A qui profite le spam ?

Entre la publicité non sollicitée (le spam) et l’effet de traîne – d’une durée sans précédent à notre connaissance – du virus Netsky apparu début 2004, le taux de pollution des échanges électroniques n’a jamais atteint un tel niveau. Pour certains utilisateurs, dont l’auteur de ces lignes fait partie, près des trois-quarts des courriels reçus sont aujourd’hui des nuisances.
Chacun dans notre coin, nous parvenons à survivre. Les anti-virus et les tueurs de spam s’améliorent et nous faisons plus attention à les mettre à jour ; nous gérons autrement notre courriel et notre liste d’interlocuteurs ; nous ne publions plus aussi facilement notre adresse ; nous acceptons de nos employeurs des restrictions nouvelles.

Si nous savons à peu près minimiser le coût individuel des nuisances, le coût social, lui, est considérable. Une partie de ce coût peut se mesurer de manière comptable : temps perdu à faire le tri (4 milliards de dollars pour les seuls Etats-Unis), coûts en matériels, logiciels, services et personnel employés à lutter contre ces fléaux (environ autant). Mais le dommage le plus grave que nous causent ces pollutions est ailleurs : dans une perte de confiance globale envers le courriel et les autres moyens de communication attaqués, forums, newsgroups, messagerie instantanée, blogs ; dans une moindre spontanéité, une fluidité réduite des échanges (mais qui est donc cette personne qui veut m’écrire ?) Autrement dit, le moteur principal de l’internet, l’échange, est attaqué au cœur.

Face à cette réelle catastrophe, l’inaction collective (plus ou moins masquée par une masse de conférences, rapports et groupes de travail) laisse songeur. Les législations évoluent à un rythme d’escargot et quand elles existent, les spammeurs (en France et aux Etats-Unis par exemple…) ne sont pour ainsi dire jamais inquiétés. Certains défauts parfaitement connus des logiciels de courriel (l’accès au carnet d’adresses, la gestion des en-têtes…) ne sont jamais corrigés. Un grand nombre de fournisseurs d’accès continue de vendre antivirus et antispam comme des services optionnels (et par conséquent assez peu utilisés).

Avec de tels ennemis, le spam n’a pas besoin d’amis !

Comment comprendre une telle différence entre la rhétorique et les actes ? Et l’on se prend à se demander si la motivation des grands acteurs publics et privés est bien aussi forte qu’ils le prétendent ; si, au fond, cette histoire d’échanges libres et à peu près gratuits sur l’internet ne leur a pas toujours paru un peu louche, improductive, anti-économique.

Bref, sans une pression déterminée des utilisateurs eux-mêmes, auxquels il manque encore de comprendre que leur problème est collectif et non individuel, nous avons peu de chances de voir un jour décroître le volume de virus et de spams.

Entre la publicité non sollicitée (le spam) et l’effet de traîne – d’une durée sans précédent à notre connaissance – du virus Netsky apparu début 2004, le taux de pollution des échanges électroniques n’a jamais atteint un tel niveau. Pour certains utilisateurs, dont l’auteur de ces lignes fait partie, près des trois-quarts des courriels reçus sont aujourd’hui des nuisances.
Chacun dans notre coin, nous parvenons à survivre. Les anti-virus et les tueurs de spam s’améliorent et nous faisons plus attention à les mettre à jour ; nous gérons autrement notre courriel et notre liste d’interlocuteurs ; nous ne publions plus aussi facilement notre adresse ; nous acceptons de nos employeurs des restrictions nouvelles.

Si nous savons à peu près minimiser le coût individuel des nuisances, le coût social, lui, est considérable. Une partie de ce coût peut se mesurer de manière comptable : temps perdu à faire le tri (4 milliards de dollars pour les seuls Etats-Unis), coûts en matériels, logiciels, services et personnel employés à lutter contre ces fléaux (environ autant). Mais le dommage le plus grave que nous causent ces pollutions est ailleurs : dans une perte de confiance globale envers le courriel et les autres moyens de communication attaqués, forums, newsgroups, messagerie instantanée, blogs ; dans une moindre spontanéité, une fluidité réduite des échanges (mais qui est donc cette personne qui veut m’écrire ?) Autrement dit, le moteur principal de l’internet, l’échange, est attaqué au cœur.

Face à cette réelle catastrophe, l’inaction collective (plus ou moins masquée par une masse de conférences, rapports et groupes de travail) laisse songeur. Les législations évoluent à un rythme d’escargot et quand elles existent, les spammeurs (en France et aux Etats-Unis par exemple…) ne sont pour ainsi dire jamais inquiétés. Certains défauts parfaitement connus des logiciels de courriel (l’accès au carnet d’adresses, la gestion des en-têtes…) ne sont jamais corrigés. Un grand nombre de fournisseurs d’accès continue de vendre antivirus et antispam comme des services optionnels (et par conséquent assez peu utilisés).

Avec de tels ennemis, le spam n’a pas besoin d’amis !

Comment comprendre une telle différence entre la rhétorique et les actes ? Et l’on se prend à se demander si la motivation des grands acteurs publics et privés est bien aussi forte qu’ils le prétendent ; si, au fond, cette histoire d’échanges libres et à peu près gratuits sur l’internet ne leur a pas toujours paru un peu louche, improductive, anti-économique.

Bref, sans une pression déterminée des utilisateurs eux-mêmes, auxquels il manque encore de comprendre que leur problème est collectif et non individuel, nous avons peu de chances de voir un jour décroître le volume de virus et de spams.

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0 commentaires

  1. dsl j ai 15 ans je tchat etc… depuis 2 ou 3 ans et j ai lu des documents du spam mai je ne c’est pas trop encore se que ces comment voit-on que ces un spam ??commen il vien ?? etc..

    merci de me repondre

  2. J’ai lu l’article avec intérêt mais je me rends compte que si le titre correspond à mes interrogations, il ne répond pas à la question. Dans ma BAL les spams atteignent la proportion de 95%, je perds beaucoup de temps, j’en arrive à effacer les mails d’amis qui ont changé d’adresse. L’an dernier une ataque de spam a coincidé avec une offre de mon fournisseur d’accés que j’ai tout de suite suspecté de créer la demande…je n’ai pas souscrit à la proposition, l’attaque a diminué puis…depuis plus d’un an, rebelote…alors …les fournisseurs d’accès, les vendeurs d’antispam ? Connaissez-vous un logiciel gratuit qui puisse mettre en échec les emm…deurs?
    Merci de votre réponse.