de l’art numérique, why not, mais alors comme une traduction dans une Oeuvre de l’esprit absolu comme dit Hegel. Facebook est une incarnation de l’Esprit du 21e siècle, pour le meilleur et pour le pire. Mais c’est une Oeuvre collective et impersonnelle. La comparaison avec les chefs d’oeuvre artistiques individuels (type La Recherche) est totalement infondée. Un artiste, un écrivain ne fait absolument pas le même travail: c’est même l’opposé. Il plonge en lui même et élabore une oeuvre comme une totalité close et autoritaire, qui par la suite est proposée aux regards. FB est un dispositif ouvert, un objet industriel et technologique, un média, qui n’a rien à dire en soi. Si facebook est une oeuvre d’art, alors nous sommes complétement plongés dans le nihilisme.
La personnalité de Zuckerberg devient d’ailleurs vite sans importance, et à coté des contributeurs que nous sommes tous, c’est la technologie elle même comme processus en soi, bref la machine, qui est le troisième acteur de la réussite de facebook.
Je ne suis pas d’accord avec « L » : Facebook n’est en rien un média ouvert, c’est au contraire un espace contraint, régi par des règles de sociabilité nées dans l’esprit, d’abord de Zuckerberg, puis de ceux qui l’ont accompagné.
Là où je parle d’un Frankenstein, c’est dans le fait que la créature ne produit pas toujours ce pourquoi elle a été conçue.
Elle est détournée par ses utilisateurs : Facebook ne devient intéressant qu’au moment où il est hacké par ses utilisateurs, comme par exemple pour le printemps arabe.
Oeuvre d’art, peut-être, mais pas comme une oeuvre littéraire, musicale, peinture ou autre. Si c’en est une, ce serait plutôt comme une installation numérique interactive.
Je n’aurais en effet pas parlé de la Recherche, qui est une oeuvre d’art des plus personnelles. Mais ce n’est pas le cas de toutes les oeuvres d’art. L’art d’école (d’atelier) ça existe, souvent lié à l’élaboration collective d’un langage, lui-même lié à une invention technologique. Je pense à la peinture de la Renaissance italienne (cf. Francastel), mais aussi à la musique baroque…
« Aujourd’hui, l’art établit une relation qui permet d’englober dans une même interaction, dans un même échange, une œuvre, son créateur et le récepteur, le destinataire de cette œuvre (spectateur, auditeur, etc.)
Les différentes formes que peuvent revêtir cette médiation concrétisent certaines relations […] entre un esprit humain et son environnement.
Une pensée à la fois consciente et inconsciente, individuelle et collective, un esprit libre et imaginatif communique avec le monde extérieur.
Hegel, dans ses Leçons sur l’esthétique, a tenté de définir la transcendance de cette relation en posant a priori, que :
« Le beau artistique est plus élevé que le beau dans la nature [puisqu’il] dégage des formes illusoires et mensongères de ce monde imparfait et instable la vérité contenue dans les apparences, pour la doter d’une réalité plus haute créée par l’esprit lui-même. »
Chercher la vérité derrière l’apparence. Peut-on envisager finalité plus captivante ? L’art devient alors le prolongement de l’action. Cette philosophie de l’action, développée notamment par Hannah Arendt, émerge quand le geste artistique devient l’expérience d’une relation particulière. Aussi l’art ne cherche-t-il pas à imiter ou à reproduire, mais à traduire une réalité métasensible. Il peut alors faire poindre le spirituel dans le champ de l’expérience commune »
(source wikipedia)
C’est très intéressant comme théorie, très émoustillant intellectuellement. Et je dirais même que Facebook est le premier chef d’oeuvre d’art numérique participatif et interactif en création perpétuelle.
Jusqu’à la fin?
Cela répondrait en partie à l’énigme du désintérêt total de Zuckerberg pour l’argent qui répond à Maurice Lévy qui l’interroge au eG8 :
« You refused a check for a billion dollar at 25?? »
et Zuckerberg de répondre :
« No, i was 22 »
@Caroline D. _ Magnifique!
Facebook pourrait bien etre une « oeuvre d’art numerique » mais c’est aussi une des formes les plus abouties du controle. Et si c’est un « chef d’oeuvre », alors chaque societe doit bien avoir l’art qu’elle merite. On pourra toujours en faire l’usage que l’on veut (des revolutions, mieux controler sa vie, rencontrer des gens), cela reside toujours a l’interieur d' »une » vision des choses, celle de mark zukerberg effectivement. Et cela a mon sens est parfaitement antinomique d’internet. Facebook rassemble autant qu’il separe et c’est peut etre la que reside la fascination qu’on lui prete : celle d’un mode de communication qui a conquit une terra nullus et impose un systeme de regles largement admises aujourd’hui. C’est la loi du nombre et de la quantite, a la fois symptome et meilleure expression de la democratie moderne. On peut y voir un probleme, ou pas. On peut rever de mieux… ou pas. Mais pour la « perspective » celle qui cherche les lignes de fuite, il faut esperer du cote des initiatives open source. La bas, il y a peut etre encore un petit peu de temps pour profiter de l’utopie.
Votre article est tiré par les cheveux.
Mozart n’est pas fou; vous l’êtes peut-être si vous osez dire de Mozart qu’il est un fou.
Vous pourrez le faire lorsque vous aurez écrit une partition.
Mozart exprime la beauté et non la folie dans son oruvre, espèce de fou.
Mais Proust, parlant du livre, de « l’oeuvre d’art » livre écrivait : « le livre est un miroir, si c’est un singe qui s’y regarde, il n’y verra pas un sage ».
Peut-être ne voit-on dans FB que 50% de Zuckerberg? Les 50% restant sont à l’utilisateur, comme dans toute création (plutôt qu’oeuvre d’art, faut quand même pas pousser le bouchon).
Associer autisme et pshychopathologie est, hélas, une habitude très répandue. Les deux n’ont rien à voir, on le sait depuis, au moins, les années 70 (sauf certains psy français fous qui persistent dans une théorie dite de « la mère frigidaire » qui pourrait être drôle si elle n’était pas aussi nocive). Il n’est pas complétement impossible de fabriquer facebook et d’être asperger comme il n’a pas été impossible à Alan Turing de décrypter l’enigma des nazis et d’avoir beaucoup, beaucoup de traits autistiques (je peux vous faire une liste si ça vous branche). Dommage que ce détail affaiblisse votre argument.
Quand on étudie un texte, article de journal ou livre, il faut toujours s’intéresser à l’auteur.
Et qu’apprend on? Xavier de la Porte, producteur de radio, écrivain, journaliste.
Pas étonnant de lire alors des amalgames, autisme et pshychopathologie , de faire des comparaisons pompeuses, Mozart et Zuckerberg, et d’aboutir sur une expression très bling-bling mais malheureusement totalement fausse: « Facebook, c’est le premier chef d’œuvre de l’art numérique. »
Comme la politique, le journalisme devrait être une double compétence avec un apprentissage d’un vrai métier! Pas une fin en soi!
Alors oui Mr de la Porte, vous savez écrire, la preuve nous sommes toutes et tous allés jusqu’à la fin de l’article. Le style est bon, léger et on lit avec plaisir. Mais sur le fond, que d’inepties!
Je ne savait pas que Mozart avait sombré dans la folie. On apprend quelque chose tous les jours.
Bon article. L’inconscient, l’anonymat des turpitudes de la communication autiste révélé, c’est pas rien CA.C’est énorme et exploitable.
L’article parait tiré par les cheveux.
Il s’agit d’une simple illustration du principe du « winner takes all » et de l’effet de réseau propre à internet. A un moment donné il y avait beaucoup de site similaires qui était en lice.
Facebook a eu à un instant donné un avantage tactique qui lui a permis de passer la masse critique d’usager qui a déclenché la réaction en chaine. A partir de là l’effet boule de neige l’a fait grossir à une vitesse exponentielle tout en marginalisant ses concurrents.
Dans cette optique la « supériorité » de Facebook se résumerait à cet avantage tactique fugitif qui a pu être dû au « génie névrotique » de MZ mais a pu également provenir de choses plus prosaïques comme un meilleur positionnement commercial, une meilleure communication…
D’ailleurs comme tout les monopoles (et une des caractéristiques d’internet et de créer très rapidement des monopoles) Facebook a tué l’innovation: les concurrents sont étouffé et ça fait des années que le site a échoué à innover en quoi que ce soit.
Pour comparer à un autre site de référence:
* Google a été bâti sur une percée technique qu’était son algo de recherche qui a écrasé tout ce qui était disponible à l’époque
* en comparaison Facebook c’est plutôt un exploit de « Social Engineering »
Votre interprétation borghesienne est amusante.
Pour ma part, j’ai quitté facebook après trois années de mise en ligne assez régulière, pas des photos de ma vie privée car elle me paraissait sans intérêt et donc pleine de valeur mais de choses culturelles – les conversations étaient inintéressantes, etc… j’en suis parti, au début, cela m’a fait un peu bizarre, maintenant, je n’y pense quasiment plus.
Proust et Zuckerberg, j’avoue que j’ai du mal, Proust est un génie, ses textes sont magnifiques, il a travaillé comme un damné sur chaque tournures de phrases – mark machintruc a juste senti l’air du temps et exploité la bétise des gens – *c’est justement parceque nous ne savons plus lire proust que tant de gens peuvent opter pour facebook – autrement dit, la chute d’un certain niveau de langage, d’un certain raffinement de perception du réel aboutit au succès de gens comme zukerberg –
le temps qu’on passe à parler de rien sur facebook nous permettrait de lire trois fois de suite l’intégralité de l’oeuvre Proustienne – l’intimité c’est beau, c’est précieux – – et même si ce type est un malade, nous n’avons pas à être ses victimes symboliques.
Au fait, avez vous lu Proust?