Sécurité : le mirage technologique

Déjà au début du siècle, on trouve cette affirmation selon laquelle « l’aveu est dépassé, ce qui compte c’est la technique ». De fait, les techniques évoluent. Mais à aucun moment, elles n’ont révolutionné les résultats des enquêtes. Dans mon étude, j’ai étudié l’évolution des taux d’élucidation à partir des chiffres du ministère de l’Intérieur, de 1974 à 2002. En aucune manière, on ne peut voir à la lecture de ces courbes la trace d’une rupture importante qui serait due à la production d’une technologie nouvelle. (…)

La technique n’est qu’un soutien logistique à un travail de renseignement alors qu’elle est présentée aujourd’hui comme la solution miracle qui produit elle-même le renseignement. C’est là qu’est l’erreur fondamentale, le mirage de « l’enchantement technologique ».

Laurent Mucchielli, chercheur au CNRS et directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), et auteur d’une étude intitulée : « L’élucidation des homicides, de l’enchantement technologique à l’analyse des compétences des enquêteurs » (Cesdip, 2005, n° 98), interviewé par Libération.

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