Les avantages de la « fausse viande »

Entrons-nous dans l’ère de la pseudo-viande ? C’est ce qu’affirme Clive Thompson (@pomeranian99) dans un récent article de Wired. Selon lui, la qualité des ersatz augmente de jour et en jour, et de nouvelles entreprises se lancent dans ce business (à noter qu’il ne parle pas ici de « viande synthétique », cultivée dans des bacs, d’insectes ou de produits de synthèse, mais plus classiquement, de formes plus sophistiquées des « veggie burger » et autres produits à base de plantes).

Ainsi, nous explique-t-il, une société de New York, Ocean Hugger Food, s’essaie-t-elle à fabriquer du faux thon à partir de tomates. La startup de la Silicon Valley, Impossible Food (Wikipédia), arrive, selon Thompson, à obtenir avec son « impossible burger » un goût pratiquement identique à celui de la viande, grâce à l’introduction dans le produit purement végétal d’une molécule particulière, la hème, qui donne au faux burger un goût plus « saignant ». Aux Pays-Bas, la société Vegetarian Butcher planche sur un appareil qui permettrait de transformer automatiquement un sac de végétaux en une « fausse viande ». Cette machine devrait être commercialisée dans les deux ans à venir.

On le sait, réduire notre consommation de viande serait un des moyens les plus efficaces de limiter le changement climatique. Mais, se demande Thompson, cet intérêt pour la viande végétale ne pourra se pérenniser que si sa consommation procure des avantages aux individus, en plus de la contribution à la lutte contre le réchauffement climatique.

Premier de ces bénéfices, le prix. Impossible Foods cherche à rendre ses burgers moins onéreux que leurs équivalents authentiques. « A ce moment, les gens voteront avec leurs pieds », note Thompson.

Un autre avantage possible : il ne serait plus nécessaire de réfrigérer ses « steaks hachés » lorsqu’on se déplace. Ensuite il deviendrait plus aisé de créer des « viandes personnalisées », par exemple une version plus tendre pour les personnes âgées qui ont des problèmes de dentition.

La preuve que nous entrons dans une nouvelle ère ? Pour Thompson, c’est démontré par le fait que les éleveurs américains deviennent nerveux, et que leur syndicat a récemment demandé au gouvernement que la loi spécifie que le terme « viande » soit exclusivement réservé aux produits issus de la chair animale. D’autres groupes, que Thompson ne mentionne pas, ont également des soucis avec ces nouvelles sortes de nourriture, y compris des associations écologistes comme l’ETC Group qui, nous rapporte Libération, s’est opposé à Impossible Food, accusant la « hème » de pouvoir potentiellement se révéler allergène.

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