Des foules éclairs sortent du Net

Depuis le début de l’été, des rassemblements pour le moins étranges et parfois surréalistes, se multiplient un peu partout dans le monde, de New York à Rome, en passant par Vienne, Londres, et désormais Paris. On les appelle les flashmobs, ou les « foules éclairs ». Analyse et décryptage d’un phénomène, par Frank Beau.

Retour sur le phénomène des flashmobs

Depuis le début de l’été, des rassemblements pour le moins étranges et parfois surréalistes, se multiplient un peu partout dans le monde, de New York à Rome, en passant par Vienne, Londres, et désormais Paris. On les appelle les flashmobs, ou les « foules éclairs ». Analyse et décryptage d’un phénomène, par Frank Beau.

Sommaire
123 Sully : le premier flashmob parisien
Point 0. New York : histoire d’un phénomène
Les flashmobs divisent le Net
Un moyen de rencontre et d’échange
Une réappropriation de l’espace public et une modernisation de la mobilisation politique
Manifester pour rien est donc un art
Questions d’ingénierie technique et de scénarisation des flashmobs
Pour aller plus loin

123 Sully
Depuis le début de l’été, des rassemblements pour le moins étranges et parfois surréalistes, se multiplient un peu partout dans le monde, de New York à Rome, en passant par Vienne, Londres, et désormais Paris. On les appelle les flashmobs, ou les « foules éclairs ». C’est ainsi dans la soirée du jeudi 28 août, que le phénomène est apparu pour la première fois sur la capitale. Ce jour là, le site organisateur ParisMobs envoie un courrier aux personnes s’étant préalablement inscrites, pour leur demander de se retrouver sur la place Colette à 18h56, sans emporter de sac. Les internautes au-rendez-vous vont y réceptionner un tract qui leur donnera en substance, les instructions suivantes : se rendre sous la Pyramide du Louvre, en face de l’escalier menant à l’aile Sully. A 19h15 précises marcher rapidement dans tous les sens avec son portable collé à l’oreille. Au bout d’une minute se figer comme une statue, puis au bout de trente secondes tomber à terre, comme pris d’un malaise. Au bout d’une minute encore, se relever et applaudir en regardant en direction de l’entrée principale. Au bout d’une dernière minute, cesser d’applaudir et repartir comme si de rien était.
A 19h18, près de deux cents personnes ont rempli fidèlement, et de concert leur rôle, sous le regard intrigué, stupéfait ou parfois consterné des employés du Louvre, des derniers visiteurs arpentant le Caroussel et de très nombreux photographes et journalistes. A chaud, Fleur qui travaille dans l’audiovisuel, nous fait part de ses impressions : « En fait, je n’arrive pas trop à en penser quoi que ce soit. Je suis un peu assommée, je ne m’attendais pas à ça, je m’étais fait une fausse idée, je pensais que ça allait peut-être être bien de faire quelque chose de loufoque, mais en fait on est tellement nombreux et ça va tellement vite qu’on ne se rend compte de rien. On suit les directives, c’est un peu les moutons de Panurge. C’est assez violent en fait parce qu’inhabituel. On fait quelque chose d’un peu bizarre, de décalé, ce n’est pas comme fumer un joint dans son coin. C’est quand même deux cents personnes qui se donnent rendez-vous pour faire ça. Il y a un coté happening que j’aime bien. » Pendant ce temps un agent de sécurité élève la voix, il ne semble pas avoir apprécié de s’être laissé berné par ceux que l’on surnomme déjà « des terroristes poétiques ». Des terroristes que les systèmes de détection électroniques du Louvre n’auront visiblement pas pu intercepter à temps. A la sortie une dizaine d’internautes et bon nombre de blogeurs se retrouvent pour discuter, débriefer. Un journaliste se dit un peu frustré qu’il y ait eu si peu de témoins à interroger. Denis, 20 ans, quant à lui, ne cache pas son enthousiasme  : « J’en ai déjà fait trois. Celle-ci c’est la quatrième, et franchement c’est terrible. Le cadre était somptueux. On a pas assez respecté le timing, mais c’était très très bon. Les précédentes c’était Zürich, Bruxelles et Londres. Bruxelles ça a été annulé parce qu’il y a eu un problème avec les flics. J’y suis allé à chaque fois pour ça, seulement pour ça. Je prends le TGV, je participe, et retour. »

Point 0. New York
Le phénomène des flashmobs est donc né à New York au début de l’été. Tout a commencé avec un prénommé Bill, qui aurait envoyé un e-mail à des amis pour organiser un événement au nom de code : « projet Foule ». Le 17 juin, à 19h27 précises, cent cinquante personnes se rassemblent à l’intérieur du magasin Macy’s en plein Manhattan, et expliquent aux vendeurs qu’ils cherchent « un tapis de l’amour » pour le loft qu’ils partagent dans le quartier du Queen. Quelques instants plus tard, cette étrange meute de colocataires se disperse sans rien dire. Dans les jours qui suivent, c’est une boutique d’accessoires de mode qui est envahie par une foule du même acabit. Cette fois-ci, les mobers ne disent rien et s’en vont. John Kouvaros, propriétaire d’un magasin de kebab juste en face déclarera : « J’ai demandé à tous ces gens ce qu’ils étaient en train de chercher, et ils ont tous répondu : je ne sais pas. » Des riverains et usagers du Museum d’Histoire Naturelle vont voir des centaines de personnes siffler comme des oiseaux, imitant toute une kyrielle de sons de la nature, rugissement de lion, chant du coq, avant de se disperser une fois de plus. Une foule viendra aussi applaudir de façon impromptue en pleine nuit dans l’Hôtel le Grand Hyatt de Manhattan.
Le phénomène gagne Boston, Minneapolis, San Francisco, et arrive en Europe au mois de juillet. A Rome pour commencer, où deux cents personnes entrent dans un magasin de disques pour demander des titres qui n’existent pas. Samedi 26 juillet, à Vienne, une foule écologiste se met à manger des fruits et des légumes frais. A Londres une foule apparaît dans un magasin de meubles sur Tottenham Court Road. Les personnes passent des coups de téléphone pour vanter la qualité du mobilier sans utiliser le lettre « O ». Ainsi de suite.
Ce type de rassemblement fait évidemment penser à des happenings ayant eu lieu dans les années soixante dix et quatre vingt, voire même dans les années cinquante où déjà les situationnistes cherchaient à politiser l’espace urbain en appelant à sa réappropriation et son détournement. Mais les flashmobs ont bel et bien une filiation directe. « Ces actions sont en fait une application récente d’un concept plus large, théorisé par Howard Rheingold dans son livre : Smart mobs, the next social revolution », expliquent les organisateurs de ParisMobs. Le « gourou » américain de l’Internet communautaire nomme en effet « smart mobs » ces foules intelligentes faisant usage du mobile et de l’Internet dans les contre-sommets, ou dans des manifestations comme aux Philippines où les habitants de Manille se sont envoyés des messages via le mobile pour se retrouver dans la rue contre le président Estrada. Cet événement qui aurait pu passer pour anodin ou secondaire au regard des géopoliticiens spécialisés, semble avoir relancé les recherches de Rheingold sur ces questions. « De Londres à Manille, de Seattle à Séoul, nous avons vu des exemples du pouvoir considérable de ces « foules intelligentes ». De toute évidence il s’agit là de quelques chose qui peut inquiéter certains gouvernements, notamment dans des pays comme la Chine par exemple, où les autorités ont imposé des contrôles stricts sur l’utilisation de l’Internet sur le territoire national. Au risque de faire de la politique-fiction, pensez-vous que l’on puisse imaginer une version « smart mob » des évènements de Tien an Men par exemple ? », poursuit Howard Rheingold dans un entretien donné à NetPolitique.

Les Flasmobs divisent le Net
Avant même que les médias et le législateur ne cherchent à dénaturer, ou tordre le cou à ce mouvement, les flashmobs ont commencé par diviser la communauté des internautes elle-même. « Foules intelligentes » versus « foules bêtes » serait bien le véritable thème de clivage de la rentrée. Des journalistes américains se demandent si la flashmob annonce un nouveau mouvement social ou si les jeunes, tout simplement, n’ont pas trop fumé la moquette. De nombreux internautes considèrent qu’il s’agit là d’un mouvement bien moins intéressant que celui des smart mobs, sans grand intérêt donc, où les gens se font manipuler en exécutant des ordres idiots. Une culture du vide, la société du spectacle toujours et encore. De leur côté les partisans du premier soir témoignent des vertus expérimentées ou expérimentables de la flashmob.

Un moyen de rencontre et d’échange
« Je trouve que c’est un bon mode de rassemblement. On critique souvent l’Internet comme étant un média où les gens ne se parlent pas, et là on voit que c’est complètement l’inverse, que c’est un moyen de se retrouver comme les autres, que cela peut être très chaleureux », déclare Pierre à la sortie du Louvre. Les mobs montreraient ainsi que la frontière entre le réel et le virtuel ne serait pas aussi nette qu’on pouvait le penser. Une boucle de rétroaction se mettrait en place, qui, partant des réseaux de personnes, ferait émerger dans l’espace public des individus en chair et en os, donnant ainsi du corps à ces foules invisibles, bien souvent portées par un simple désir de rencontre. « La flashmob c’est l’Internet qui se transpose dans le réel, c’est le passage du virtuel au réel », continue Denis, « c’est vraiment un bon moyen de rencontrer du monde, parce que quand on regarde un peu la typologie des participants, on constate un grand brassage. J’ai revu deux filles. Une Suissesse, une Anglaise. On s’échange des mails, et c’est vraiment sympa, parce que dans le futur ça permet de faire des échanges, d’aller habiter par exemple quelques temps chez l’autre. » Ces foules éclairs fabriqueraient du lien, local, global en renforçant des réseaux de personnes cette fois-ci, réunis soit pas la passion des mobs, soit par le partage de valeurs conviviales et festives. Vu sous cet angle, les flashmobs, en marge de la foule politique contestataire seraient en quelque sorte des accélérateurs dépolitisés et plutôt enchantés, de mondialisation, ou tout simplement de lien social.

Une réappropriation de l’espace public et une modernisation de la mobilisation politique
L’auteur de Hou-Hou Blog verrait bien « Naomi Klein (journaliste militante américaine, auteur du fameux No Logo) commenter ce genre d’évènements en le qualifiant de : « réappropriation de l’espace public ». Car, à mon sens, c’est de cela qu’il s’agit. Une action sans objectif avoué, instantanée, pour se réapproprier l’espace public pour quelques instants. À la limite les flashmobs peuvent êtres qualifiés d’action artistique inutile, mais tellement stimulante. » L’espace public deviendrait tout à coup remodelable, éphémère, mouvant, sans frontière, ou bien avec d’autres frontières que celle qu’on imaginait. Aussi, un nouvel emploi des rues et du temps collectif serait envisagé. D’après Hellekin, un autre participant de la flashmob parisienne : « La flashmob est un type de smart mob. La différence est plutôt formelle. La flashmob adopte le modèle de la guérilla urbaine : soudain, de la foule émerge un groupe coordonné qui modifie la réalité, et donc la perception qu’on en a. On peut rapprocher cela du terrorisme poétique d’Hakim Bey. Les flashmobs sont un phénomène jeune, issu des technologies de communication mobiles et d’une tradition subversive. » C’est ici que la flashmob semble poser une question intéressante  : qu’est-ce qu’une foule ? Dès lors qu’ils seront amenés à passer pour des rassemblements illégaux car ne bénéficiant d’aucune autorisation préalable, ces phénomènes connaîtront sans doute des mutations scénographiques, posant peut-être de nouvelles questions sur la définition juridique d’un rassemblement public. Une cohue naturelle, dans un métro par exemple, qui soudainement se mettrait à faire des choses étranges, est-ce une foule ? Un rassemblement volontairement clairsemé de personnes coordonnées, est-ce une foule ? Pour Hellekin encore : « J’imagine que ce qu’on appelle aujourd’hui les flashmobs deviendra bientôt un mode de manifestation efficace et médiatique qui pourra éventuellement renouveler le syndicalisme. Flashmob contre flashball. Cependant, il ne faut pas confondre l’opposition (tactique des syndicats) et la contradiction (tactique des flashmobs) : dans un cas on se soumet au système contre lequel on lutte, alors que dans l’autre, on démontre ses failles, on remplit le vide dont il est fait, on le soumet à sa propre contradiction  ; la flashmob est dionysiaque, elle respire la vie. » Autrement dit, à travers ces expériences pour le moment frivoles, on pourrait faire l’apprentissage d’une sorte de dextérité sociale, qui serait alors en terme d’expérience, une composante essentielle des futurs foules et manifestations intelligentes. Mais il est à noter que certains milieux déjà mobilisés politiquement craignent des conséquences tout à fait opposées, comme en témoigne cet article publié sur le site d’Indymédia-Paris  : « Cette actuelle mode du FlashMob – Mobilisation Eclair – pourrait bien se transformer en méthode de conduite ou de perturbation des manifestations. »

Manifester pour rien est donc un art
Bien avant les risques de dérapages craints par les manifestants politisés, ce serait plutôt la lassitude et la déception qui pourraient d’abord infléchir le phénomène. Les animateurs de ParisMobs en ont très vite fait l’expérience, en organisant le 2 septembre leur seconde flashmob devant le centre Georges Pompidou. Ce coup-ci c’était à base de parapluie à ouvrir et fermer, et de fleur dorée, autour de laquelle tourner en chantant. Devant ce lieu tout indiqué, la mobilisation faisait fortement penser à une manifestation d’intermittents. Il est d’ailleurs curieux de noter que la confusion exactement inverse a pu se produire à Toulouse au mois d’août, où une manifestation d’intermittents sur la place du Capitole a été prise pour une flashmob par des blogueurs, passant ainsi pour la première du genre en France. Devant Beaubourg, peu de réactions apparentes suite à l’événement, si ce n’est un caricaturiste remonté au moment où la foule se disperse. « Et après ? Demain vous allez enlever le haut ? Depuis qu’il y a l’Internet et le téléphone, c’est la m… », lance t-il pendant que ses compères s’esclaffent. Ce sont les participants eux-mêmes qui seront les plus cinglants. Le lendemain, beaucoup de nouveaux initiés vont faire part cette fois-ci, sur les sites ou dans les forums, de leurs critiques et de leur déception. « Hier soir, donc, flashmob parisien, deuxième édition. Mis à part le fait que j’ai vraiment beaucoup rigolé, je trouve ce flashmob globalement raté (…) une question me taraude ; pourquoi diable les organisateurs s’obstinent-ils à concocter des scénarios aussi compliqués ? » écrit Fleur. D’autres ne sont pas surpris. Ils étaient juste venus pour vérifier que c’était bel et bien stupide, et ne se priveront pas d’enfoncer le clou. D’autres encore, avertissent les organisateurs tout en continuant d’y croire. « Un simple fait : qu’ils continuent sur cette voie (flashmobs trop souvent, actions bof, bof) et tout sera fini en moins de 2, déjà là je pense qu’on est au bord du précipice. (…) Faites rire 1 seule fois les participants, ils seront présents au prochain. Décevez-les, ne serait-ce qu’une fois, vous pouvez les oublier. »

Questions d’ingénierie technique et de scénarisation des flashmobs
L’organisation d’une flashmob ne va donc plus de soi. Si jusqu’ici les organisateurs sont restés anonymes à la fois pour garder l’effet de surprise et ne pas trop « idéologiser » le mouvement, dans la mesure où très vite les retours de participants affluent, les demandes de perfectionnement du dispositif s’expriment, et l’interaction entre organisateurs-créateurs et participants devient incontournable. Ici, l’usage des forums de discussions pour préparer l’événement et en rendre compte apparaît alors tout indiqué. Le collectif NiceMobs a déjà choisi cette option, se démarquant ainsi des premiers sites organisateurs. « On a simplement voulu aller plus loin qu’un simple formulaire pour s’inscrire en ajoutant des news (provenants de fils RSS de blogs), en présentant un peu plus le concept et en permettant l’échange à travers le forum. Est ce une bonne chose ? On peut se poser la question car on pourrait également vouloir garder un peu plus de mystère, ce qui fait parti du concept. » Aussi les outils et les usages devront-ils s’ajuster à l’avenant. Il est à mentionner que jusqu’ici en France il n’a pas été fait usage du SMS dans l’organisation des flashmobs, alors même que la flashmob s’est enracinée directement dans la culture de usages mobiles au cours de regroupements contestataires. Mais « le problème est que les participants laissent plus volontiers un e-mail qu’un numéro de téléphone », nous expliquent à ce sujet les organisateurs de ParisMobs. Si pour le moment les précurseurs n’ont pas toujours les moyens techniques ou financiers de prévenir une foule de gens par SMS (mise en place d’un système d’éxpédition des messages et paiement des envois), c’est sans aucun doute par ce biais que devrait principalement finir par se propager l’information (plus de la moitié des inscrits au prochain NiceMobs ont donné leur numéro de téléphone). Par la suite, on peut supposer que les participants finiront par les relayer eux-mêmes en s’appuyant pourquoi pas sur les technologies de géolocalisation. Francis, un observateur professionnel et pour le moment sceptique du phénomène, suggère : « Il faudrait être en mesure, à partir du moment où les participants reçoivent leur « ordre de mission », de les tracer sur une carte de Paris afin observer la convergence géographique de ce collectif éphémère mû par une motivation commune. 30 minutes avant et 30 minutes après : on pourrait observer le réveil des agents dormants, le regroupement en petites unités et leur convergence en un lieu commun. Le chaos qui s’ordonne progressivement. Ce serait encore plus intense s’il y avait mise à profit de cette courte période de convergence pour « construire » un objet commun qui renforcerait l’action (par exemple chacun amènerait un objet et le laisserait sur place… » Si l’on voulait à présent décrire la nature du dispositif de mobilisation technico-social de la flashmob, l’observation plus attentive des premiers événements, permet d’identifier cinq intervenants principaux. D’abord les organisateurs, les scénaristes, que l’on peut assimiler aux producteurs-auteurs de la flashmob. Ensuite les participants, internautes, qui se trouvent être pour le moment de simples figurants sous les ordres d’un « dictateur » invisible, mais dont le rôle pourrait être amené à évoluer si ces derniers se mettent à improviser ou jouer des rôles. En troisième lieu, les « curieux » ceux qui viennent pour regarder ou bien apprécier (parmi ceux-ci on classera pour l’instant les nombreux journalistes et les forces de l’ordre camouflées). Enfin les casseurs, les détourneurs, les empêcheurs de flasher en rond, ces « hackers de mob », ceux qui ont soit décidé d’interrompre les dérives médiatico-commerciales du mouvement, soit ceux qui ont choisi de subvertir pour plus de raffinement et d’art, la mise en scène et son exécution (voir à ce sujet le hacking des flashmobs par antimob, et sur MediaTic les premiers débats en France sur le sujet). Pour terminer bien sûr, nous trouvons les témoins innocents, le véritable public au fond. Ce quidam qui passe, et aperçoit soixante personnes dans un parking marchant à l’envers en mangeant une banane avec un doigt dans l’oreille. Il est important, car c’est au fond pour lui que tous ces gens se sont déplacés.

Que l’on aime ou que l’on déteste, le phénomène des flashmobs reste surprenant par la fulgurance de son apparition, de sa propagation, mais aussi de sa mutation, et demande donc à être suivi. Dans les milieux avisés, on parle déjà des « Flash Blogs ». Une sorte de dérivé du spam contestataire utilisé contre Microsoft par exemple, mais, cette fois-ci, à l’adresse des sites rédactionnels, tels que les wiki ou les weblogs. « Tu t’inscris, tu reçois un e-mail, et à un moment donné, pendant quinze minutes, tout le monde devra poster sur l’article du blog qui a été désigné », raconte Jean-Luc Raymond à propos de cette dernière trouvaille des blogeurs américains. Non loin, sur l’Internet, un usager se demande s’il ne va pas organiser une flashmob comme cadeau d’anniversaire à sa compagne. Un anniversaire surprise, ça existe déjà certes, mais avec cent cinquante inconnus sortant du métro aux heures de pointe, nous demandons à voir.

Frank Beau

Pour aller plus loin
Quelques sites organisateurs
NiceMobs : http://nicemobs.free.fr
ParisMobs : http://parismobs.free.fr
FlashMobParis : http://fr.groups.yahoo.com/group/flashmobparis/
LilleMobs : http://lillemobs.jexiste.fr
Toulouse flash mobs : http://www.flashmobs.fr.st
Montreal : http://montrealmob.com
Royaume-Uni : http://flashmob.co.uk
Allemagne : http://flashmob.twoday.net
Amsterdam : http://www.amsterdamflashmobs.nl
Rome : http://flashmob.fantasmaformaggino.it
Sydney : http://www.sydmob.com/index.html
Etats-Unis : http://brooklynmoblog.blogspot.com
Les flashmobs se fédèrent et s’organisent le plus souvent via Yahoo Groups : http://groups.yahoo.com/search?query=flash+mob&submit=Search

Actualités des Flashmobs :
http://www.flashmob.com
http://flashmob.info

Critique des Flashmobs
Antimob : http://antimob.com

Le compte rendu des flashmobs sur les weblogs
La page consacrée aux Flashmobs sur Craowiki : http://wiki.crao.net/index.php/ParisMobs/CompteRendu
Actualité des flashmobs et contre flashmobs par Jean-Luc Raymond : http://mediatic.blogspot.com
Récits et commentaires réguliers sur les flashmobs par un blogger américain : http://www.cheesebikini.com

Articles sur les flash mobs dans la presse
Rendez-vous du troisième type, Télérama : http://multimedia.telerama.fr/edito.asp?art_airs=WEB1000071#
Les flashmobers parisiens ont investi le Louvre, Le Journal du Net : http://www.journaldunet.com/0308/030829flashmobparis.shtml
Paris accueille sa première flashmob, Transfert.net : http://www.transfert.net/a9200 et Les « foules intelligentes » se déploient dans les villes américaines : http://www.transfert.net/a9067
Soudain une foule apparaît, TF1 : http://up.tf1.fr/news/multimedia/0,,1149369,00.html
La mode des « flash mobs », Le Monde : http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3266–329169-,00.html
L’attroupement-éclair, un étrange rituel urbain, Le Monde : http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3238–334203-,00.html
Technology meets the mob, BBC : http://news.bbc.co.uk/go/em/-/2/hi/technology/3065685.stm
Une analyse intéressante des principes de performances liés à la technologie signée Natacha Quester-Séméon : http://www.cyberhumanisme.org/matiere/action/flashmob.html

Sur les Smart mobs
« Une foule intelligente n’agit pas forcément judicieusement », interview d’Howard Rheingold dans Transfert.net : http://www.transfert.net/a9068
Interview d’Howard Rheingold dans Netpolitique : http://www.netpolitique.net/php/interviews/interview26.php3
Smart Mobs, le site de Howard Rheingold : http://www.smartmobs.com

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