De l’e-administration à la m-administration (déjà ?)

On n’a pas eu le temps de se faire à l’e-administration qu’il faut déjà s’intéresser à la m-administration – comprendre, l’utilisation des technologies mobiles pour servir les usagers, relier les agents entre eux, mieux gérer les situations et les interventions d’urgence, etc. Le Center for the business of government, un centre de recherche d’IBM qui travaille sur « l’efficacité du secteur public », publie un intéressant rapport de M. Jae Moon sur le sujet. Le site GovTech, qui surveille en continu l’application des technologies dans l’administration, a créé une rubrique « Mobile government » (qui semble principalement s’intéresser aux débats sur l’accès public Wi-Fi). Des laboratoires se constituent sur le sujet, par exemple au Japon (mGovLab). Une conférence européenne se tiendra à Brighton en juillet 2005.

On imagine bien les avantages que les technologies mobiles peuvent apporter à l’administration, dans son organisation interne comme dans sa relation avec ses usagers ou ses partenaires. Mais les exemples cités dans les rapports sont souvent très classiques : il s’agit, soit d’extensions naturelles de services administratifs en ligne à des terminaux mobiles, soit d’applications internes qui deviennent courantes dans les entreprises. Les cas les plus intéressants sont sans doute ceux des services d’urgence (pompiers, médecine, etc.) et de santé (maintien à domicile). Mais pourquoi vouloir accoler un nouveau préfixe, un « m », à ces applications, comme s’il s’agissait encore d’une administration différente ? L’inflation terminologique, et l’inflation verbale qui l’accompagne souvent, ne finit-elle pas par desservir la cause qu’elle prétend promouvoir ? Une entreprise qui utilise intelligemment les technologies ne devient pas nécessairement une e-m-entreprise : pourquoi serait-ce le cas d’une administration ?

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0 commentaires

  1. Je suis d’accord avec le commentaire. Inflation de nouveaux termes, marketing technologique. La discussion est d’une pauvreté conceptuelle désolante.
    On ne sait même pas quelle est la référence à l’Etat ni même celle de « government » dans cette surenchère. Dommage pour ceux que la réflexion intéresse sur les sujets de la régulation.

    D. Bourcier

    Dommage