Un Gigabit ou crève…

Comment reprendre de l’avance dans la compétition américaine et mondiale entre les territoires ? Cenic, qui fédère les réseaux de l’éducation et de la recherche en Californie, a sa réponse : « ajouter un zéro » (ou deux), connecter d’ici 2010 chaque foyer – ou presque – à un débit de 1 Gb/s. Le programme a un nom guerrier : « Gigabit or Bust » (un Gigabit ou crève, http://www.fing.org/index.php?num=4000,2).
Directeur de l’Institut californien pour les technologies de l’information et des télécommunications (Cal-(IT)2) et concepteur du programme, Larry Smarr explique à Educause : « Nos ordinateurs sont des îles et nous avons ce goulot d’étranglement absurde entre eux. Nous devons libérer l’énorme capacité d’échange de pair à pair qui est rendu possible par les serveurs et les ordinateurs personnels. » Interrogé sur les applications susceptibles d’exploiter une telle bande passante, Larry Smarr suggère d’observer les usages des étudiants connectés au réseau interuniversitaire à très haut débit Internet2 : « Dans ce laboratoire d’usages, l’application qui tue est l’échange d’objets multimédias. (…) C’est une demande tellement forte que les gens sont prêts à aller en prison pour la satisfaire : voilà ce que j’appelle une killer app ! »
L’interview de Larry Smarr : http://www.educause.edu/pub/er/erm03/erm036_articles.asp?id=4
La Gigabit or Bust Initiative : http://www.cenic.org/GB
De leur côté, six laboratoires universitaires, le consortium Internet2 et AT&T Research, se sont fixé l’objectif de « définir les grandes lignes d’un réseau capable d’aller au-delà de l’internet d’aujourd’hui », capable d’apporter un débit de 100 Mb/s (dans les deux sens) aux 100 millions de foyers américains. Soutenus par la National Science Foundation, les promoteurs du projet 100×100 considèrent qu’il faudra, pour obtenir ce résultat, repenser depuis l’origine l’architecture du réseau : « Nous voulons partir d’une feuille blanche », déclare Hui Zhang, chercheur à l’université Carnegie Mellon de Pittsburgh et animateur du projet. « Alors que nous dépendons de plus en plus de l’internet, l’idée de lui confier des tâches vraiment essentielles a pourtant de quoi faire peur. Nous devons rendre le réseau plus facile à gérer, plus sûr, plus économique et plus évolutif que l’internet d’aujourd’hui. Cela peut aboutir à un réseau entièrement nouveau. Ou bien servir de guide pour les évolutions à venir de l’internet. » Parmi les tables de la loi que le projet se propose de revisiter si nécessaire : le découpage des données par paquet et le mode de communication « non connecté » (connectionless), la hiérarchie entre le « coeur » et les extrémités du réseau (voire la notion même de coeur et d’extrémité), etc.
Le projet 100×100 : http://100x100network.org

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