Que sera notre futur biopolitique ?

Quel sera l’impact des biotechnologies dans les 50 ans à venir ? Comment réagirions-nous s’il devenait possible d’améliorer notre apparence, nos cerveaux, nos performances sportives, notre longéviuté, si l’on nous proposait, sur catalogue, de choisir les chromosomes de nos enfants ?

Quel sera notre futur biopolitique ? World Watch

Richard Hayes, directeur du Centre sur la génétique et la société, basé à Oakland, Californie, dresse quatre « scénarios plausibles » de notre « futur biopolitique » dans le dernier n° du magazine World Watch (en VF) :

– Triomphe du transhumanisme libertarien (« libres marchés, libre choix, libres corps« )
– Une famille, un futur (les religieux dominent le monde, la naturopathie supplante les biotechechnologies)
– La course aux armements techno-eugéniste (seuls les Chinois génétiquement sains peuvent procréer, l’armée s’empare de la recherche, des terroristes créent un virus menaçant l’humanité)
– Pour le bien commun (les Nations Unies adoptent une convention sur la biomédecine et les droits de l’homme en… 2020).

Brave New WorldLes biotechs sont-elles solubles dans l’humanité ?

Caricaturaux s’il en est, et, de l’aveu même de son auteur, largement inspirés des forces politiques en présence aux Etats-Unis, ces scénarios n’en constitueraient pas moins une synthèse de la littérature (romanesque ou non) consacrée au sujet, du « Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley au « Siècle biotech : le commerce des gènes dans le meilleur des mondes » de Jeremy Rifkin en passant par « La Fin de l’homme : Les Conséquences de la révolution biotechnique » de Francis Fukuyama ou encore les travaux de la Rand Corporation durant la seconde guerre mondiale.

Richard Hayes estime par ailleurs que la majeure partie des études financées par l’industrie considère que « le grand public est mal informé ou bien irrationnellement hostile aux nouvelles technologies génétiques, et doit donc être éduqué, voire combattu« .

Pas sûr qu’avec sa synthèse l’opinion publique soit particulièrement rassurée.

En 2002, Hayes en appelait (en français) à « un nouveau mouvement social permettant d’affirmer l’intégrité de l’espèce humaine, et de s’opposer au nouvel eugénisme technologique et à l’idéologie post-humaine. Ce mouvement devra être de la même intensité, de la même étendue et de la même échelle que les grands mouvements du siècle dernier qui ont combattu pour les travailleurs, contre le colonialisme, pour les droits civiques, pour la paix et la justice, pour l’égalité des femmes, et pour la protection de l’environnement« .

Pas sûr que les industriels et scientifiques soient particulièrement emballés.

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0 commentaires

  1. La loi actuelle ne prévoit pas d’indentifiant virtuel certifiable.

    Cela gêne considérablement la démocratie sur internet, par exemple, puisque l’expression d’un vote ne peut être prise en compte que si son auteur est authentifiable.

    Tout le commerce virtuel dépend aussi de l’authentification des consommateurs, à qui on fournit un « identifiant » sous forme de numéro, souvent protégé par un code confidentiel, que ce soit pour un compte bancaire, un accès à un opérateur de téléphonie et/ou d’internet, ou même à la sécurité sociale.

    Je pense que si l’individu trouve le moyen de s’identifier lui-même, en codifiant son identifiant virtuel selon son ADN par exemple, unique et infalsifiable, inscrit dans un fichier central comme étant sa propriété privée inaliénable, alors s’ouvrirait une nouvelle ère télématique, où l’individu s’émanciperait de la tutelle d’un fournisseur d’accès, que ce soit pour un service bancaire ou télématique, mutualiste ou pour un vote citoyen, puisqu’il serait propriétaire de son identité bio-virtuelle, et toujours en mesure de prouver dans la réalité qu’elle lui correspond, par un simple test-ADN.

    Ce sujet soulève beaucoup d’inquiétudes quand je l’évoque sur les forums, puisque l’idée de fichier central évoque « Big Brother » et « Bienvenue à Gattaca », mais si ce fichier central appartient à égalité à tous les membres qui le constituent, puisque chacun d’entre eux possède son IBV (Identité Bio-Virtuelle), alors la démocratie est respectée, et n’a pas de raison particulière de se sentir menacée.

    Évidemment, cette nouveauté soulève tout de même des questions éthiques, puisque le profilage génétique peut se faire à partir du fichier central, mais je pense que la société peut démocratiquement fixer les limites et les usages autorisés du profilage en votant des lois.

    Voilà, je ne sais pas si cela vous apportera des éléments pour votre dossier, puisque l’Identité Bio-Virtuelle et son Fichier Central n’existent pour l’instant qu’à l’état de fantasme, mais je pense que cela pourrait apporter une base de réflexion et de débat autour de ce thème dans votre cours.

    Vous pouvez consulter ce lien où j’ai expliqué plus avant ce concept d’identité bio-virtuelle, si vous le désirez.

    http://forums.france5.fr/arretsurimages/Lateleaujourlejour/identite-virtuelle-sujet_3908_1.htm