VoD, mode d’emploi

Le catalogue
Vidéon
SFRS
Cinéroute 2 : 800 films en ligne
Liberafilm
La télévision en ligne
E-Tivi, une télévision de proximité en ligne et en Limousin : retour d’expérience
Le direct

La vidéo sur Internet recouvre deux choses :
– Le téléchargement : on télécharge la vidéo sur le disque mais on ne peut la voir qu’après avoir tout téléchargé. (Ce qui peut prendre la journée !)
– le streaming qui permet de regarder la vidéo au fur et a mesure qu’elle arrive. En général, la vidéo n’est pas conservée sur le disque mais effacée une fois que l’image est diffusée. Mais on peut aussi faire une autre distinction :
– le live, en direct. Tout le monde regarde la même image en même temps. On ne peut utiliser que du streaming (ou encore ce que l’on appel du DVB Digital Vidéo Broacasting qui est le nom que l’on utilise, pour la télé numérique mais qui ressemble en gros a la même chose. Il faut donc soit un très gros serveur (un flux vidéo par personne qui regarde, appelé unicast) ou alors un système optimise qui permet à tout le monde de « se brancher » sur le même flux vidéo unique (le multicast tel qu’on le trouve sur le MBONE ou dans IPv6) Le live ne va évidemment jamais être en téléchargement.

– la vidéo à la Demande (VoD) où les fichiers vidéos sont déjà prêts et peuvent être regardés à n’importe quel moment.
Mais dans la VoD on peut avoir du streaming ou du téléchargement (voir en particulier la banque de programmes de Videon sur http://www.videontv.org/ ou on regarde en streaming les films en bas débit pour les sélectionner puis on télécharge celui que l’on veut même si ça prend beaucoup plus de temps (au pire 2h pour un film de 5′). Dans la VoD on ne peut donc pas optimiser en balançant un seul flux vidéo pour tout le monde mais on n’a pas tout le monde qui veut un film en même temps non plus.

Enfin on a deux approches encore mal réconciliées :
– L’approche des diffuseurs TV : VoD en MPEG-2, serveurs vidéo pour hôtel, avion ou pour services du câble.
– L’approche Internet : plus souvent en format streaming accessibles en sélectionnant le film sur un site Web.

Le format MPEG-4 pourrait être celui de la convergence.

En matière de VoD, on peut distinguer trois approches d’usages : le catalogue, la web-Tv et la diffusion en direct. Autant de mode d’accès aux vidéos en ligne qui se complètent et s’entre-croisent plutôt qu’ils ne s’opposent.

Le catalogue :
Le principe est simple : proposer à l’usager un catalogue de films, court métrage, documentaires, reportages, parmi lequel l’internaute fait son choix.

Avantages : abondance et liberté de choix du programme. Imaginez lorsque toutes les cinémathèques du monde auront leur catalogue en ligne. Ou quand tous les laboratoires de la planète donneront accès à l’ensemble de leur film scientifique. Dans les usages concrets et grand public, on peut imaginer que le prof d’anglais ne devra plus remuer ciel et terre pour trouver un film en version originale non sous-titrée à montrer à ses élèves, sans parler du prof de grec qui aura à sa disposition des documentaires sur la chute des Colonels en hellène dans le texte.

Inconvénients : aujourd’hui, dans le cas de consultation payante, l’internaute doit encore trop souvent entrer son numéro de carte bleue sur un formulaire  » sécurisé  » pour payer son droit d’accès au film. C’est long, toujours inquiétant pour le grand public, et rend la démarche fastidieuse. Les acteurs de la VoD attendent des systèmes de paiement alternatifs à cette démarche : abonnement, paiement via la facture de l’opérateur…
Le danger du piratage accentué avec le phénomène DivX  ;-)

Exemples :

Vidéon
Vidéon est la première banque de programmes en ligne libre de droit. Un fond de 38 films est aujourd’hui disponible. Association de passionnés de vidéo fondée en 1988, elle a pour objet d’aider à la production vidéo et à la diffusion de ces productions sur les télévisions de proximité. Durant les 10 premières années de sa vie, l’association s’est concentrée sur la production et l’élaboration de télévision de proximité comme RISTIVI. En 1998, elle ouvrait sa banque de programme libre de droit en ligne. Depuis elle ne cesse de fourmiller d’idées à travers le Tomatlab, le labo de la télévision de proximité du futur et de projet avec la création, en mai 2001 de « La télé du village », sur le quartier du Village d’Evry, avec diffusion en ligne prévue.
http://www.videontv.org/tomatlab/index.html
http://www.videontv.org/presentation/index.html

SFRS
Le Service du film de Recherche Scientifique est un organisme du Ministère de l’Education Nationale, direction de la technologie, associé au CNDP.
Sa mission est de distribuer et de produire des documents audiovisuels ou multimédias, en ou hors ligne, principalement destinés à l’enseignement supérieur.
Sur un catalogue de 1300 titres, seuls 16 d’entre eux sont aujourd’hui disponible en ligne. Le SFRS a parallèlement créé canal-u, la web-tv des universités qui diffuse déjà des cours filmés, et s’apprête à mettre à disposition du public les conférences de l’Université de tous les savoirs.
http://www.sfrs.fr
http://www.canal-u.education.fr

Cinéroute 2 : 800 films en ligne
Au Canada, l’office national du film propose, en ligne, pas moins de 800 films de son catalogue. Réalisé en partenariat avec le Risq (le Réseau d’informations scientifiques du Quebec) et Canarie (le réseau canadien pour l’avancement de la recherche de l’industrie et de l’enseignement, ce projet Cinéroute 2 met gratuitement à la disposition des enseignants, des universitaires et des élèves Canadiens, connectés au réseau CA*net 3 (équivalent de Renater), une partie de ce catalogue composé de 200 titres destinés aux élèves de primaire, 200 titres pour les élèves du secondaire et 400 classiques plus particulièrement destinés aux universitaires. A quand le catalogue de la Cinémathèque française disponible sur Renater ?
http://www.nfb.ca/F/2/5/4/index.html

Liberafilm
Un site créé en juillet 2000 par deux producteurs de cinéma. Il propose aussi bien des long métrages que des documentaires et des court-métrages. Sa différence avec les autres sites du même type ? La qualité de son catalogue et de la diffusion des films en streaming plein écran. Interviews.

La télévision en ligne :
A ne pas confondre avec le mode catalogue. Cette fois on se trouve dans une démarche un peu différente : le libre accès aux programmes d’une grille fixe classique. L’usager a la possibilité de revoir le reportage concernant sa région, de retrouver une soirée thématique, et pourquoi pas de sélectionner les sujets des différents JT de 20 heures pour se constituer son propre 20 heures, hiérarchisé comme il l’entend, avec des sujets qu’il a choisi.

Avantages : ne pas être obligés de voir les sujets qui ne nous intéressent pas, retrouver ceux qui nous intéressent dans l’actualité, avoir à sa disposition des archives télévisées comme c’est le cas déjà des archives des journaux papiers ou de la radio. Le MPEG 4 apportant dans les images la notion d’objet, des moteurs de recherche vidéo donneront la possibilité d’entrer dans les champs de recherche des requêtes du type :  » Bush + drogue « , pour retrouver tous les sujets télévisés dans lesquels on voit Bush parler de drogue.

Inconvénient : un risque identifié par John-Thor Dahlburg, chef du bureau parisen du Los Angeles Times, lors des premières rencontres Viannay-Richet au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ), sur le rôle du métissage des médias généralistes. En effet, le lecteur du journal est en quelque sorte  » forcé  » de s’intéresser à des sujets qui, à priori, ne font pas partie de ses centres d’intérêts. Or, l’offre segmentée d’accès à l’information qu’offre le web fait qu’il n’y a plus de place pour la curiosité, pour la découverte d’un article au hasard d’un feuilletage. Dans le domaine de la VoD liée aux programmes de télévision, le même risque se profile.
http://www.cfpj.com/actualite/rencontres_synthese.html

E-Tivi, une télévision de proximité en ligne et en Limousin : retour d’expérience
Dans la région Limousin, l’agence régionale de développement a mené avec des partenaires locaux (université de Limoges, la chaîne Demain ! et plusieurs entreprises) l’expérimentation e-tivi. Objectif : monter durant quatre mois une télévision régionale en ligne en testant la palette d’applications disponibles technique ou non : direct, différé, streaming, débat, concert…. Une expérimentation qui a démontré que techniquement et humainement, il était possible de monter un canal info web Tv au niveau d’une région. Reste un problème de taille : le modèle économique. Rencontre avec Stéphane Vincent, chargé de mission, responsable technologies de l’information au sein de l’ARD Limousin.

 » Pour nous, l’objectif était de tester une technique, ses usages, ses applications et de voir si un modèle économique pouvait en découler. L’idée était de voir si nous pouvions produire, localement, un canal d’information généraliste. C’était aussi, pour l’ARD, un moyen de voir, parmi les outils que nous mettons en place lesquels sont les plus efficaces pour faire travailler ensemble les universités, les entreprises du secteur. Finalement, sur le principe, cette expérimentation de streaming est interchangeable avec d’autres. Nous en préparons d’ailleurs une autour du ebook.

E tivi, était une chaîne en ligne composées de six modules différents : du direct, des débats, des retransmissions de concert, de la vidéo à la demande, de la formation à distance. Elle a représenté un investissement de 120 000 francs pour quatre mois, qui a permis d’acheter un hébergement logistique, une station d’encodage et la licence Real.
Ce que nous retirons de cette expérience c’est que nous nous sommes aperçus que la production d’information locale sur une web tv locale est possible au niveau d’une région, qu’on y trouve les ressources techniques et humaines nécessaires. Depuis, une société s’est crée dans un village de 2000 habitants dans la Creuse, spécialisée dans le streaming (http://www.activeprod.net) et un projet de web tv campus vient d’être inscrit au contrat de plan.
Qu’est ce que ça change ? Nous avons diffusé un débat depuis l’hôtel de région, et finalement on se dit, pourquoi ne pas pré-équiper toutes les salles publiques pour faciliter la diffusion de conférence, de conseils municipaux… Car finalement ce n’est pas très cher. Mais le problème reste dans le modèle économique. Si nous devions valoriser cette expérimentation, elle serait chiffrée à 500 000 francs. Mais uniquement si les collectivités interviennent. Or, il est important de pouvoir dégager des modèles économiques qui ne prennent pas en compte l’aide des collectivités. Imaginez, une web TV d’info locale qui, au final, ne survivrait que grâce aux subsides d’une région, d’une collectivité territoriale… Cela pose un vrai problème. »
http://www.e-tivi.com

Voir aussi :
http://www.france2.fr
http://www.tf1.fr
http://www.canalweb.com
http://www.cnn.com

Le direct :
Attention, il ne s’agit évidemment pas de VoD. La diffusion en direct ne devient de la VoD qu’une fois archivée. En tout les cas, l’arrivée de la norme MPEG 4 et du streaming MPEG 4 va rendre les diffusions d’évènements en direct sur l’internet accessibles, c’est à dire sans risques d’embouteillages sur le réseau et avec une image de bonne qualité.

Avantages : Toujours lié à la norme MPEG 4, le live en streaming pourrait bien donner un véritable aperçu de la télévision interactive, la vraie. Imaginons un match de foot en direct au cours duquel vous auriez envie de supprimer le ballon de l’image… C’est possible avec ce fameux mode objet. Un concert dont vous ne voudriez voir que les musiciens, un jeu auquel vous souhaiteriez participer en direct, mais depuis votre fauteuil… Une technique qui, dans le domaine de la formation pourrait apporter de nouveaux usages. C’est la possibilité de démonter, pièce par pièce, une voiture, à distance et en réseau, lors d’un examen de mécanique, donc en temps réel.

Inconvénients : La technologie est tellement nouvelle qu’il est encore rare de la voir et encore moins d’en imaginer des usages. Car, à première vue, on sera toujours mieux devant sa télévision pour regarder un match de rugby… sans supprimer le ballon de l’image.

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