Vers la « thérapie numérique »

Les programmes ou applis prétendant améliorer notre santé sont légion, mais les nouvelles compagnies proposant de la « thérapie numérique » vont plus loin, nous explique la Technology Review. Celles-ci, en effet, n’hésitent pas à se revendiquer comme appartenant au domaine médical et cherchent à traiter des maladies spécifiques.

Du coup, certaines de ces nouvelles sociétés cherchent à adopter les standards réservés en général aux groupes pharmaceutiques. C’est le cas de la compagnie Welldoc, qui cherche, avec son appli BlueStar, à aider les diabétiques à gérer leur maladie. Ce qui permet à Welldoc de clamer que son programme est « la première appli thérapeutique sur ordonnance approuvée par la FDA » (Food and drug administration, l’administration américaine qui autorise la mise sur le marché d’aliments et de médicaments). Mais en réalité, la plupart de ces systèmes n’ont pas besoin d’approbation par les autorités de régulation du médicament, précise la revue du MIT. Le plus souvent, ils proposent en fait des formes de coaching qui ne présentent guère de risque (voir notamment le dossier que nous consacrions aux applications de santé).

Ces applis ne peuvent donc pas faire de mal, mais font-elles vraiment du bien ?

Pour prouver l’efficacité de son appli anti-insomnie, la société Big Health a ainsi poursuivi une recherche dans laquelle un groupe témoin recevait un « placebo », comme cela se passe lorsqu’on teste un médicament, mais sous la forme de l’A/B testing, comme on l’emploie dans le marketing numérique. Ce « placebo » consistait en de « faux » exercices de visualisation. Selon les concepteurs du produit, la « vraie » appli a été largement plus efficace que le placebo…

Peut-on imaginer qu’à terme ces « thérapies numériques » se montreront en mesure de remplacer les médicaments dans le traitement d’affections importantes ? Par exemple, la société Virta Health à San Francisco cherche à remplacer les produits chimiques dans la lutte contre le diabète, en proposant un régime faible en hydrates de carbone et permissif en graisses (sans doute une variante du fameux régime Atkins). Là encore, ils appuient leurs affirmations par les recherches. Une étude de l’université de l’Indiana aurait ainsi établi que parmi 262 patients testés, la moitié aurait réussi, grâce à l’appli, à ramener leur taux de sucre dans le sang au même niveau que les non-diabétiques.

Bien entendu, les adeptes de la médecine classique restent sceptiques, mais les tenants de la guérison numérique affirment avoir un atout que les fabricants de produits chimiques ne possèdent pas : leur accès constant aux data et la possibilité de remettre aisément leur produit à jour, alors que, précise la revue, « Les fabricants de médicaments ne collectent pas toujours les résultats de leurs pilules dans le monde réel une fois que les essais cliniques sont terminés. »

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