Université de printemps de la Fing : Le Bien commun à l’épreuve du développement numérique

Après deux journées intensives, l’université de printemps de la Fing consacrée au « Bien commun à l’épreuve du développement numérique » s’est achevée. L’occasion pour nous de revenir sur les notions qui y ont été abordées, sur les problématiques qui y ont été débattues, sur les enjeux qui y ont été soulignés.

Après deux journées intensives, l’université de printemps de la Fing consacrée au « Bien commun à l’épreuve du développement numérique » s’est achevée. L’occasion pour nous de revenir sur les notions qui y ont été abordées, sur les problématiques qui y ont été débattues, sur les enjeux qui y ont été soulignés.

Quelques définitions pour commencer

Qu’est-ce que le Bien commun ? par Renaud Francou, Daniel Kaplan et Jacques-François Marchandise
Comment distinguer le Bien commun du Bien public et de son corollaire , le Bien privé ? Que sont les biens publics mondiaux ? Comment définir le Bien commun ? L’Université de printemps a eu besoin, pour engager le débat, de s’arrêter sur quelques définitions indispensables.
http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=108

Bien commun et bien(s) commun(s) par Alain Giffard
C’est à Thomas d’Aquin que l’on doit la notion philosophique de bien commun (bonum communis). Un nécessaire rappel historique – et philosophique – pour mieux comprendre la distinction entre « Bien commun » et « biens communs ».
http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=141

Y’a-t-il un domaine public de l’internet ?

Enjeux et problématiques par Michaël Thévenet
De prime abord, la question dérange : comment peut-on simplement douter de l’existence d’un domaine public de l’internet ? Les racines de la Toile plongent si profondément dans les financements publics et la recherche universitaire que l’on est conduit à penser comme naturelle son existence. Pourtant, cette réponse a priori n’a rien d’évident.
Le développement même de l’internet l’illustre bien : son histoire est marquée par une tension constante entre tenants de la chose publique et promoteurs de l’initiative privée. Il suffit, pour s’en convaincre, de penser aux luttes menées autour des standards techniques de l’Internet par les instances publiques de régulation comme l’Ietf, l’IAB ou le W3C, d’un côté, et par les constructeurs informatiques et les éditeurs de logiciels, de l’autre. Là où les premiers défendent des valeurs autant techniques qu’éthiques, les seconds plaident pour la libre entreprise, le secret industriel et la conquête de parts de marché…
http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=119

Compte rendu par Laurent Jacobi
Le droit nait au moment de la création, quand l’artiste commence une nouvelle œuvre, le chercheur explore un nouveau champ… mais comment délimiter les contours d’un domaine public, sur un espace considéré comme immatériel, l’internet ?
http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=150

Réseaux et espaces publics

Compte rendu par Frank Beau
La place publique est un prototype d’espace public. Elle est d’abord un espace ouvert de passage, toujours accessible, un espace dans lequel des passants étrangers les uns aux autres, aux destins et aux intérêts distincts, se croisent et se frottent. Elle est un espace contesté, qui se « privatise » par les terrasses des cafés, les panneaux publicitaires, les conversations téléphoniques, dans une tension qui est également créatrice. Elle est un lieu de spectacle, de représentation, de cérémonie publique. Elle accueille enfin les manifestations, les rassemblements politiques. Lieu de croisement, d’accès, de rencontre, mais aussi de représentation, de pratique commune et de débat public, l’espace public, c’est tout cela. Mais retrouve-t-on ces caractéristiques dans le « cyberespace » ? Principalement concentré autour de l’expression et du débat publics, l’atelier a permis de faire émerger quelques pratiques très riches, et quelques enjeux nouveaux.
http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=139
A propos de la notion d’espace public : http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=116

Normes et standards ouverts de l’internet

Compte rendu par Olivier Marx et Thomas Papiernik
Les standards ouverts sont vraisemblablement la source du succès de l’internet : la convergence informelle de milliers d’ingénieurs et de développeurs vers des dénominateurs communs pour le réseau lui-même, l’adressage et le nommage, puis les langages et formats d’affichage et d’échange, a emporté l’adhésion des industriels, en même temps qu’elle a permis la convergence avec des industries plus anciennes.
Alors que la segmentation – voire la dégradation – du web est une réalité, les recommandations du W3C permettent de construire un web ouvert, accessible à tous, unifié et interopérable. Cependant, les standards de fait ne sont pas forcément des standards publics et les organismes et modes de normalisation sont nombreux (étatiques, privés…). Sans compter que beaucoup de normes et standards sont poussés par les utilisateurs eux-mêmes… Un atelier qui a été l’occasion de défricher l’univers complexe de la standardisation, avec Dominique Hazaël-Massieux du W3C, Jean-Michel Cornu de la Fing, Olivier Ezratty de Microsoft, Jean-Pierre Archambault du Cndp et Latif Ladid de l’IPv6 Task Force.
http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=148

Contribution : Différentes approches de la standardisation par Jean-Michel Cornu
La manière dont les différents organismes de standardisation travaillent a un impact direct sur la nature, la solidité, l’homogénéité, la pérennité et l’ouverture des standards eux-mêmes.
http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=121

Appropriation individuelle, appropriation collective et exclusion

Compte rendu par Arnaud Klein et Hubert Guillaud
Après une introduction d’Alain Giffard (voir ci-dessous), Francesco Cara du laboratoire des usages de Sophia Antipolis a présenté les résultats d’une étude sur les usages de l’internet d’une population de chômeurs. Dominique Dardel du Centre social de Belleville a présenté MiniNet , un ordinateur qui propose un accès approprié et à prix modique aux « oubliés du clavier ». Félix Weygand, du Conseil général des Bouches-du-Rhône a exposé l’initiative départementale d’équipement des collégiens en ordinateurs portables et Michel Bondaz, d’ Un point c’est tout, nous a présenté un formidable projet de création de carte géographique via GPS pour se réapproprier l’espace public.
http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=144

Contribution : La problématique de l’appropriation par Alain Giffard
Alain Giffard nous propose ici les notes de sa contribution dont l’enjeu est d’éclaircir les termes du débat autour du triangle des enjeux que forment l’accès, l’apprentissage et les usages.
http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=143

Etude de cas : les chomeurs et Internet par Francesco Cara
Francesco Cara nous présente un cas concret qu’il est en train d’étudier avec Anne-Laure Negri et Marie-Christine Le Garff : l’adoption des outils et des services Internet d’emploi par une population en situation de faiblesse, les chômeurs.
http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=137

Contribution : Comment s’approprier le concept d’appropriation ? par Loïc Haÿ
Le concept d’appropriation fait l’objet d’un sur-investissement dans les discours de nombreux acteurs impliqués dans le développement des usages individuels et collectifs des TIC. Il est employé de manière courante et naturelle … presque « magique », sans qu’aucun ne s’attache à définir véritablement ce qu’il recouvre. Pour contribuer au débat, la capitalisation de certains travaux de recherche menés autour de cette notion « passe-partout » devrait, à la lumière de leurs éclairages, permettre de mieux la cerner et aider à la réflexion …
http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=124

Y a t-il un modèle économique de l’abondance ?

Compte rendu par Michaël Thévenet
Quand quelque chose devient abondant, les règles économiques sont mises à rude épreuve : difficulté à fixer un prix, tentatives d’appropriation, nouvelles régulations, intervention publique, financement de la création… Le défi est d’autant plus complexe à relever pour nos sociétés contemporaines que les coûts se concentrent à la production et que les coûts marginaux tendent vers zéro, comme c’est le cas avec les objets numériques – qu’ils soient des biens physiques numérisés ou des biens créés directement en numérique. Avec l’internet, la question de l’abondance est posée : on s’y confronte aussi bien à propos de bande passante que de (sur)production et (sur)consommation d’information. Et elle entraîne dans son sillage les questions de la valeur, de la régulation et du contrôle ; autant d’aspects débattus au cours de l’atelier.
http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=94

Contribution : Le(s) « modèles économique(s) de l’abondance » par Alain d’Iribarne
Derrière les questions de l’abondance et de la rareté, on retrouve en fait toutes les réflexions qui ont agité le mouvement social et la pensée socialiste visant à dissocier la relation : produire et vivre. Ce qui est intéressant, c’est qu’en parallèle, l’économie réelle est en train de faire le mouvement inverse : elle cherche à réassocier le plus étroitement possible l’acte et le temps de production avec l’acte et le temps de rétribution. La recherche d’un modèle économique de l’abondance vient buter sur ces questions basiques. Celles-ci méritent effectivement d’être revisitées.
http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=146

Synthèse et session internationale

Contribution : L’identité de la société québécoise à l’ère des réseaux numériques, par Serge Proulx
Avec l’adoption d’un dispositif comme Internet, on importe du coup des manières de pratiquer la communication et de produire des connaissances ; on s’identifie à des valeurs et à des façons de se coordonner qui circulent dans le « cyberespace » et qui sont ancrées dans la langue d’usage et le design des portails, des interfaces, des logiciels. Parce que la technique amène un nouveau rapport au monde, elle risque d’ébranler les assises identitaires de l’internaute. Les appels à la construction d’une « citoyenneté planétaire » ne doivent pas faire oublier la nécessité vitale pour les individus et les groupes, d’affirmer d’abord avec vigueur une identité primaire.
http://www.fing.org/universite/rubrique.php3?id_rubrique=33

Pour aller plus loin
Parmi les très nombreuses présentations qui ont été faites durant ces deux jours, retenons celle que vous pourrez continuer à découvrir en ligne :
Yann Forget présentait Wikipédia, http://fr.wikipedia.org, l’encyclopédie collaborative : http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=120
Michel Dupoirieux présentait Websourd : http://www.websourd.org
Marin Dacos présentait Revues.org, http://www.revues.org : http://www.fing.org/universite/article.php3?id_article=126
Michel Bondaz présentait Un point c’est tout : http://www.upct.org
Dominique Dardel du Centre social de Belleville a présenté MiniNet : http://igenerator.net/index.php/MiniNet
Stephane Edelroïch présentait Open Directory Project, un annuaire de référencement de sites constitué collectivement : http://www.dmoz.org
Félix Weygand présentait le projet « Ordin@13 » : http://www.ordina13.com
Enfin, il a largement été question des nouvelles licences libres et individuelles, en premier lieu Creative Commons : http://creativecommons.org

Vous trouverez encore les présentations d’autres ateliers et conférences sur le site  : http://www.fing.org/universite
Vos propres contributions et réactions sont les bienvenues !
Les débats de l’université de printemps de la Fing sont disponibles en vidéo grâce aux équipes de Webcastor : http://www.webcastor.fr/fing/up2004/live.html
Quelques photos de l’université de printemps  : http://www.fing.org/index.php?num=4863,2
Enfin, la Fing organisait en introduction de ces deux journées, un Carrefour des possibles : http://www.fing.org/index.php?rubrique=projets_carrefour13

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