Un orgue à patates et une « double plaque chauffantes musicale » (de poche). Un Wiibrator, c’est-à-dire un logiciel pour transformer une manette Wii en vibromasseur. Un Bricophone, un projet de téléphones mobiles « libres » à très bas couts pour téléphoner, gratuitement, en réseau maillé…

Des ateliers pour fabriquer des écrans tactiles « Multitouch« , un transmetteur FM USB, ou encore des circuit bending, du nom donné aux bidouillages (ou « court-circuitages ») de jouets électroniques afin de les transformer en instruments de musiques expérimentaux.

Le premier « Hacker Space Festival (HSF), comme son nom ne l’indique pas, se déroule jusqu’à ce dimanche 22 juin dans un atelier d’artiste, au sous-sol d’un ancien entrepôt de la zone industrielle de Vitry-sur-Seine, en banlieue parisienne (il est aussi plus ou moins retransmis sur justin.tv).

A quoi ressemblerait l’internet sans hackers ? Que serait l’informatique sans le logiciel libre ? Que serait une culture sans partage, enclose par des canaux médiatiques et restreinte par des techniques de DRM ?

Comme il s’agit donc d’un hackmeeting, on y cause aussi de cryptographie, de RFiD, de biométrie, des moyens de s’en protéger, de les sécuriser ou encore de les contourner. Karsten Nohl, chercheur à l’université de Virginia, est ainsi venu expliquer comment il était parvenu à casser la puce RFiD des transports en communs néerlandais, vendues à plus d’un milliard d’exemplaires dans le monde.

Inspiré de la TV B Gone (une télécommande universelle de poche dotée d’un seul bouton : le OFF), le Consumer B Gone se propose quant à lui de (dé)bloquer les roulettes des charriots de type Caddie. De nombreux supermarchés les ont en effet équipé d’un frein antivol destiné à les empêcher de quitter la zone « sécurisée » des parkings. Or, des hackers du groupe « Al Qaddie » (sic) ont découvert qu’il suffisait pour cela de faire vibrer un haut parleur, et ont créé deux sonneries de téléphone portable à cet effet.

« Femmes des années 2001 »
Au HSF, parfois, on rigole moins : journaliste allemande, Anne Roth narra ainsi ce que cela fait d’être la femme d’un terroriste. Son mari, Andrej Holm, un sociologue allemand, a été arrêté l’an passé et accusé de participation à une organisation terroriste.

Les policiers n’avaient aucune preuve. Mais après les avoir placé sous surveillance, pendant un an, ils estimèrent avoir réuni suffisamment d’éléments indiquant des « intentions conspirationnistes » : il avait en effet effectué des requêtes sur des moteurs de recherche, et écrit des textes comportant certains « mots-clefs » suspicieux. Il avait également accès, « en tant que collaborateur d’un institut de recherche, à des bibliothèques qu’il (pouvait) utiliser en toute discrétion pour mener les recherches nécessaires à la rédaction des textes » du groupe terroriste recherché… et son bagage intellectuel et ses réseaux militants laissaient supposer qu’il pouvait en être l’auteur.

What is terrorism?De plus, son email n’était pas de la forme prenom.nom@, et il lui arrivait de ne pas préciser (au téléphone) la raison pour laquelle il donnait rendez-vous à ses amis. Pire : il lui arrivait aussi de ne pas prendre son téléphone portable avec lui. C’est donc qu’il avait des choses à se reprocher. Libéré en novembre dernier, après près de quatre mois de détention, Andrej Holm n’a toujours pas été jugé.

Le hacking décomplexé
HSF est le premier évènement public du /tmp/lab, un hacklab créé fin 2007 et réunissant quelques passionnés d’informatique, d’électronique, d’arts technologiques et donc de hacking, entendu comme « usage créatif de la technologie ».

Il existe plusieurs dizaines de hacklabs dans le monde. Certains, politiques, revendiquent une forme d' »autonomie » technologique. D’autres, à l’image du Chaos Computer Club allemand, cherchent aussi à interpeler les autorités sur les risques et possibilités des nouvelles technologies. Tous ont pour point commun d’organiser des ateliers, parce qu’il n’y a rien de mieux que de mettre les doigts dans les circuits, et les programmes, pour apprendre à vivre et se libérer des avec les nouvelles technologies.

/tmp/lab participe ainsi au lancement d’Olpc France (le projet d’ordinateur pour enfants à 100 dollars du MIT, dit « one laptop oper child »), et espère essaimer ce type de hacklabs un peu partout en France.

Une initiative d’autant plus à suivre que, comme le souligne Philippe Crouzillacq dans 01net, et comme nous l’avons déjà plusieurs fois écrit sur InternetActu, en France, le hacking est plutôt mal perçu. Les (ex-)hackers préférant se présenter comme « professionnels de la sécurité », et vendre leur compétence à de grandes entreprises, voire travailler pour les intérêts de la Défense nationale, plutôt que de participer, à visage découvert, à la vie de la cité.

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