A lire ailleurs du 05/03/2012 au 12/03/2012

. Une conversation avec André Gunthert – Des livres et des photos
Passionnante conversation avec André Gunthert, du Laboratoire d’histoire visuelle contemporaine sur les usages sociaux des images. « Les images servent de support à nos récits », explique le chercheur en soulignant combien l’internet lui a ouvert de nouvelles perspectives en lui permettant d’accéder aux photographies des gens et pas seulement à celles des artistes, comme le permettait jusqu’alors l’histoire de la photographie. Prendre en photo son chat est un acte complètement désintéressé : on ne l’a fait que pour soi, que pour montrer l’amour qu’on porte à un animal : « la photo n’est pas seulement un outil de mémoire, de conservation, de preuve ».

. Pourquoi on pédale dans le vite ? – Philosophie Magazine
Philosophie Magazine revient sur notre sentiment d’accélération du rythme de vie, de la communication, du traitement de l’information, des transports… Alors que la durée moyenne du sommeil a baissé de deux heures depuis le 19e siècle. « Qu’est-il arrivé à notre expérience du temps ? » Hartmut Rosa, l’auteur de l’excellent essai sur l’accélération, répond : « La technique est une réponse à une demande de vitesse qui vient d’ailleurs. » Le monde prémoderne est resté dominé par la tradition : les choses devaient resté telles qu’elles étaient. Puis nous sommes passés à un rythme intergénérationnel : chaque génération devait avoir son expérience du monde. Désormais nous sommes à un rythme intragénérationnel : les cycles de vies familiaux des individus durent moins longtemps que la vie de l’individu : nous changeons plusieurs fois de métiers dans une vie. C’est ce qui explique, pour le philosophe, que nous tentions d’accélérer notre processus de vie lui-même.

« La technologie ne nous aide pas à résoudre le problème du temps, elle l’aggrave. » Plus nous produisons et consommons de biens, plus nous multiplions les options et possibilités, plus vous avez le choix de faire des choses. Conséquence : vous avez moins de temps pour suivre chaque option, car nul ne peut augmenter le temps !

« Avant d’être aliénante, l’accélération est grisante : elle est l’équivalent fonctionnel de la promesse religieuse de vie éternelle. » Nous vivons dans un monde où les codes éthiques ont été remplacés par les normes temporelles : nous sommes sous l’emprise d’horaires et de délais. « Le régime normatif de la modernité est temporel ». La vie est devenue un océan d’exigences, où l’on se couche avec la culpabilité de n’avoir pas fait tout ce qu’on devait faire.

. Nos tweets vendus. De quel droit ? – Owni.fr
Twitter a récemment vendu, pour 250 millions de dollars, nos gazouillis, aux sociétés Gnip et Datasift qui pourront proposer des services depuis l’exploitation de ces archives. Car, contrairement à ce que l’on pense, les Tweets n’échangent pas seulement 140 caractères, comme le montrait la cartographie du code d’un Tweet réalisé par Raffi Krikorian : http://www.demainlaveille.fr/2011/12/26/ce-quun-message-sur-twitter-peut-cacher-comme-informations/. Lionel Maurel en profite pour dresser l’archéologie des CGU de Twitter et montrer leur évolution dans le temps et rappeler les nombreuses polémiques liées au droit de propriété qui a secoué la plateforme. Le numérique tricote « d’inextricables sacs de noeuds contractuels », dont même les plus pertinents juristes n’esquissent que des pistes…

. RIP : le blog politique en état de mort clinique – Rue89
« Le Web n’est plus un espace alternatif quand des marques mettent deux millions d’euros sur Internet. Cela laisse moins de place à des initiatives amateurs. La sphère s’est reconstruite, les journalistes se parlent entre eux sur Twitter et on assiste à une réautonomisation partielle des médias. L’alternatif sur Internet existe toujours, mais il est relégué de manière plus profonde. » L’explosion des médias sociaux n’a pas facilité le débat politique estime Nicolas Vanbremeersch : « On a assisté à la disparition de la figure visible du citoyen : maintenant, il discute sur Facebook avec ses amis [et donc de manière invisible, ndlr], il y a une refragmentation de l’espace public en ligne. Auparavant, il y avait une confrontation plus forte entre un blogueur d’extrême gauche et un autre d’extrême droite ; maintenant, il y a une fluidité moins forte du débat. Il se passe des choses en ligne qui ne sont plus visibles : le Web se privatise. »

. Faire peu, faire souvent : idées pour l’avenir de l’industrie au Royaume-Uni : Designswarm
Alexandra Deschamps-Sonsino livre sur son blog une intéressante présentation sur le mouvement DIY, livrant les résultats d’une petite étude sur les makers britanniques. Même si l’industrie britannique semble convaincu la révolution numérique n’a rien a lui apporter, des gens se sont mis à fabriquer des choses et à les vendre, grâce à l’internet et aux nouvelles technologies de fabrication. Elle présente plusieurs projets et termine par quelques recommandations : aider les gens à numériser leurs services, aider les artisans à vendre en ligne, encourager les plateformes locales et faire se rencontrer ces nouveaux artisans avec les industriels d’antan.

. La montée du Darwinisme numérique – Brian Solis
La plupart des dirigeants d’entreprise n’utilisent pas les médias sociaux et tenter de les convaincre que les enjeux de demain se situent sur Facebook est une bataille perdue d’avance, estime le spécialiste des réseaux sociaux, présentant son nouveau livre « Business as usual ». L’avenir de l’entreprise « consiste à comprendre comment la technologie influe sur la prise de décision et le comportement au point où la reconnaissance de nouvelles opportunités et la capacité de s’y adapter de façon stratégique devient un avantage concurrentiel ».

Pour dérouler sa démonstration, Brian Solis rappelle que 40 % des entreprises qui étaient dans le top 500 de Fortune en 2000 ne l’étaient plus en 2010. Selon Edward Lawlet et Christopher Worley, auteurs de Built to Change, l’évolution de la liste publiée par Fortune ne cesse de s’accélérer avec les années. Entre 1973 et 1983, 35 % des entreprises avaient disparu de ce classement, entre 1993 et 2003, 60 %… Entre 2003 et 2013, 75 % des entreprises devraient être déclassées. C’est ce que Brian Solis appelle le darwinisme numérique, quand la technologie et la société évolue plus vite que la capacité à s’adapter.

. Détecter les effets indésirables des médicaments grâce au data mining : Questions de santé
Le projet européen EU-ADR – http://www.alert-project.org – utilise les données de santé personnelles de 30 millions de patients pour détecter les mauvaises combinaisons médicamenteuses.

. Des sièges de rues pour les gens – WebUrbanist
Comment créer des sièges de rues pour les gens ? La guerilla des fournitures urbaines.

. L’instabilité professionnelle devient la norme – ActuChômage
Selon une étude de la Dares, l’instabilité professionnelle s’accroit. « Si les individus nés avant 1940 n’avaient connu, en moyenne, que 2,7 emplois à l’âge de 40 ans, ceux nés dans les années 1960 en sont déjà à 4,1 emplois au même âge. »

. Quelle place pour l’entrepreneuriat social en France ? – Centre d’analyse stratégique
La dernière note d’analyse du CAS s’intéresse à l’entreprenariat social et fait plusieurs propositions de soutiens notamment de créer des fonds d’investissement dédiés, des appels à projets avec obligation d’impact social, les rendre éligibles aux dispositifs de financement de l’innovation et soutenir la création d’une plateforme pour identifier les bonnes pratiques. La note fait un intéressant tour des pratiques de financement européennes.

. La fin de la propriété : pourquoi les jeunes n’achètent-ils plus de maisons ? – The Atlantic
Alors que beaucoup de jeunes couples américains ont de l’argent, que le crédit est accessible et que l’offre de maisons n’a jamais été aussi forte, l’âge d’accès à la propriété ne cesse de reculer aux Etats-Unis. Les raisons ? La diminution du mariage, la stagnation des salaires et un avenir plus morose.

. Y’a-t-il encore des innovations pour le plaisir ? – NYTimes.com
Nick Bilton rappelle que l’origine de l’innovation, c’est le plaisir. Mais les start-ups du web sont devenues des industries sans plaisir. Apple, qui a construit sa renommée sur la sécurité des données, n’arrête plus d’être pris en défaut. Amazon ou Google ne semblent plus rien faire d’autre que traquer leurs utilisateurs… Le rôle des industries internet est désormais d’être parmi les plus grosses entreprises du monde, qui doivent doubler leurs revenus chaque année. Elles sont devenues aussi ennuyeuses que les industries traditionnelles…

. Télévision connectée : la fin du monde ? -Henri Verdier
La télévision connectée annonce la fin des grilles de programmes, au profit d’une consommation délinéarisée. Mais ce n’est pas tant l’arrivée des amateurs, comme au temps des radios libres, que l’arrivée de très grands acteurs, très innovants, qui se prépare ; qui vont privilégier les contenus les plus rentables. Avec cet avènement, l’Etat va perdre sa capacité à réguler, qui passait jusqu’à présent par les chaînes de télévision. Comment réorganiser l’audiovisuel à l’heure d’internet ?

. A Stockholm, une plateforme en ligne permet aux citoyens de comparer les services publics | InnovCity
A Stockholm, la ville a créé une plateforme permettant aux citoyens de comparer les services publics entre eux. Quand l’open data trouve des applications concrètes.

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