Lettre ouverte à l’économie numérique – Technology Review

Un groupe d’économistes et de spécialistes des technologies (dont Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, les auteurs de Race Against the Machine, Tim O’Reilly, ou l’investisseur Vinod Khosla,…) viennent de publier une lettre ouverte manifeste sur l’économie numérique dans la Technology Review

Face à la révolution numérique à venir et à la nouvelle prospérité qu’annoncent les technologies, ses acteurs doivent demeurer attentifs au fait que celle-ci ne soit pas également partagée, comme l’illustre les nombreuses inquiétudes autour d’un avenir où les machines dévorent les emplois. Pour eux, cette inquiétude suppose que nous soyons impuissants à modifier ou façonner les effets des changements technologiques sur le travail. Pour répondre à ce défit, ils en appellent à un sursaut éducatif, mais aussi politique pour faire évoluer le système fiscal, l’investissement public et “la façon dont la démocratie peut et doit fonctionner dans un monde en réseau”. Ils dressent d’ailleurs un ensemble de recommandations pour faire évoluer les politiques publiques : en investissant davantage dans l’éducation et en repensant en profondeur la façon même dont elle est délivrée, en utilisant le numérique et en favorisant la créativité plutôt que l’apprentissage par coeur, en développant l’enseignement de l’entrepreneuriat et en le facilitant, en investissant dans les infrastructures, en favorisant l’immigration et le commerce international, en développant la recherche fondamentale. Autant de priorités qui sont les seules à pouvoir développer la prospérité future des Etats-Unis. 

Ils en appellent à ce que les dirigeants d’entreprises développent de nouveaux modèles organisationnels, qui non seulement “améliorent la productivité et génèrent de la richesse, mais aussi créent des opportunités à base élargie” : nous avons besoin d’une “prospérité inclusive”. L’innovation technologique est une occasion “pour réinventer la société et nos systèmes d’entreprise”.

Enfin, ils en appellent à la recherche pour qu’elle se concentre sur les implications économiques et sociales de la révolution numérique et développe des solutions à long terme allant au-delà de la pensée actuelle. Ils publient d’ailleurs un programme de priorités de recherche appelant à créer de meilleurs outils de mesure de l’économie numérique, à identifier des modèles d’affaires où la technologie est un complément plus qu’un substitut à la main d’oeuvre, à identifier les politiques qui pourraient encourager la diffusion des technologies et améliorer les pratiques des entreprises, comprendre les implications et effets d’un revenu de base, et mieux prédire l’avenir du travail pour façonner des politiques d’éducation et de formation plus efficaces, développer de nouveaux principes pour l’usage des données personnelles protégeant la vie privée tout en permettant leur utilisation, comprendre les conséquences macroéconomiques des crypto-monnaies, y compris les plus décentralisées…

“Nous pouvons créer une société de prospérité partagée que si nous mettons à jour nos politiques, nos organisations et la recherche pour saisir les opportunités et relever les défis que ces outils génèrent”. 

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