L’Etat, protocole d’échange

L’actualité publique est fournie en ce qui concerne l’Internet. L’Etat et les collectivités publiques sont très présents dans la Fête de l’Internet, la Loi sur la société de l’information suit son parcours souterrain mais fait à nouveau parler d’elle, un nouveau réseau de recherche (RIAM) se crée à l’initiative des pouvoirs publics, la mission pour les accès publics à l’Internet se structure… Quel rôle les pouvoirs publics peuvent et doivent-ils jouer dans l’émergence de l’Internet de demain ?

Passons sur la régulation. Ce qui se passe en dehors d’elle est plus intéressant et montre que dans une société en réseau, l’Etat est insensiblement en train de changer de rôle.

L’Etat a ainsi su jouer un rôle de catalyseur, en soutenant et relayant des actions collectives qui n’émanent pas de lui. C’est le cas de la Fête de l’Internet, dont on sait trop peu que sous le nom d’Internet Fiesta elle est désormais devenu un événement mondial.

En matière de recherche et d’innovation, le rôle de l’Etat demeure essentiel. Il s’agit cependant de trouver de nouvelles articulations entre la R&D privée et publique, l’innovation incarnée par les start-ups, l’innovation locale impulsée par les collectivités territoriales et les associations, ainsi qu’entre la recherche technologique et l’innovation d’usage. D’où l’importance des réflexions collectives, de la mise en réseau, des expérimentations.

On voit ainsi émerger peu à peu un Etat qui, sans perdre de vue son rôle de garant de l’intérêt général, intervient comme l’un des nœuds d’un réseau d’acteurs, à égalité avec d’autres participants.

Du Forum des droits de l’internet proposé par Christian Paul aux réseaux de recherche, en passant par le soutien à la FING, de la plus grande liberté d’action des territoires à l’approche de soutien et d’animation adoptée sur les questions d’accès citoyens et collectifs, le colbertisme mue petit à petit vers un nouveau protocole d’échange.

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