Non, la France n’est pas une start-up !

Réagissant au discours prononcé par le président Emmanuel Macron lors du salon Vivatech le 15 juin sur la politique d’innovation de la France, qui expliquait vouloir que « la France soit une nation start-up. Une nation qui pense et agit comme une start-up », l’entrepreneur Mehdi Medjaoui (@medjawii), cofondateur de OAuth.io et des conférences APIdays.io, dans une tribune pour Frenchweb, prend le contrepied du président.

Et l’entrepreneur de rappeler quelques évidences : notamment que la France n’est pas une « organisation temporaire en recherche de modèle de croissance et de revenus ». Qu’elle n’est pas une entreprise « détenue par un petit nombre d’actionnaires et des fonds d’investissement non élus, autorisés à faire des choix unilatéraux sans contre-pouvoir (…) ». L’entrepreneur rappelle que la France est une République qui doit penser l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers. Elle n’est pas appelée à « investir des ressources à très grande perte, sur un profil très risqué, misant sur la dette pour prendre des positions de marché dominantes », pas plus qu’elle ne doit succomber à la dictature de l’innovation. Elle doit au contraire penser le progrès, piloter sa politique de recherche et de financement de l’innovation, ouvrir la propriété intellectuelle… et apporter des garde-fous à l’innovation. Bref, une tribune stimulante, qui rappelle quelques limites à L’Etat en mode start-up (que préfaçait d’ailleurs Emmanuel Macron) voire de l’État plateforme.

A la place, Mehdi Medjaoui en appelle à un Etat entrepreneurial, pour reprendre le titre du livre de Mariana Mazzucato, c’est-à-dire un Etat régulateur, arbitre, qui assure la liberté d’entreprendre, soutien la recherche et protège ses industries stratégiques, garantit « la neutralité, l’équité, la transparence et la stabilité ».

Une tribune à lire !

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