Education : enjeux et outils de l’enseignement à distance

Synthèse : Les projets en matière d’éducation à distance se focalisent de plus en plus sur la collaboration d’une part, et d’autre part la création ou l’utilisation de standards destinés à faciliter la production, l’adaptation ou la réutilisation de contenus.
Les difficultés institutionnelles sont partout présentes, qu’il s’agisse de développer l’accès dans les établissements ou chez les enseignants et élèves, de motiver les enseignants et les producteurs de contenus…
Enfin (et surtout ?) on sait encore très peu de choses sur l’impact réel de la formation à distance sur l’Internet, sur l’apprentissage et la performance des élèves. De nouvelles approches sont sans doute encore à trouver.

Classroom anywhere – l’Université des nations unies

Ng S.T. Chong, ngstc@ias.unu.edu

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Objectifs du projet

·         Mission : étendre le rayon d’action des campus au travers de technologies ouvertes et économiques

·         Objectifs R&D :

–    Construire une plate-forme de construction collaborative d’outils éducatifs

–    Créer des outils de construction facile de contenus (vidéo/slides synchronisés, marquage, liens…)

Les barrières à l’e-éducation

·         Coût de production des cours

·         Grandes différences de méthodes d’enseignement entre pays et institutions : problème de portabilité de contenus éducatifs

·         Logiciels commerciaux orientés vers formation assez traditionnelle, peu orientés vers la collaboration

·         Problèmes de langues (et beaucoup d’outils créés pour l’Anglais)

·         Outils existants indépendants de l’environnement : or on va vers l’enseignement "où qu’on soit", même en déplacement (conditions de réseau très variables, bande passante basse, déconnexions fréquentes)

Contenu du projet

Le projet s’attaque aux 3 premières "barrières" en associant deux technologies (dans un contexte Java) :

·         CSCW : collaboration interpersonnelle, accroissement de l’interaction écran

·         Technologies objets pour faciliter la construction d’applications multi-utilisateurs :

–    Accès aux outils et contenus développés par d’autres selon des spécifications communes

–    Faciliter la spécialisation de contenus/logiciels en composants métier

–    Les utilisateurs peuvent transformer leurs idées en contenus en connectant visuellement des composants compatibles

–    Open source pour faciliter la production et l’évolution

Une plate-forme commune ?

·         Efforts de standardisation : IEEE P1484 (logiciel) – IMS (contenu)

·         Aller plus loin pour attirer des développeurs et auteurs.

En résumé : un environnement d’apprentissage ouvert et multi-modes, n’importe qui de n’importe où peut ajouter des composants de formation.

Etat de développement

Des composants pilotes ont été développés :

·         Tableau blanc extensible

–    Permet de brancher des composants dedans (programmes, contenus…)

·         Système de chat coordonné

–    Contrôle de flux : qui parle dans quel ordre ; qui a la main levée

–    Minisondages en marge de la discussion

·         Types de coordination possibles aujourd’hui :

–    Discussion de panel, table ronde en public, avec des règles par utilisateur (questions pendant ou après la présentation, sondage en fin de présentation…)

–    Entretien d’embauche

–    Procès…

Projet Argo : le rôle des éditeurs dans l’e-Education

Ferran Tarrago, Generalitat de Catalogne, www.xtec.es, ferran@pie.xtec.es

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Le projet Argo

·         Accroître le nombre d’ordinateurs et de connexions dans les écoles

·         Généraliser l’accès des étudiants à l’Internet

·         Stimuler une meilleure utilisation des TIC

·         Développer la disponibilité de ressources multimédia en Catalan

·         Donner les compétences aux enseignants

·         Développer les liens école-domicile pour élèves (travail) et parents (information et participation)

XTEC : un service Internet complet pour les acteurs de l’éducation

Le service Internet XTEC (réseau, points d’accès, serveurs) fournit services éducatifs, applications de gestion, cours, VoD. Il est ouvert à tous les acteurs de l’éducation. Il touche potentiellement 1M d’élèves dans 2000 écoles et 20 000 classes.

·         Les écoles se connectent généralement en RNIS mais les accès câble, ADSL, LMDS sont en cours d’expérimentation. Les enseignants peuvent également se servir du réseau pour se connecter à domicile.

·         Un portail pour élèves, enseignants, administrateurs.

Derrière le portail :

–    Gestion du contenu

–    Serveur d’applications

–    Services d’intégration

·         Le portail des étudiants prend la forme d’un "bureau numérique" : il offre tous les outils nécessaires (suite de logiciels de bureau, dictionnaires et encyclopédies, recherche… ; outils de communication (yc vidéoconférence et mobile)

·         Contenu éducatif

–    Classique  : avec les éditeurs traditionnels (top-down)

–    Collaboratif (bottom-up) : beaucoup d’activité dans ce domaine (production de contenus mais surtout d’activités collaboratives)

–    Conseil et orientation

–    Loisirs

Le problème du "Business model" pour le contenu éducatif

·         Les livres sont achetés par les parents

·         Or les contenus Internet doivent être disponibles via les écoles et délivrés dans tous les classes

ET des contenus additionnels doivent être disponibles à domicile (généralement payants) : autoévaluation, exercices, tutorat ou aide, projets coopératifs, activités pour étudiants avancés.

6 projets expérimentaux avec des éditeurs : sciences naturelles 12-14 ans, 2x35h ; sciences sociales 14-16 ans, 4x25h, Anglais 16-18 ans, 2x100h, Traitement d’images 3D (16 ans +, 100h), éducation professionnelle (3x60h), écriture créative (12-16 ans, 4x60h).

Difficultés :

·         Manque de prise de conscience des éditeurs.

·         Connexion des enseignants.

·         Standardisation :

–    Manque de standards pour métadonnées (développement, recherche, gestion de contenus)

–    Les éditeurs sont rarement conscients de ces enjeux

–    Multilingualité et multiculturalité

Les standards en construction

Travail sur les métadonnées : IEEE Working Group 12 : ltsc.ieee.org/doc/wg12/lom-wd3.htm

Aussi W3C ; IMS (avec WebCT et autres sociétés spécialisées dans l’EàD aux US).

Étudier l’enseignement à distance sur l’Internet : Est-ce que ça marche  ?

Yan Bodain, CRIM, Canada, ybodain@crim.ca

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Avantages et désavantages des cours sur le Web Pour les étudiants

·         Avantages :

–    Flexibilité (temps)

–    Accès handicapés

·         Problèmes :

–    Manque de retour : taux d’abandon et d’échec élevé

–    Accès à la bibliothèque

Pour les enseignants

·         Avantages : audience

·         Problèmes :

–    Perte de retour, de dynamique de classe

–    Difficulté à évaluer le travail de l’étudiant

–    Accroissement initial de la charge de travail

–    Redéfinition du rôle de l’enseignant

–    Droits d’auteur

Pour les institutions

·         Avantages : international, revenus, 15 % d’économies environ

·         Problèmes :

–    Coûts de création, manque de spécialistes

–    Difficultés d’évaluation (sanction, diplôme)

–    Rôle de l’enseignement

Pour la société

·         Avantages : meilleurs force de travail

·         Problèmes :

–    Homogénéisation de la formation

–    Migration d’étudiants formés vers autres pays

Conclusion

·         Beaucoup de désavantages : la formation en ligne ne convient pas à tout le monde, ni à tous les contextes

Coûts : très cher !

3 catégories de coûts :

·         Équipement

·         Production et délivrance

·         Coûts fixes et variables de formation

Dans les coûts fixes, l’essentiel n’est pas le HTML : il est formé par le contenu, le marketing et l’administration.

Coût par étudiant : $ 98 000 US pour 4 ans, contre $ 54 000 fixes sans multimédia.

Le multimédia double au moins les coûts : n’est envisageable que s’il touche plus de 300-400 étudiants par an sur 4-5 ans.

L’expérience Flatland (Microsoft)

·         Video et audio

·         Zone d’échange profs-étudiants

·         Zone d’intervention de l’étudiant pour répondre à des tests

·         Chat

à ça ne marche pas, c’est trop compliqué.

Quel apport pédagogique ?

·         Pas de preuves ni de bonnes études. Les études (nombreuses) sont basées sur des échantillons artificiels… Plusieurs "études d’études" aboutissent à une conclusion très mitigée sur l’apport du multimédias et de l’Internet dans l’enseignement :

–    Étude des études de Cliff Cliao sur 10 ans d’études : pas de preuve de l’apport, voire un impact légèrement négatif.

–    Rouet CNRS  : idem

–    Merositis sur 40 études : tout ce que l’on peut dire, c’est que les conclusions des études divergent fortement

·         L’hypertexte n’améliore pas la compréhension d’un sujet

·         Email :

–    Rôle crucial pour l’interaction prof-élève

–    Pas d’impact mesurable sur la performance de l’étudiant

·         Newsgroups :

–    Difficile sans une coordination très forte, divergence, éloignement du sujet

·         Audio et vidéo :

–    Problèmes d’indexation

–    Problèmes de bande passante

Conclusion : on ne sait pas encore comment faire un cours sur le Web !

On n’a pas de données sur l’efficacité, ni même de critères (au moins communs) de mesure.

Une approche encore très technologique. Quelle relation contenu X contexte X étudiant ? Quel impact sur apprentissage, réussite…  ?

S’éloigner du système "taille unique".

Nouvelles approche de l’éducation et de la culture : les livres, la connaissance et la culture "augmentés"

Kim Veltman, Maastricht Institute, k.veltman@mmi.unimaas.nl

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Une approche de la "connaissance dynamique"

·         Différents niveaux de connaissance : historique – national – international…

·         Besoin d’une approche dynamique de la connaissance : différents niveaux de connaissance, différents systèmes de classification : entités, propriétés, activités, dimensions.

·         Des dictionnaires qui lient les différents mondes de la connaissance (ex. des mots différents dans chaque domaine pour désigner le même concept)

Le croisement des "dictionnaires" permettrait de mieux comprendre de quel type de définition et d’interprétation on se sert, et clarifierait bien des débats.

·         Virtual reference rooms : la méthode de recherche dans la mémoire collective de l’humanité.

Numériser l’existant ne suffit donc pas. Le monde de la connaissance doit être repensé.

Quelques tendances et projets

·         Un projet MEDICI entre centres d’excellence européens.

·         Sony Navicam : voir un rayonnage de librairie et nous parler des livres

·         Réalité augmentée.

·         1g d’ADN "séché" contient autant d’information qu’un million de CD.

Numérisation d’ouvrages :

·         Clifford Lynch : prévoit de numériser 10 M ouvrages

·         BdF : 80 000 ouvrages

·         Images : croissance de la précision des scans (Japon : 3 Gbps ; Louvre : 100-300 Mbps)

·         SIMTI : MPEG21 avec JPEG 2000, regroupement des standards (yc MPEG 4 compression, MPEG 7 métadonnées)

Références

www.mmi.unimaas.nl

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