Refaire société : Comment s’engager aujourd’hui ?

« L’engagement est au coeur de la réflexion sur comment refaire société, car refaire société implique de s’inscrire dans l’espace public et d’y inscrire sa parole, sa colère, ses refus, ses désirs… », estime Jean-Marie Durand, journaliste aux Inrockuptibles. Du printemps arabe aux Indignés, l’engagement traverse notre époque. Les nouvelles formes de contestations échappent néanmoins aux critères classiques de l’espace politique. Toutes rejettent les formes d’organisations et les leaders : « Toutes se définissent par un bruit de fond antisystème », disait Christophe Aguiton dans une récente interview à Libération. L’humiliation remplace-t-elle le vieux motif de l’exploitation ?

La conflictualité et l’engagement ne datent pas de 2011, rappelle pourtant Jean-Marie Durand. Mais après l’atonie des années 80, la mobilisation a repris dans les années 90, autour du champ social, avec les mobilisations étudiantes, sans papiers, contre la réforme des retraites… Tant et si bien que le champ social semble saturé de mobilisations. Des modes protestataires qui sont d’ailleurs de plus en plus radicales et qui prennent la forme d’émeutes, de séquestration, de dégradation, de transgression de la loi, de désobéissance civile, de boycott… La culture de la participation, revigorée par l’internet, reconfigure les formes protestataires, tant et si bien qu’on peut se demander si nous ne sommes pas confrontés à un nouveau paysage de l’engagement.

Engagement : le grand basculement

Christophe Aguiton (Wikipédia), chercheur, militant syndical, cofondateur d’Attac et d’Agir contre le chômage, est également l’auteur de nombreux livres, dont Tous dans la rue, un ouvrage collectif autour du mouvement social de l’automne 2010. Le chercheur commence par une anecdote révélatrice. A Marne-la-Vallée, où il donne des cours à des apprentis en Master, des étudiants salariés venant pour la plupart des classes moyennes, il posait récemment la question de savoir qui était syndiqué : personne ! Une réponse assez logique : bien souvent quand on commence dans la vie active on hésite à se syndiquer. « Quand on leur demande s’ils pensent se syndiquer un jour, un seul élève a levé la main. Par contre, quand on leur demande qui va aux manifs, toute la classe lève la main. » Cette anecdote est pour lui l’illustration du grand basculement qui a eu lieu. Alors que le militantisme s’est effondré, les manifestations continuent de cristalliser de nouvelles formes d’engagements.

En 10 ans, tous les deux ans, il y a eu en France des manifestations rassemblant plus de 2 à 3 millions de personnes, alors qu’il n’y avait eu aucune grande manifestation dans les années 90. Christophe Aguiton veut y voir une grande transformation des modes d’engagements liée à une montée de l’individuation de la société (avec des individus plus formés, plus éduqués, plus autonomes… mais pas nécessairement plus individualistes). « Nous passons d’une sociabilité contrainte à une sociabilité plus choisie », même si la classe sociale et la culture auxquelles nous appartenons continuent d’encadrer nos libertés sociales. La transformation du monde du travail développe de nouvelles formes d’engagements dont la manifestation est le symbole. Pas étonnant alors si les Indignés cherchent à enraciner cette nouvelle forme symbolique, pas étonnant que pour se faire ils choisissent la place plus que la rue.

Bien sûr, ces nouvelles formes ne se substituent pas aux anciennes d’autant que les natures de sociétés sont différentes à travers le monde. Néanmoins, la montée de l’autonomie des individus fait qu’on retrouve des mouvements assez similaires, avec des points communs forts : le mouvement des Indignés, celui de la place Tahir comme le mouvement mexicain (Hasta la corruption). « Partout, le modèle classique des syndicats et des partis politiques est en crise », insiste Aguiton. On constate d’ailleurs qu’en Amérique latine, partout où la gauche est organisée traditionnellement, les transformations sont lentes et difficiles, alors que là où ce n’est pas le cas, les choses ont tendance à bouger plus vite, même si c’est aussi d’une façon plus chaotique et plus complexe. « Les partis politiques semblent plutôt des freins que des moyens d’accélérer les processus et les transformations. »

Le modèle pyramidal traditionnel était un modèle de société par délégation très cohérent, avec l’Etat, les associations, les partis politiques et les syndicats… Le modèle d’aujourd’hui, prôné par exemple par les Indignés est lui un modèle fondé sur la participation. Ils s’inspirent également de l’élargissement des biens communs, qui, s’il semble avoir connu une régression permanente tout le long du XXe siècle, mais qui a aussi connu de nouvelles formes ces 20 dernières années, à travers le logiciel libre, Wikipédia et bien sûr l’internet.

Le mouvement altermondialiste a transformé la culture politique en mettant fin à cette vision pyramidale : personne n’a le droit de parler au nom des autres. C’est le principe d’horizontalité qui prévaut, celui où les paroles sont équivalentes les unes aux autres. Reste que ces mouvements parvenaient à s’exprimer, car ils étaient porteurs de rapports collectifs. Aujourd’hui, les indignés proposent une mobilisation ramenée à l’échelle de l’individu. Ce qui n’est pas sans poser de questions. Comment construire des stratégies, des tactiques ? Comment dépasser les revendications très consensuelles (anti-violence ou anti-corruption) ?

Le modèle antérieur avait des défauts, reconnait le chercheur altermondialiste, mais il avait aussi de la cohérence. « Le programme commun était cohérent ! » Aujourd’hui, la critique de la démocratie représentative ne porte pas en elle une proposition, un contre-modèle satisfaisant, estime le militant. Faut-il croire que les mobilisations de demain ne s’appuieront que sur de petits collectifs éphémères, qui ne porteront pas une volonté de changer les structures pour changer les comportements ?

Le prix de l’engagement

Willis from Tunis est une jeune dessinatrice tunisienne qui s’est engagée par le dessin, le soir du 13 janvier 2011, quand Ben Ali a annoncé la fin de la censure, la liberté de la presse et de l’internet. Elle s’est fait connaître avec son petit chat qui caricaturait ce que vivaient les Tunisiens. Avec la désinformation permanente, on vivait depuis longtemps dans l’humiliation, explique la jeune femme, « même si on partageait déjà beaucoup de choses via Facebook et Twitter ».

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Image : le premier dessin de Willis from Tunis.

« J’ai dessiné pour prendre du recul, pour tourner ce que nous vivions à la dérision, comme nous le faisions tous pour le supporter. C’est dans les moments de tension qu’on a besoin de vivre quelque chose de cathartique. J’ai partagé mes dessins avec mes amis sur Facebook. C’est parti de manière très spontanée. Dans les jours qui ont suivi, mes amis ont partagé ces dessins. En une semaine, j’avais plus de 900 fans à ma page et des milliers les semaines suivantes.
Je recevais des mails des gens qui me disaient de continuer… Bien souvent les commentaires étaient plus amusants que mes dessins. Il y a avait un vrai échange avec les gens… alors, j’ai continué à dessiner. Il faut dire que nous vivions tous la même chose. Je dessinais depuis les barricades, alors que les gens mourraient autour de nous. On avait besoin de se soutenir. Mes dessins avaient cette fonction. Mon engagement est un engagement anxiolytique. « Tu remplaces mes antidepresseurs « , me disaient les gens. »

« Prendre du recul et s’en moquer faisait du bien, c’était comme affronter ses propres peurs. J’ai continué de manière spontanée pour partager et échanger des choses avec les trois millions de Tunisiens qui sont sur Facebook. »

« Avant le 13 janvier, j’avais un regard politique, mais je ne le partageais pas avec d’autres que mes amis. En Tunisie, on chuchotait pour parler politique. Je suis prof aux Beaux-Arts, fonctionnaire… Je pouvais perdre mon emploi. Je suis contractuelle depuis 10 ans. J’ai l’impression que Wallis m’a ouvert plus de portes qu’il ne m’en a fermées, mais les blocages sont toujours là. Notre société n’a pas changé du jour au lendemain ! »

« Le jour des élections, c’était la fête. Mais le lundi, c’était la gueule de bois. Certes Ennahda était beaucoup sur le terrain et ne présentait pas une image extrémiste.

Depuis, je continue à faire des dessins. J’ai beaucoup tapé sur les barbus. Depuis qu’ils ont la majorité relative à l’Assemblée constituante, j’ai décidé de les attaquer sur la politique et l’économie, mais pas sur le religieux. J’espère qu’on ne va pas retomber dans l’autocensure. Après l’épisode de Persepolis [des émeutes avaient eu lieu suite à la diffusion sur une chaine de télé tunisienne du film de Marjane Satrapi – NDE], il est primordial de lutter d’abord pour la liberté d’expression, pour que tout le monde ait le droit de s’exprimer, même les barbus. Je voudrais bien qu’on ne nous reprenne pas la liberté qu’on a chèrement payée. »

Les hackers de la liberté

« J’ai commencé à m’intéresser à la Tunisie fin 2009, via le ReadWriteWeb français que j’éditais… », explique à son tour Fabrice Epelboin (Wikipédia), cofondateur du média en ligne tunisien Fhimt.com ainsi que de l’Association tunisienne des libertés numériques et blogueur pour Reflets.info. « Et très vite, nous nous sommes heurtés à la police de Ben Ali ». Une police très innovante précise-t-il, qui pratiquait le piratage et la désinformation. Les attaques informatiques que nous avons subies ont réveillé notre hébergeur, Telecomix (Wikipédia), un groupe d’activistes qu’on présente souvent comme les « hackers de la liberté », une « désorganisation » qui a joué et joue encore un rôle certain dans les révolutions du printemps arabe, en rétablissant les communications électroniques là où l’on tente de les couper. L’occasion en tout cas pour Fabrice Epelboin de créer de nombreuses passerelles avec des Tunisiens, des hackers locaux comme Slim Amamou ou ByLasko, mais également avec d’autres personnalités, comme des avocats, qu’il fallait protéger en établissant des formes de communications sécurisées.

Fabrice Epelboin a participé à mettre en place un soutien logistique en Tunisie tout en essayant de faire de l’entrisme auprès de la presse française, pour porter des révélations sur la nature du régime de Ben Ali, sans grand succès. Il a fallu que le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, se ridiculise en affirmant que le gouvernement de Ben Ali n’était pas une dictature pour que la presse française se réveille. Fort d’une lettre ouverte à l’adresse du ministre publiée le lendemain de son intervention, il a été ensuite plus facile de mettre en relation les révolutionnaires tunisiens et les médias français.

« L’internet civilisé que promeut Nicolas Sarkozy a été mis en place dans la Tunisie de Ben Ali, formidable laboratoire de R&D qui avait l’avantage d’être l’un des pires régimes de la planète et de disposer d’un très fort taux d’utilisation de l’internet et des médias sociaux. Cet internet civilisé a deux versants. La censure et la surveillance et les opérations psychologiques consistant à faire croire en des mouvements de masses simulés sur l’internet. De grandes sociétés françaises ont expérimenté là-bas leurs technologies comme Amesys, la filiale de Bull, Narus, la filiale de Boeing ou Microsoft » (voir : « Microsoft complice de la censure numérique de Ben Ali« ), des technologies qui serviront demain à filtrer l’internet français, assure Fabrice Epelboin. « D’abord en prétextant filtrer des contenus pédophiles imaginaires, puis en filtrant des contenus politiques. Il suffit d’appliquer la Loi Gayssot pour justifier le filtrage de centaines de millions de sites. »

« On s’adapte très bien à la justice automatisée », ironise l’activiste, comme nous l’ont appris les radars sur les autoroutes ou hadopi. Demain on nous installera des radars sur l’information sans que nous ne réagissions plus… « En France, les gens sont persuadés d’être en démocratie, alors qu’en Tunisie, les gens savaient qu’ils étaient dans une dictature. »

Comment le web transforme-t-il l’engagement ?

« Qu’est-ce que le web a changé dans les formes mêmes de l’engagement ? », interroge naïvement Jean-Marie Durand.

Quand Attac se créé, il n’y a pas de réseaux sociaux. L’internet arrive en France en 1995. Les réseaux sociaux commencent à être populaires en 2003-2005. « En 1995, j’étais permanent au Syndicat Sud Télécom », se souvient Christophe Aguiton. « On était persuadé que l’internet irait vite dans cette section, mais ça a été un bide total », notamment parce que nous avions à notre disposition tous les moyens d’information. Les premiers à avoir utilisé l’internet, ce sont les chômeurs et les sans-papiers, parce qu’ils n’avaient pas le choix, parce qu’ils n’avaient pas d’autres moyens pour communiquer. Au début, à Attac, il y a eu un choc culturel entre ceux qui utilisaient l’internet et les autres. Même si depuis la bascule a eu lieu, à Attac comme partout ailleurs.

Pourtant, le mouvement altermondialiste n’aurait pas existé sans l’e-mail ou le web, souligne Christophe Aguiton. Assurément, les réseaux sociaux changent aussi les choses. Sur un réseau social, on a à la fois de petites conversations du quotidien et de grandes conversations générales. Les deux s’y catapultent. Facebook est le réseau des intimes, des chuchotages du quotidien… Avec parfois des pics d’activité. Sur Facebook, si nous avons 200 amis en moyenne, mais nous avons des relations bilatérales avec 16 personnes seulement. Sur les réseaux sociaux, beaucoup de personnes sont des voyeurs plus que des acteurs… Mais parfois, il suffit de peu de chose pour qu’ils se réveillent. Ce qui est sûr c’est que désormais, via le réseau, « je passe de relations locales et physiques aux conversations internationales ». Ce que change l’internet, c’est qu’il permet de prendre en considération la « force des liens faibles ». Et les nombreux liens faibles qui s’agrègent les uns aux autres nous donnent les moyens d’une action de masse…

« L’internet permet de modifier les conditions du social », résume Fabrice Epelboin, comme le proposait avant lui le foyer, la télé… Facebook propose d’avoir jusqu’à 5000 amis. Avec 4chan (Wikipédia) par exemple, on parle avec des images, en temps réel et sous anonymat. On créé une nouvelle culture avec des conditions d’existence du social très différentes d’autres médiums. « Internet est un creuset social, pour le meilleur et pour le pire. Il donne lieu à des formes inédites de contestation, auxquelles on ne sait pas répondre, qui ne s’insèrent pas dans le jeu politique. Mais l’internet est devenu un acteur important du champ politique, comme l’était le syndicalisme au XIXe siècle. Il est devenu une nouvelle forme de réponse au pouvoir. »

La façon de fonctionner de ces mouvements est effectivement compliquée à articuler avec les formes politiques traditionnelles. L’absence de délégation, le fonctionnement par consensus cadre mal avec le vote majoritaire et le fonctionnement par représentation des partis politiques, précise Christophe Aguiton.

En Tunisie, rappelle Willis from Tunis, longtemps les partis d’opposition n’ont existé qu’à l’étranger. Longtemps, ils étaient liés par un ennemi commun. Aujourd’hui qu’ils sont revenus, ils demeurent liés, alors qu’ils n’ont plus d’ennemis communs et que la population souhaiterait que se créé un dialogue, une opposition. « Le plus important pour les Tunisiens repose désormais sur la transparence de l’Assemblée constitutive. Les Tunisiens veulent voir ce qu’il va se passer, veulent que tout soit diffusé sur l’internet à la télé, pour responsabiliser ceux qu’on a élus. »

« Qu’est-ce qui favorise l’engagement ? Un projet ? Un appareil ? En France, nous avons 500 000 élus : quelle forme d’engagement la démocratie doit-elle privilégier ? La permanence des élus ne risque-t-elle pas de privatiser le bien commun qu’elle constitue ? », interroge une personne dans le public.

Attention aux amalgames, rappelle Christophe Aguiton, sur les 500 000 élus, les deux tiers sont des élus de communes de moins de 100 habitants qui les gèrent sans argent, comme des associations locales. Le problème est bien celui de la professionnalisation des élus, mais pour cela la seule réponse est de limiter les mandats et leurs cumuls.

« Aujourd’hui, pour s’engager, on commence par agir. On publie un dessin de chat sur Facebook, comme l’a fait Willis from Tunis », explique encore Christophe Aguiton. « On lance une pétition. On rencontre d’autres personnes. On construit peu à peu plus de sens. Avant, on considérait qu’il fallait d’abord être organisé avant d’être convaincu. On était militant avant de faire des manifs. Aujourd’hui, c’est la manif qui est le lieu de rencontre. »

Tout cela renvoie à des problématiques de transparence, ajoute Fabrice Epelboin. Si on extrayait du cadastre les permis de construire des ronds-points pour en faire une animation, on se rendrait compte que ceux-ci se multiplient, de manière synchrone tous les 5 ans, en même temps que les élections municipales. C’est ce qu’on appelle l’open data, les données ouvertes. Aux Etats-Unis, en utilisant les données ouvertes, on a montré la corrélation parfaite entre l’opposition des sénateurs à la réforme carcérale et l’implantation géographique des prisons. Il faut rappeler que le système carcéral américain est totalement privatisé. Un juge qui condamne quelqu’un génère du chiffre d’affaires pour la prison du coin. Si le nombre de condamnés à mort est en chute libre aux Etats-Unis, ce n’est pas parce que les Américains sont subitement devenus abolitionnistes, mais parce qu’un condamné à mort rapporte beaucoup moins qu’un condamné à vie.

Pour autant, l’ouverture des données ne va pas de soi, prévient l’activiste. Si on ouvrait vraiment les données, les citoyens pourraient réaliser par exemple le rôle de Bouygues ou de Vinci dans nos sociétés… Certains pays sont prêts à y aller franchement, regardez ce qu’il s’est passé en Angleterre avec la publication des notes de frais des députés. D’autres pays pas. Reste à savoir quel pays nous voulons être…

Hubert Guillaud

refairesocieteCet article est notre dernier compte rendu du colloque Refaire Société organisé par la République des Idées dont les enregistrements des tables rondes devraient être disponibles en ligne prochainement. Il y avait bien d’autres tables rondes dont nous n’avons pas rendu compte.

Pour rappel, plusieurs émissions de France Culture et France Inter étaient consacrées à l’évènement : Pierre Rosanvallon était l’invité des Matins de France Culture. L’émission La Fabrique de l’histoire s’intéressait à notre rapport à l’impôt. Science Publique de Michel Alberganti à la science et ses idéologies. La Suite dans les idées de Sylvain Bourmeau aux mouvements politiques en compagnie du sociologue François Dubet. La marche de l’histoire à l’invention de l’idée d’égalité. Et On n’arrête pas l’eco à l’épanouissement au travail.

Dans le cadre du Forum, la vie des idées consacrait tout un dossier aux utopies pour après demain et le Monde, un supplément spécial (payant).

Retrouvez le dossier « Refaire société » sur InternetActu.net
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0 commentaires

  1. Bonne analyse. Bons rappels.
    Cependant, à l’usage, on sait que le vrai engagement est invisible, inodore mais pas toujours indolore. La gesticulation, la notion d’appartenance, le besoin de reconnaissance en sont autant de parasites. Les vrais combats, les vrais engagements, seraient ceux dont on ne pourrait mesurer l’efficacité qu’en comptant les cadavres. Et pourtant, même ainsi l’analyse serait faussée. Car en effet, la tentative de lecture d’engagements cachés, donc supposés, sera toujours brouillée par la cohorte des récupérateurs, ces éternels charognards, ceux qui vivent principalement de l’intérêt qu’on leur porte.
    Oublions les, oublions nous, un temps.

  2. Vous faites un bon état des lieux – suffisamment complet pour en avoir une idée juste – de la recherche actuel concernant le militantisme en ligne. Merci pour cela.

    Cependant, ces réflexions ne sont pas sans rappeler celles de Fabien Granjon (2001) dans « L’internet militant », alors même qu’on ne parlait pas encore de web 2.0. La tendance à la globalisation du militantisme, l’accroissement de l’efficacité et de la productivité militante que permet internet, la fin du modèle pyramidale vertical (d’ailleurs le terme ne lui serait-il pas emprunté ?) … à ce point que je me demande ce que Christophe Aguiton apporte de nouveau à la réflexion, au delà bien sûr de l’application de ces concepts aux récents évènements arabes.

    Vous sauriez m’éclairer sur ce point ?

  3. @Johathan

    Aguiton apporte un regard d’ancien combattant sur des combats nouveaux (tout du moins dans leurs mode opératoires), et c’est souvent très interessant. Lors de cette conf, il faisait remarquer par exemple que les réseaux sociaux avaient démocratisé le concept de lien faible, c’est frappé de bon sens et effectivement, il y a beaucoup de vrai là dedans. Ils sont rares à pouvoir porter un tel regard sans dénigrer un instant quoi que ce soit, rien que pour cela, il est indispensable 😉