Où va la « quantification de soi » ?

qs_conf_logoCe week-end se tenait à Mountain View la première édition de la conférence Quantified Self (QS) (que l’on pourrait traduire littéralement par « la quantification de soi » pour parler « de la capture, de l’analyse et du partage de ses données personnelles », comme l’explique Emmanuel Gadenne). Nous avons parcouru les différents comptes rendus de cette conférence, organisée par Gary Wolf et Kevin Kelly qui avaient lancé ce mouvement (voir Nos vies gérées par les données et Finalement, documentez-moi !) pour tenter de vous en rendre compte.

Quantification ou amélioration ?

En observant certains ateliers, on pouvait se demander quel est l’objectif de « cette mesure de soi ».
Matthew Trentacoste, est étudiant à l’université de la Colombie-Britannique et dirigeait une séance de discussion sur le « suivi de l’attention » aux rencontres du Quantified Self, rapporte Ethan Zuckerman. Assez logique qu’il s’intéresse aux stratégies de concentration, car Matthew a depuis longtemps été diagnostiqué comme hyperactif, c’est-à-dire atteint d’un trouble de déficit d’attention…

Pour gérer son attention, les médecins conseillent le plus souvent de gérer son environnement de travail : travailler dans une pièce tranquille avec peu de choses à votre disposition. Mais les hyperactifs savent se distraire même dans une pièce calme.

L’internet n’est pas une pièce calme, explique Matthew Trentacoste. Pour favoriser sa concentration en ligne, il a utilisé et construit des outils qui l’aident à se concentrer dans les environnements en ligne. Il utilise ainsi RescueTime, un logiciel qui lui indique le temps qu’il passe sur différents outils, courrier électronique ou navigation web. Ces outils lui offrent des données simples sur le temps qu’il consacre à une tâche spécifique, la fréquence à laquelle il les utilise et lui fournissent un score qui lui permet de mesurer et surveiller sa distraction.

Cet exemple donna lieu à une discussion sur ce qu’est l’attention (la résistance à la distraction pour Matt), mais d’autres participants mire l’accent sur la productivité en faisant notamment référence à l’expérience optimale, au flow de Mihaly Csikszentmihalyi (Wikipédia). Les intervenants suggérèrent plusieurs techniques de gestion du temps, comme la méthode Pomodoro ou de distinguer le calendrier des artisans du calendrier des managers, comme le suggère Paul Graham : selon ce que vous avez à faire, vous avez besoin de plages d’attention plus ou moins longues. Un autre participant qui travaille chez Neurosky, l’entreprise qui développe le casque qui capte les ondes cérébrales suggéra de mesurer les ondes alpha et bêta pour comprendre le rôle de la détente (ondes alpha) et de la relaxation (ondes bêta) en mesurant leur amplitude selon ce que l’on fait. Certains athlètes comme les archers savent combiner les deux pour être à la fois détendus et concentrés.

Naveen Selvadurai de Foursquare suggéra que nous pourrions manquer l’essentiel en cherchant trop à optimiser notre attention. L’attention dépend également de contraintes physiques : nous sommes plus souvent distraits lorsque nous avons faim par exemple. Pourrait-on intégrer des capteurs de nos activités physiques pour mieux les prendre en compte ? C’est peut-être l’une des solutions à envisager…

Robin Barooah animait lui une session sur la géolocalisation. Il a participé à l’élaboration de Lieu d’échange, un outil proche de Google Latitude qui permet de suivre sa localisation et de la partager avec d’autres. Pour lui, savoir où sont vos amis à tout moment permet « d’augmenter le sentiment » de proximité. Pour lui, cette fonctionnalité transforme autant le comportement que l’a fait l’introduction des téléphones mobiles quand le téléphone fixe dominait les télécommunications. Bien évidemment, l’atelier tourna vite au pugilat pour savoir si les gens voulaient partager leur localisation 24h/24 avec les autres. Si beaucoup de participants ne semblaient pas gênés par cette idée, quelques-uns s’y opposèrent farouchement. De l’autre côté de l’Atlantique également on se pose des questions sur ces systèmes mouchards de votre localisation qui ne peuvent être désactivés. Robin Barooah admit lui-même n’être pas tout à fait à l’aise de passer de la mesure de ses propres comportements à leur partage.

Pourtant, ces types de partages permettent aussi de créer des cartographies utiles, comme Asthmapolis (vidéo). Asthmapolis est une cartographie des zones irritantes pour les personnes atteintes d’asthme construit à partir d’inhalateur dotés d’un petit GPS permettant à leurs utilisateurs de cartographier les endroits où ils s’en servent simplement en les utilisant, sans avoir à renseigner une quelconque information supplémentaire.

What is Asthmapolis ? from Asthmapolis on Vimeo.

Pour Robin Barooah documenter ses déplacements est un indicateur de comportement qui permet une détection passive de son activité : si on est dans le parc, c’est probablement parce qu’on est allé promener le chien ou les enfants, selon la forme de répétition de l’évènement. Un participant travaille sur une application (baptisée Tripography) qui extrapole le moyen de transport que vous utilisez en fonction de votre vitesse de déplacement et calcule soit les calories brûlées soit le CO² émis. On évoque le kit de survie de la ville sensible de Mark Shepard et son application iPhone, Serendipitor, qui permet de calculer un itinéraire sinueux entre deux endroits pour nous conduire vers des choses surprenantes, à l’image du GPS déroutant imaginé par les participants du Citelabo de la Fing. Ces différents exemples montrent bien que l’enjeu du QS n’est pas seulement dans la mesure, mais repose bien dans l’amélioration de l’existant. La mesure a un but, même si celui-ci n’est pas toujours avoué.

Et les données ?

Sur son blog, Mary Hodder s’étonnait qu’il y ait peu de sensibilisation à la protection des données personnelles durant les conférences du QS. Il lui a semblé implicite « que « nous » (innovateurs, sociétés, porteurs de projets…) pouvons prendre des données et les utiliser pour faire tout ce que « nous » voulons ». Sans se poser vraiment de problèmes de confidentialité, de contrôle, d’autonomie, de choix ou de transparence pour des données pourtant souvent très personnelles, très sensibles, recueillies autour de questions essentiellement liées à la santé et au bien être. Elle qui promeut un écosystème des données personnelles a quand même trouvé un moment pour défendre sa vision dans laquelle les usagers contrôlent leurs données via des espaces de stockage personnels, plutôt que celui de leur laisser accéder seulement à des applications dans lesquels les utilisateurs n’ont pas vraiment accès à leurs données, autrement que via des services web et des interfaces de programmation qui ont surtout pour fonction d’envoyer un peu de leurs données ailleurs (comme sur Twitter ou Facebook).

Pour Mary Holder, il est d’autant plus important de laisser l’utilisateur décider de l’utilisation qui peut être faite de ses données que celles-ci sont, bien souvent dans le domaine du QS, très personnelles. Développer un système de données centrées sur l’utilisateur plutôt que de laisser les sociétés faire ce qu’elles veulent des données de leurs clients semble effectivement une problématique que les early adopters de la quantification de soi ont laissé de côté. Pas sûr que cet oubli convaincra le grand public.

Le business du Quantified Self

L’une des séances de la conférence était consacrée au business du Quantified Self rapporte encore Ethan Zuckerman, animé par Paul Tarini de la Fondation Robert Wood Johnson qui a présenté le Guide complet du Quantified Self qui répertorie quelques 400 outils à l’heure actuelle.

Parmi ceux-ci, signalons par exemple le bracelet-montre PulseTracer présenté par Nadeem Kassam, un bracelet qui mesure la vitesse du flux sanguin et la température et qui est même doté d’un accéléromètre qui lui permet de détecter les états d’activité et d’évaluer les calories brûlées. « Mais le plus important n’est pas tant le dispositif technique que la façon dont nous présentons les données aux utilisateurs », explique Kassam. Il faut des données assez précises pour être efficaces, mais à la fois simples et engageantes. Il faut pouvoir les partager avec d’autres systèmes et elles doivent être faciles à appréhender pour l’utilisateur. C’est le seul moyen pour étendre la problématique du suivi personnel au-delà des marchés des primo-adoptants.

L’essentiel de cette session s’est justement concentré sur ce défi : transformer le suivi personnel en produit de consommation. Ben Rubin de Zeo, un capteur de sommeil, Jason Jacobs de Runkeeper un capteur qui permet de suivre ses efforts sportifs, ou Brian Krejcarek de GreenGoose, un kit qui permet de transformer toutes ses activités de loisirs en mesure, sont aux prises avec des défis similaires : transformer les produits qu’ils ont construits par passion personnelle, en produits grands publics.

greengoose
Image : GreenGoose, le kit.

Ben Rubin reconnaît ainsi que la plupart des utilisateurs qui achètent le produit l’utilisent intensément pendant 3 à 4 semaines, avant d’arrêter. Enfin, pas totalement. Six mois après l’achat, 70 % des acheteurs l’utilisaient encore au moins une fois par semaine. Jason Jacobs a découvert que les utilisateurs qui partagent leurs données sur Facebook ont plus tendances que les autres à demeurer actifs et à continuer à l’utiliser. Beaucoup de ceux qui abandonnent peuvent être relancés par un simple e-mail qui leur apporte de nouveaux objectifs. Brian Krejcarek défend lui une conception qui prendrait en considération la passivité des capteurs, plutôt que des outils qui nécessitent une collecte de donnée active. Car le problème avec les capteurs est qu’ils vous fournissent des chiffres décourageant quand vous ne les utilisez pas. Les capteurs omniprésents permettent eux d’ignorer les données qu’ils transmettent, mais vous permettent d’utiliser les mesures quand vous en avez besoin.

Ben Rubin, enthousiaste, pense qu’à long terme, nous aurons des capteurs partout : dans nos téléphones, dans nos voitures, dans nos lits… En attendant que ce soit le cas, les innovateurs du QS se concentrent surtout sur des problèmes de santé. Mais peut-être faut-il réfléchir à intégrer verticalement d’autres fabricants ? Peut-être qu’à l’avenir il existera tout un écosystème de fournisseur permettant d’échanger les données pour les utiliser de multiples manières, mais en attendant, il faut bien souvent, comme le propose Zeo, développer le capteur physique, les outils de visualisation des données et la communauté qui permet de comparer ses données à celles des autres.

Pour ces trois observateurs, il y a encore des secteurs où les outils de mesure sont peu développés. Pour Ben Rubin, le marché du stress est encore un marché où il n’y a pas beaucoup de bons outils pour analyser et comprendre un problème dont souffrent beaucoup de personnes. Pour Brian Krejcarek, le suivi personnel n’est pas très amusant : il manque des jeux pour faire le bonheur des processus. L’avenir du QS, qui se présente pourtant d’une manière très sérieuse, est-il dans le divertissement ? Pour Jason Jacobs, il manque surtout du temps pour recueillir des données et améliorer encore les outils.

Vers de nouveaux capteurs ?

Eric Boyd, qui se définit plutôt comme un bidouilleur, explorait les nouveaux capteurs et l’avenir de l’autonomie des technologies de suivi personnel, rapporte encore Ethan Zuckerman. Il fait également partie de Sensebridge, un groupe de recherche collaboratif lié à Noisebridge, le HackerSpace de San Francisco et au HackLab de Toronto (voir notre dossier sur les Makers).

Il a développé deux projets : Heart Spark, un pendentif qui clignote lorsque votre coeur bat, qui est plus un projet de communication sociale qu’un projet de quantification personnelle, et North Paw, une ceinture qui vous indique toujours le Nord.

Non seulement les capteurs sont devenus plus petits et moins chers, mais ils sont également désormais tous sans fil et la durée de vie des batteries s’est radicalement améliorée. Tant et si bien que des entreprises comme Goose Green peuvent fabriquer des capteurs de la taille d’un petit autocollant doté d’accéléromètres, du Wi-Fi et d’une batterie leur permettant d’émettre pendant trois ans. Ce qui signifie qu’on peut placer une étiquette sur une boite de pilules et savoir si vous avez pris votre médicament rien qu’en repérant si vous avez bougé la boîte, sans avoir besoin de les scanner via un boitier comme c’était le cas avec les TouchTag ou les lecteurs RFID type Mir:ror du défunt Nabaztag. Désormais, on peut également mettre un capteur GPS sur un inhalateur, comme le montrait le projet Asthmapolis.

Mais Boyd recense d’autres interfaces prometteuses, comme l’électromyographie (EMG) consistant à utiliser de petites électrodes de surface pour détecter le courant électrique des jonctions neuromusculaires. Quand un muscle se contracte, il créé un champ électrique de petite taille : c’est ce que mesure l’EMG. Le casque cérébral Neurosky utilise ce type de technologie. Amy Drill a donné une conférence au QS de New York pour montrer un short équipé d’électrodes de ce type pour suivre et optimiser les performances d’athlètes olympiques. Ces systèmes sont encore coûteux, mais ils permettraient demain à tout sportif d’étudier avec précision tous ses mouvements musculaires lors du moindre de ses efforts.

Les capteurs galvaniques permettent de détecter la sueur et donc d’analyser l’effort physique, la nervosité ou l’excitation. Ce sont eux qui servent notamment à faire des détecteurs de mensonges. Couplés à des accéléromètres ou à des moniteurs cardiaques, on pourrait analyser l’humeur en fonction de l’activité physique. Boyd s’est également intéressé aux glucomètres, permettant de faire des tests de glucose dans le sang. Ces tests sont peu coûteux, mais ne permettent pas une surveillance continue, puisqu’il faut à chaque fois recueillir une goutte de sang… Des micro-aiguilles équipant des patchs à appliquer sur la peau pourraient-elles demain être une solution pour contrôler ses fluides corporels ?

looxcieLes caméras et appareils photo sont de plus en plus petits et de moins en moins chers. Looxcie par exemple est une petite caméra qu’on peut accrocher sur ses lunettes ou une casquette pour enregistrer sa vie en continu. Un outil qui, couplé à un écouteur et à un mobile, permettrait par exemple de connaitre le nom de celui qui s’adresse à vous pour ceux qui n’ont pas la mémoire des noms par exemple… Ou, comme le propose MealSnap, d’estimer la charge calorique de ce que vous mangez rien qu’en envoyant une photo à l’application.

Les micros sont un capteur que nous avons tendance à oublier, rappelle Eric Boyd. Pourtant, ils sont très bon marché et peuvent être utilisés de manière intéressante. Un bidouilleur a ainsi placé un micro dans un coussin gonflable et a utilisé le flux d’air lié à la pression de la tête sur l’oreiller pour mesurer sa respiration pendant son sommeil. Et que pourrons-nous faire avec des capteurs qui détectent les ultrasons ? Il rappelle l’existence par exemple du moniteur pour bébé Lena, qui pour 700 $ vous indique où en est votre enfant dans son cycle de développement du langage.

On voit apparaitre de plus en plus de capteurs dans notre environnement physique. Il n’y a pas que nos personnes qui sont quantifiées, « le monde est quantifié ! » Les compteurs électriques peuvent dire beaucoup de choses de notre comportement personnel. Les douches de minuit sont visibles dans les fluctuations de nos consommations électriques. Les automobiles sont remplies de capteurs. Des puces comme le CarChip Pro permettent déjà très simplement d’accéder à toutes les données de votre véhicule : pression des pneus, vitesse, régime moteur… Peut-être pourrons-nous utiliser ces informations comme un moyen pour détecter le stress ?

Nous sommes à une époque pleine de défis passionnants, estime Eric Boyd en évoquant par exemple le prix Tricorder X un concours doté de 10 millions de dollars de prix pour fabriquer un appareil de poche capable de multiples diagnostics (faisant référence au Tricorder de Star Trek). Il y a beaucoup de possibilités que ce soit de jouer avec les capteurs, comme de bricoler de nouvelles solutions. C’est en tout cas bien ce champ qu’explorent les innovateurs de la quantification de soi.

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0 commentaires

  1. curieux, à la lecture de cet article, à 31ans, je crois que je ressens ce que ma grand mère à du ressentir quand j’ai essayé de lui expliquer bitTorrent. Je me sens vieux et un peu dépassé là d’un coup.

    Parce qu’une société bardée de capteurs ou chacun des citoyens se mesure en permanence et trouve ça encore plus fun que de raconter sa vie dans tous les détails sur facebook ben… ça me donne toujours pas envie,
    déjà pour des questions évidentes de vie privée, voire même de démocratie : j’aurai été président d’égypte, j’aurais largement favorisé l’émergence de facebook et son utilisation, c’est tellement plus simple et rapide que de monter un service de police politique.

    Alors avec facebook, on peut encore contrôler à peu près les données qu’on y met, mais avec des capteurs, dans le lit, le canapé, sur tes capotes pour savoir comment tu fias l’amour, dasn ton frigo pour savoir ce que tu manges, dans ta poele, pour savoir comment tu le cuisines et mesurer les acides gras et les calories etc. On passe de big brother is watching you (version 1.0), à big brother is liking you (version 2.0) pour en finir à big brother is in you

    bref, vouloir tout mesurer, calculer sa performance en permanence, pour pouvoir se comparer se mettre en concurrence les uns avec les autres, comme dans le monde de l’entreprise étendue à toute les sphères de la vie, c’est une tendance qui ne me fait toujours pas envie. mais bon…

  2. Bonjour,

    Comme le Flow est évoqué dans cet article, je me permets de signaler la finalisation d’une recherche scientifique (premier outil de mesure en langue française du Flow lié à l’usage du numérique) à laquelle tout internaute peut participer….
    … n’hésitez pas à faire circuler le message ci-dessous via vos réseaux.
    Idéalement, il faudrait atteindre au moins 1000 réponses pour s’assurer scientifiquement de la bonne robustesse de cet outil.

    Merci d’avance

    === Enquête « Auto-efficacité, Flow et TIC » (Déro & Heutte, 2011) ===

    Dans le cadre de recherches initiées en 2007 concernant notamment certains déterminants psychologiques de la motivation à apprendre, vous êtes invités à participer à la validation d’outils de mesure du sentiment d’efficacité personnelle [1] et du Flow [2] dans des contextes d’apprentissage, de formation ou de travail avec les outils numériques.

    Pour y parvenir dans de bonnes conditions de validité scientifique, la participation du plus grand nombre est requise.
    Renseigner ce questionnaire ne prend qu’une dizaine de minutes, pour y accéder, il suffit de suivre ce lien : http://www.iufm.fr/questionnaires/index.php?sid=76547

    Comme le questionnaire est pensé pour être adapté à un très large public (écolier, étudiants, professionnels en activité, en reconversion ou en retraite…), n’hésitez pas à faire connaître cette enquête par tous les moyens qui vous sembleront appropriés, via vos réseaux de contacts.

    Responsabilité scientifique du projet :
    Moïse Déro, Maître de conférences en Psychologie, et Jean Heutte, Ph.D en Sciences de l’éducation, IUFM Nord-Pas de Calais, Université d’Artois
    et Centre de recherches éducation et formation (Cref-EA 1589), Équipe « Apprenance et formation des adultes », Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense (Paris 10).

    Pour toute question concernant ce questionnaire, vous pouvez les contacter directement par messagerie électronique :
    moise.dero@univ-artois.fr ou jean.heutte@univ-artois.fr

    [1] Bandura, 1977, 2003, 2005
    [2] Csikszentmihalyi, 1975, 1990, 2005