Au coeur des débats relatifs à l’intervention des acteurs publics, et particulièrement des collectivités locales, dans la mise en place d’infrastructures de réseau à haut débit, une question reste à traiter : ces réseaux sont-ils des "monopoles naturels", au même titre que les routes, et les réseaux d’électricité, du gaz ou d’eau ?
En économie, un monopole naturel se définit quand les économies d’échelle sont importantes et croissantes en fonction des quantités produites (le coût moyen de production est décroissant). Plusieurs entreprises concurrentes sur le même marché ne peuvent pas être moins chères qu’un monopole. Le monopole s’impose alors, mais il doit naturellement être régulé pour maximiser l’utilité publique et ne pas abuser du pouvoir que la nature lui confère. Enfin, l’évolution technologique peut faire passer un marché d’une situation de monopole naturel à une situation où la concurrence est préférable pour abaisser les coûts. On considère aujourd’hui que beaucoup de grandes infrastructures physiques (le rail, le réseau électrique) sont des monopoles naturels, mais que les services qui les empruntent ne le sont pas.
Les rapports qui suggèrent de scinder les opérateurs historiques en une entité "réseau" et une entité "service", ou encore qui considèrent que la duplication des infrastructures physiques constitue nécessairement un gâchis de ressources, se fondent en réalité sur cette hypothèse, sans – en général – l’expliciter.
Les réseaux à haut débit sont-ils donc des monopoles naturels  ? Pour Bill St Arnaud, qui dirige le réseau haut débit canadien de la recherche CANARIE, trop peu de travaux de recherche se sont réellement penchés sur la question. Il fournit quelques pistes pour démarrer.
La note de Bill St Arnaud : http://209.217.86.48/MLISTS/news2002/0210.html et d’autres échanges sur le thème : http://209.217.86.48/MLISTS/news2002/0211.html
Analyse économique des réseaux par Michel Volle : http://www.volle.com/travaux/reseaux.htm