Ce qui arrive à #Ferguson affecte Ferguson – Medium

La sociologue Zeynep Tufekci, spécialiste des mouvements de contestation en ligne a remarqué, avec d’autres, qu’alors que le hastag Ferguson se répandait sur Twitter, son fil d’information Facebook, lui, demeurait silencieux par rapport aux événements qui s’y déroulaient. Ce n’est que le lendemain que son mur Facebook s’est mis à parler des émeutes… Si Twitter n’aurait pas été là, est-ce que les événements de Ferguson auraient pu disparaître dans une “censure algorithmique” ?

Sans accuser Facebook de censure – les contenus qui causent des tensions ou dissensions sont minorés au profit de ceux qui créent “de l’accord et l’harmonie” entre les relations -, cet exemple illustre combien le filtrage algorithmique contrôle ce à quoi vous accédez, estime la chercheuse. Pour le Washington Post, Tim Herrera a tenté de lire toutes les publications de ses amis sur Facebook, il n’a pas réussi à en voir la moitié, non pas par manque de temps, mais parce que l’algorithme de Facebook ne lui laissait pas accéder à tous les messages de son réseau. 

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Pour Rue89, Philippe Vion-Dury revient sur les différences entre les deux réseaux sociaux : celui où l’on parle plus volontiers de Ferguson et celui où se répand le Ice Buckets Challenge… en montrant le rôle de filtre de l’algorithme de Facebook, qui ne montre que 20 % des contenus provenant de votre réseau relationnel. Le risque est que Twitter soit tenté par une transformation similaire…

Comme le souligne Olivier Ertzcheid sur son blog, “les réseaux sociaux ne nous rendent pas plus heureux, les réseaux sociaux surpondèrent l’information "joyeuse” pour mieux nous rendre disponibles aux stimulis publicitaires nécessitant un clic enthousiaste". Où comme le conclu Zeynep Tufekci : “Gardez à l’esprit que Ferguson est également une question qui relève de la neutralité du net. C’est aussi une question qui relève du filtrage algorithmique. La manière dont internet est géré, gouverné et filtré est une question qui relève des droits de l’homme.” Et le problème est que nous risquons de perdre notre capacité à nous soustraire aux algorithmes, rappelle Ertzcheid. “Nous avons perdu la capacité à faire du Google Bombing”. Il ne nous reste que le “leak”, la fuite, la divulgation massive…

Dans le panoptique de l’observation permanente de nos comportements, l’utilisateur, lui, n’en voit aucun ou en voit de moins en moins : ni les siens, ni ceux des autres… 

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