Les manipulations génétiques bientôt à la portée de tous ?

Courbe de Carlson
Dans cet article de The Economist, une illustration de la « courbe de Carlson » montre la croissance exponentielle des progrès dans les domaines du séquençage et de la synthèse de l’ADN, mise en parallèle avec la fameuse « loi de Moore ». Bien que Rob Carlson, chercheur à l’origine de ce graphe, insiste sur le caractère superficiel de la ressemblance entre l’évolution de l’informatique et celle de la biologie, sa vision (.pdf) de l’avenir du domaine reste vertigineuse :

« On peut aujourd’hui acquérir les différents éléments d’un synthétiseur d’ADN pour 10 000 $. En 2010, un individu devrait être capable de séquencer ou synthétiser environ 10^10 bases par jour. Une décennie plus tard, la même personne sera en mesure de séquencer ou synthétiser l’ADN de tous les habitants de la planète en une journée ou son propre ADN en quelques secondes. »

Cette perspective laisse rêveur, mais recèle aussi de nombreuses menaces. Avec la multiplication des matériaux et des compétences en biotechnologie, la possibilité de créer des formes de vie dangereuses (essentiellement des nouveaux virus ou bactéries) risque, elle aussi, de connaître une croissance exponentielle. Carlson ne voit cependant pas la régulation classique comme une solution au problème : cela ne pourrait que contribuer à la naissance de marchés noirs encore plus difficiles à observer et à contrôler. La stratégie proposée par le chercheur tient en trois points :

  • Ne pas chercher à restreindre la recherche ou réduire la circulation des informations. En face d’une catastrophe, l’ignorance est le pire ennemi.
  • Pour éviter la rétention d’information, organiser les chercheurs sous la forme d’un réseau ouvert suivant les principes de l’open source en informatique.
  • Utiliser la biologie elle-même contre les risques qu’elles suscite, sous la forme d’organismes modifiés génétiquement disséminés dans l’environnement. Ces créatures, bactéries, insectes, etc., changeraient un aspect de leur comportement face à certaines altérations de leur milieu et préviendraient les observateurs de changements non désirés dans l’écosystème.

Reste à savoir si nous aurons le temps de les mettre en place ces solutions avant que la biotechnologie échappe à tout contrôle ?

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0 commentaires

  1. Reste à savoir si nous aurons le temps de les mettre en place ces solutions avant que la biotechnologie échappe à tout contrôle ?

    non , clairement non

  2. non plus à mon sens…un monde à la « Dantec » avant « l’après machine » se dessine t-il déjà sur la « carte du territoire »?