Frode Hegland est cofondateur et Directeur Technique du projet du recherche « Information Liquide« , mené au « University College London Interaction Center« , en partenariat avec Doug Engelbart (co-inventeur de la souris d’ordinateur et spécialiste des interactions homme-machine). Le but du projet est « d’améliorer la façon dont les ordinateurs en réseau, pris collectivement, améliorent la résolution de problèmes ». « Nous partons du postulat qu’il ne faut pas nous interfacer avec des ordinateurs, mais avec de l’information et des gens, à travers les ordinateurs. Ces connexions – ou ce flux – entre les personnes, l’information et les outils doivent devenir plus liquides », résument les auteurs.
Le projet a pour l’instant donné lieu à l’implémentation du principe d’Hyperwords : un système qui se rajoute à un site web existant et propose à l’utilisateur des informations complémentaires à celles des pages qu’il consulte, sous la forme de menus déroulants attachés à chacun des mots présents sur la page.
Cette interview complète notre article sur « le renouveau de l’interface web« .
InternetActu.net : Jusqu’à présent quelles ont été les réactions, notamment des webmasters, au concept Hyperwords ?
Frode Hegland : Les réactions sont très bonnes. Les gens qui découvrent Hyperwords soulignent combien les sites web classiques semblent limités « à deux dimensions ».
InternetActu.net : Selon vous, quels genres de sites web seront (ou devraient être) les premiers à utiliser ce principe ?
Frode Hegland : Les sites d’information et les sites institutionnels, là où les visiteurs ne se satisferont pas de lire une histoire et de devoir accepter tel quel tout ce qui y est écrit. Hyperwords est conçu pour permettre de fouiller dans l’information. Nous pensons que l’information fournie par une bibliothèque, une base de données, ou même un journal ou un livre représente de la « connaissance ancienne ». Ce sont les connexions entre ces livres et les tables des bases de données ou d’autres éléments qui sont la « nouvelle connaissance ». C’est sur cet aspect que Hyperwords peut aider les utilisateurs à visualiser le contenu et à connecter les choses entre elles.
InternetActu.net : Mais pour que le concept se généralise, vous devez au préalable convaincre de gros sites de l’adopter. Etes vous en train de négocier avec des acteurs majeurs de l’internet pour qu’ils implémentent Hyperwords ?
Frode Hegland : Oui, nous sommes en cours de négociation. Je ne peux pas dire avec qui, mais ce sont de gros acteurs institutionnels anglais et américains. Les plates-formes de blogging sont également très importantes pour nous.
InternetActu.net : Hyperwords est actuellement décliné en deux versions, l’une gratuite pour un usage non commercial, l’autre sous la forme d’une licence payante. Comptez-vous créer une entreprise sur la base du concept d’information liquide ?
Frode Hegland : Oui. Nous ne pouvons pas rendre publics les détails sur ce point, mais nous pouvons déjà garantir qu’il existera toujours des versions libres et gratuites des systèmes Hyperwords, pour une utilisation non commerciale.
InternetActu.net : On voit actuellement de nombreuses initiatives qui visent à rendre le web plus interactif et plus riche. Au plan technique, on peut citer AJAX, Greasemonkey ou d’autres, et certains parlent de l’émergence d’un « web 2.0 ». Vous inscrivez-vous dans cette dynamique ?
Frode Hegland : On pourrait dire que Hyperwords est une initiative « web 2.0 », même si je n’ai jamais utilisé cette expression jusqu’à présent. Hyperwords utilisera en partie l’approche AJAX mais son implémentation finale donnera lieu à une utilisation hybride de nombreuses technologies différentes.
InternetActu.net : Envisagez-vous de vous reposer, au moins en partie, sur la communauté des développeurs pour enrichir les menus contextuels de Hyperwords, selon un processus similaire à celui qui préside à l’évolution des scripts Greasemonkey ?
Frode Hegland : Non, par pour l’instant. Mais nous rendrons le code Open Source.
InternetActu.net : Dans un monde Hyperwords, le web devrait être plus riche, mais il serait aussi plus compliqué. Certains utilisateurs découvrent le web et le principe d’hypertexte et beaucoup d’entre eux ont probablement l’impression que cela fonctionne très bien comme cela. Quelles fonctionnalités ou usages convaincront les internautes d’adopter Hyperwords ?
Frode Hegland : Pour faire simple, je ne cherche pas à survendre Hyperwords aux nouveaux utilisateurs. Hyperwords se destine aux « travailleurs de la connaissance » (dont la définition est simplement quiconque se considère comme tel).
Cependant, la richesse d’une fonction ne se limite pas à son interface. L’interface devrait seulement révéler ce qui est utile à un moment donné, mais pas surcharger l’utilisateur. C’est la raison pour laquelle le menu est hiérarchique et ne se présente pas comme une longue liste. C’est aussi résumé par notre credo : « Simple et carré ». C’est le même principe que le langage humain : vous pouvez dire beaucoup de choses, mais vous n’avez pas besoin de penser à l’ensemble des phrases que vous prononcez. Les possibilités d’expression se développent au fur et à mesure où vous pensez.
0 commentaires
Oui, pas besoin d’en faire tout un plat.
On a déjà ça!
Sous un nom moins pompeux et moins commercial : acronym!
Et oui, un acronym sur du texte, et ça marche très bien…
(Exemple et desolé pour le double : Passez ici…